jeudi 29 décembre 2011

voeux (anticipation)

(comme je ne suis pas sûr d'être très connecté le 31 aux vêpres)
à tous ceux qui comme moi ont du mal à faire de belles phrases devant monsieur l'ambassadeur, son secrétaire ou même devant monsieur durand qui lui cire les pompes, ceux qui se sentent ridicules devant l'insolent bagout de n'importe quel garçon de café, à tous ceux qui se trouvent stupides devant les bons mots (souvent tout faits) des gens d'esprit et autres représentants de commerce qu'on associe à l'élite (et dont l'intelligence nous ferait presque regretter l'esprit enjoué de monseigneur lefebvre ou d'une analyse culturelle de paris-match), pensez, si vous pouvez devant l'avalanche de sottises dégoisées par tous ces fats qui vous assourdiront toute l'année au point de souhaiter le devenir complètement, sourd, songez, en face des dents blanches et carnassières de ceux qui se sucrent sur votre dos que la facilité d'élocution, chez beaucoup d'hommes et chez la plupart des femmes, est due à leur pauvreté de langage, car quiconque est maître de la langue et a l'esprit plein d'idées, hésitera dans le choix des mots - (swift)

dimanche 25 décembre 2011

anthologiste

il y a un parfum étrange, et qui peut savoir ?, malsain, à errer dans ma chambre, dans ma bibliothèque, dans la maison familiale, à retrouver mes chers livres, à les classer, à rechercher un titre, à entrouvrir certains, à découvrir quelque note oubliée à l'intérieur d'autres, à se dire qu'il faut lire (ou relire) tel auteur - 
il y a dans cette errance une idée étrange, qui sait malsaine ? pour mes enfants, que l'endroit devienne la bibliothèque paternelle, qu'il me faut l'agencer pour qu'elle le devienne - et mes enfants des giacomo leopardi - d'où ils pourraient écrire leur zibaldone...
dans la rêverie d'une bibliothèque où se rassasier, il y a aussi l'aveu étrange - et malsain - que tout en moi se refuse à la création originale, et qu'au mieux je saurai constituer une anthologie à l'usage de quelques intimes... 

samedi 24 décembre 2011

vieillerie

soultz-sous-forêts : lorsque j'ai du courage en suffisance pour m'aventurer dans les rues du centre bourg, ou plus téméraire encore dans un commerce, je suis toujours surpris par l'âge avancé des gens du cru, quand le maroc foisonne de jeunesse fleurie (jeunesse à laquelle peut d'ailleurs convenir la phrase citée) - je pense alors aux mots si cruels de virginia woolf, dans la chambre de jacob (la pochothèque, p. 110) : "ce ne sont pas les catastrophes, les meurtres, la mort, les maladies, qui nous vieillissent et qui nous tuent ; c'est l'expression des gens, leur façon de rire ou de monter dans le bus."

vendredi 23 décembre 2011

nécrologie - prolepse

comme me le suggérait monsieur charles bernardin de p. - avec qui je partage la même absence d'hygiène de vie, excès en tout genre, insomnies, pratique anorexique du sport, lectures variées et parfois boulimiques et jamais aucune maladie sérieuse pour se reposer une ou deux journées ! - "quand on tombera malades, on tombera morts - la mort ne perd pas de temps à marcher vers nous, elle nous attend sereine et nous gratifiera d'un joli tacle par derrière(car il use aussi de métaphores sportives), quand nous croirons courir le plus vite qu'on peut" - 
je prends donc sur moi, en ces périodes de réjouissances, de m'y toujours attendre....

lundi 19 décembre 2011

rueil malmaison

dans le corps enceint de la médiathèque de la maison du mal, j'entraperçus le battement de coeur d'un café subtilement nommé libris café - comme si les latins utilisaient des accents - mais je remarquai la suffisance orgueilleuse des consommateurs de l'avant-garde socio-culturelle et livresque de la médiathèque de la maison du mal, et je rebaptisai encore plus subtilement le lieu l'hybris café - comme si les grecs utilisaient les accents //

dimanche 18 décembre 2011

une question d'équilibre

je livre à votre intelligence émue un nouvel aphorisme d'une rare profondeur...
les riches européens ne jurent que par les ancestrales médecines chinoises quand les chinois pauvres ne rêvent que des derniers (ou pénultièmes ou même périmés, ça leur conviendrait bien) antibiotiques européens -



vendredi 16 décembre 2011

un érotomane

la littérature nous offre de croustillants moments, qu'il faut savoir cueillir avant qu'ils ne déclosent - je passai ce soir trente minutes dans mon bain, dans l'exquise intimité de virginia woolf, et contrairement à ce que la médisance pourrait lasiser croire, l'eau ne s'est quasiment pas refroidie.

mercredi 14 décembre 2011

victor hugo

l'autre soir, à la chandelle, devant l'âtre - un bon vieux poêle à gaz - nous relisions avec oriane des poèmes de monsieur hugo. nous nous délections de la touchante simplicité du texte, de la faucille d'or dans le champ des étoiles, d'une certaine naïveté parfois, du pot de confiture de jeannette, du bouquet de houx vert, loin de l'esthétisme baudelairien, du noir flamboiement et du crénom final - le passage naturel d'une scène de la vie quotidienne à une vision universelle du monde.
je me fends d'un profond il écrivait quand même pas mal cet enfoiré... et de me souvenir du texte de michon sur rimbaud, qui fut finalement un des seuls poètes du xixème (avec lautréamont)qui fut capable de s'affranchir du père, de ce commandeur qui pesa sur tout son siècle, qui vivait comme deux et écrivait comme dix (ou cent ?) - les français croient pouvoir s'affranchir de lui, mais où qu'on aille, si on parle de livres, il est là, à rôder autour et à poser son regard de grand-père bienveillant sur notre modernité absolue.

samedi 10 décembre 2011

central

"au coeur de guéliz, le carré eden vous accueillera dans un paradis de boutiques, de couleurs, de senteurs... et les cartes de crédit seront acceptées" en gros un nouveau centre commercial dans la ville ocre, qui modernise sa culture et son divertissement, sa culture du divertissement - tout le long de la palissade métallique qui protège le bâtiment du regard des curieux, on voit fleurir des portraits en pied de gens d'importance, artiste, styliste, dj, galeriste und so weiter, qui agrémente tous leur sourire béat d'un lieu commun purulent sur guéliz, l'ancien marché central, le goût de marrakech, le parfum authentique et inoubliable, insupportable litanie qui en dit long sur le purin qui sert d'engrais à l'opulence de la cité - et puis on tombe sur la photo de mohamed, gardien de parking, et lui, il ne dit rien, il n'a pas voix au chapitre, vu que c'est un gardien de parking, on ne lui demande pas de parler mais de surveiller des voitures - et puis il doit savoir à peine lire... donc il ouvre les yeux et il ferme sa gueule - ou alors on peut songer qu'il a décidé, dans toute la lucidité de son libre-arbitre, de ne pas ajouter sa perle dans le collier d'idioties qui serpente sur l'avenue mohamed v...

mercredi 7 décembre 2011

noyade

les raisons - les mauvaises raisons - ne manquent pas de se noyer dans des verres ; mais celles qui nous incitent à nous sauver de la noyade sont encore pires...

mardi 6 décembre 2011

pensée chienne

petit plaisir dominical - mesquin j'en conviens - de voir deux taxis accidentés au milieu d'un carrefour désert le dimanche, pour s'être sentis, comme de coutume, seul sur la route - et les chauffeurs irresponsables de se secouer avec toute la verdeur de la culture orale pour déterminer les responsabilités ! ne manquait qu'une mobylette pour que la jubilation fût complète //

dimanche 4 décembre 2011

comme des porcs

il est des moments marrakchis - mais strasbourgeois aussi, parisiens aussi, la géographie et la culture locale n'ont pas grand chose à voir là dedans - où à observer les gens, leur arrogance vaine, leur suffisance grasse, leur absence de classe, de courtoisie, de politesse, leur vulgarité triomphante, le brillant superflu de leur passage sur terre, nous vient à la bouche (comme arrive un crachat) le titre de l'essai de gilles châtelet qu'aucun d'entre ces morts n'a lu, vivre et penser comme des porcs...

vendredi 2 décembre 2011

nécrologie

les amis du livre de marrakech (?) ont la douleur de vous faire part de la fermeture de la librairie alsace (la bien nommée) qui observait victor hugo (ici les gens croient que c'est juste le nom d'un lycée) de son oeil sournois et suspicieux - la fermeture d'une librairie, en afrique, c'est un peu un vieillard qui brûle -
il faut noter que cette librairie avait la particularité de ne vendre aucun livre - des dvd piratés, de la papeterie, tout ce dont un élève a besoin, des recharges pour le téléphone portable, mais pas un seul livre - une librairie unique ; un vieillard excentrique en feu ...

mercredi 30 novembre 2011

relation publique

donner à tout interlocuteur le sentiment que vous croyez qu'il est ce qu'il voudrait ou prétend être afin que la comédie puisse durer et que vous puissiez de votre côté, sans risque d'être dérangé, continuer de flotter dans votre sérénité ou votre intranquillité selon la voie choisie //

funes ou la mémoire

me remémorant la nouvelle de borges, je me disais tantôt qu'il est des gens qui souffrent d'amnésie - qui sombrent dans le purgatoire d'alzheimer et qui meurent après avoir oublié qu'ils étaient en vie - quand d'autres au contraire vivent l'enfer d'un excès de mémoire, car ils sentent constamment autour d'eux la mauvaise odeur du mensonge et de la mauvaise foi - il ne s'agit pas d'une réinterprétation a posteriori, il s'agit des mots et des gestes qu'ils gardent en tête avec acuité, quand les autres les déforment à leur avantage - c'est un mal qu'il faut noyer...

lundi 28 novembre 2011

nécrologie

une pensée émue à mon ami fabien floressas de c., disparu tragiquement après absorption d'une trop forte quantité d'eau de cologne le week-end passé - érotomane cérébral, il avait coutume de dire : le sexe sans perversion ? ça devient rapidement de la gynécologie - il était le dernier romain décadent dans la pourriture du protestantisme triomphant ; il aurait volontiers jeté les enfants de luther aux murènes...
il mourut ainsi qu'il le voulut, vierge (comme robespierre) - sa décadence même était trop trop puriste, vertueuse, puritaine - le protestantisme l'avait rattrapé...

dimanche 27 novembre 2011

écologie

pour avoir fêté l'anniversaire de ma progéniture dans une ferme un peu à l'écart de marrakech - idée parfaitement bobo, j'en conviens à ma lourde honte, pourquoi n'avoir pas coincé toute cette marmaille dans un mcdo méticuleusement asceptisé (flaubert dis-moi que faire de tous ces adverbes!) ? - pleine nature, perspective éblouissante de l'atlas scintillant de neige fraîche, citronniers lourds de fruits, je ne peux que me dire qu'un des principaux ennemis de la nature, c'est l'enfant... 

vendredi 25 novembre 2011

palimpseste


retrouvé sur la copie d'une élève, gommé bien évidemment, au-dessous du texte définitif (si celui-ci existe, bien évidemment) monsieur isel remplissait ses bras de petits psychopathes -
toute ressemblance (bien évidemment) avec des personnes réelles etc...

jeudi 24 novembre 2011

obsolescence...

à celle qui klaxonnait, furibonde, parce que j'oubliai de démarrer avant que le feu fût passé au vert - ampoule - et qui plaça son cayenne flambant neuf à mon côté gauche, je lâchai, sinistre :
- une voiture si neuve pour une si vieille peau...
elle rit, dents jaunes...

mercredi 23 novembre 2011

monologue (au bord du vide)

il est des matins (j'insiste, sans retour) où notre esprit part à la dérive sur le chemin du travail, où l'absence de circulation et le silence relatif sont aussi assourdissants que le chaos quotidien de la circulation imbécile - où nous nous demandons si les horloges ne se sont pas arrêtées, si nous n'avons pas obtenu sans le vouloir ce que la mécanique quantique permet : traverser une barrière d'espace ou de temps et se retrouver dans un monde inconnu, au moins aussi incertain que le nôtre - mais auquel nous n'avons pas encore eu le loisir de nous habituer...

vendredi 18 novembre 2011

suis tombé sur un papier où j'avais noté un petit texte de beckett : elle faiblit encore la vieille voix faible, qui n'a pas su me faire, elle se fait lointaine, pour dire qu'elle s'en va, essayer ailleurs, ou elle baisse, comment savoir, pour dire qu'elle va cesser, ne plus essayer.
on écrit faute de mieux - toute oeuvre constitue une solution inadéquate...

dimanche 13 novembre 2011

muséographie

stenlo zell, urban abstracts, série photographique, 2011.
post-scriptum : ma vanité de myrmidon de la création littéraire est toujours très touchée par les commentaires, rares, succins, mais vivants, postés par ma dizaine de lecteurs - je me crois alors mallarmé (vu par gracq) un auteur lu par une centaine de zélotes prêts à mourir pour lui (laissez-moi croire que vous le seriez)- par contre ne soyez pas offusqués par l'absence de réponse, j'en avais fait dès le départ un principe de ces abats : la tripe et le mou ne donnent pas de réponse, ils se contentent de sentir un peu moins bon chaque jour...

samedi 12 novembre 2011

potentiel comique

comme me le suggérait mon ami dominik von g., mon fils cadet naom a un potentiel comique exceptionnel, un sens de la dérision (et non de l'absurde, comme le suggère emmanuel jacquart) à toute épreuve -
ainsi, à art academy où se commet mon épouse oriane qui tente désespérément d'initier quelques roturiers à la danse classique, il est gentiment attrapé par le gardien sourd (mal entendant) et muet (carpe) qui lui fait un énooorme bisou (les gens sont volontiers pédophiles au sens premier du terme et sans mauvais jeu de mots) -
il revient me voir tout sourire en m'assurant que, comme il est muet, ses bisous ne font pas SMACK mais tout simplement smack - parce qu'il est muet, me confirme-t-il...

vendredi 11 novembre 2011

instinct littéraire

extraordinaire instinct de littérarité de mon élève K., dont le personnage passant devant un magasin de chaussures, décida de refaire ses lacets.

jeudi 3 novembre 2011

?

mais où les lecteurs de ce blog puisent-ils l'énergie de leur absence de commentaire ?
quelle force éblouissante peut-elle les mouvoir ou les contremouvoir pour résister à la tentation des mots ?
j'ai à leur égard un infini d'admiration presque aussi résonnant que le creux de leurs lignes vides -

mercredi 2 novembre 2011

à manger du foin

attrapé dans Le seigneur des porcheries, de tristan egolf :
"la majorité des élèves quittait [l'école] en croyant dur comme fer que les dinosaures avaient disparu parce que noé n'avait pas assez de place pour eux sur l'arche." (p. 66)
nous ne nous rendons pas toujours compte, nous autres enseignants, de notre incommensurable potentiel de nuisance - et nous n'en usons trop souvent que de manière involontaire, irréfléchie ; une formation solide devrait envisager de nous permettre de rationaliser ce potentiel -

lundi 31 octobre 2011

misogynie et misanthropie à part

dans requiem pour une nonne, où nous est narrée la genèse de jefferson (comme si faulkner devait combler les lacunes et les vides de l'histoire de son comté de yoknapatawpha) on peut lire p. 640 (édition de la pleiade, vol. IV) :
"Les hommes, ils écoutent quelqu'un à cause de ce qu'il dit. Pas les femmes. Ce que dit quelqu'un ça leur est égal. Elles l'écoutent à cause de ce qu'il est." Les femmes n'écoutent que ceux ou celles qu'elles admirent, quel que soit leur degré d'inepties...

et puis sourions un peu, même si nous considérons que tout nous est dû, de ce clin d'oeil si typique à faulkner, cette vieille outre à bourbon :
"[...] comme si brusquement s'était éveillé chez l'homme [...remarque qu'on pourrait considérer comme misogyne...] la croyance en un droit civique inaliénable à être débarrassé de la poussière et des insectes." (p. 617)

et puis, la remarque acerbe, pour que mon ami dominique de g. puisse me classer toujours dans la catégorie des mécontemporains, pourquoi ne pas adhérer ?
ce "roulement furieux de tambours vides ne menant nulle part [...] délire qui lui ferait toujours confondre l'agitation avec le mouvement et le mouvement avec le progrès."

a tale told by an idiot signifiying nothing ? 

jeudi 27 octobre 2011

étroitesse

ce qui prouve le manque de vision de notre président (il a l'excuse de la paternité qui rend la plupart des hommes et des femmes myopes), c'est qu'après l'humiliante défaite contre les macaques créatinés de noir, contre ces quinze papous danseurs de macaréna et qui crurent impressionner la france avec leurs tatouages grotesques (on a lu moby dick, monsieur nonu'u), il n'a même pas, non pas repris, mais songé à reprendre, les essais nucléaires à mururoa -

mardi 25 octobre 2011

rouge

il est une heure marrakchie, après que le soleil a sombré derrière la carte postale des silhouettes de palmiers, où les murs ivres de la ville dégueulent toute la lumière et toute la couleur bues en cours de journée - le flamboiement est feu de paille, il ne dure que quelques minutes à peine suffisante pour éblouir celui qui sait regarder ou voir - puis le feu s'éteint et fait place à la nuit unanime où se creuse notre existence //



// depuis trop longtemps j'avais oublié la modernité absolue...


samedi 22 octobre 2011

la soif de la soif

l'expression vient de lowry - ou du consul je ne sais plus trop bien -
deleuze pense que ces buveurs célestes buvaient (et ils buvaient comme de trous, les lowry, faulkner, hemingway, fitzgerald - lowry étant le champion des champions, d'après plusieurs témoignages) parce qu'ils voyaient quelque chose de trop grand pour eux, et peut-être est-ce le cas de tous les buveurs, chacun dans sa modestie, ils voient quelque chose de trop grand pour eux -
ou alors buvons-nous pour pouvoir supporter l'homme ivre que nous étions la veille au soir ?


vendredi 21 octobre 2011

quand un génie apparaît en ce bas monde...

après avoir relu pour la ènième fois la conjuration des imbéciles, on ne peut plus regarder ses congénères sans se dire que, bien de leurs attitudes sont des atteintes au bon goût et à la décence, que bon nombre de leurs paroles dénotent une totale absence de théologie et de géométrie, quand elles ne nous conduisent pas à avoir des doutes sur l'existence de leur âme -

quelle rigolade !

lundi 17 octobre 2011

autour de ma chambre

dans l'invention de la solitude, émouvant petit livre de monsieur p. auster qui a bien grandit depuis, on peut lire cette note de blaise pascal :
"Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer au repos dans une chambre."
misère, sinon de l'homme, du moins de l'écrivain, véritable ou potentiel, qui n'arrive plus à demeurer assis, concentré sur son unique tâche, barbouiller des lignes et des lignes de noir, se laisser vampirisé, comme proust, par son oeuvre, qui nous laissera exsangue -

samedi 15 octobre 2011

same old sh..

étonnant numéro 8 de l'équipe d'australie, qui se fait appeler samo (vous n'allez pas me faire croire que c'est son vrai patronyme) et arbore l'oeil sombre et la tignasse déginguandée du premier basquiat tagueur qui aposait son copyright sur les murs new-yorkais - 
et quand je pense que je suis seul à noter ces clins d'oeil magnétiques du sport à l'art...

quant à voir des signes et des significations dans ce genre de coincidences troublantes, voire fatales, on peut aisément je suppose y laisser une partie de sa santé mentale...




mercredi 12 octobre 2011

samedi 8 octobre 2011

help

je viens de renverser un bossu avec mon bolide et je ne sais pas si ça porte bonheur ou pas...

muséographie

ai découvert cet artiste à la art fair de marrakech et il m'en a mis plein les cheveux...

Urban abstracts, série photographique de stenlo zell, 2011.

mardi 4 octobre 2011

vanity fair

marrakech art fair 2011 ; je vous propose quelques pistes pour vous en sortir, de la foire aux arts visuels - je pourrais vous dire de n'y point aller, mais je serais taxé d'antimoderne, foutu au placard, déjà que je vis pas loin ; voici donc pour vous, hypocrites lecteurs, mes frères, quelques modestes conseils - a posteriori :
1) d'abord ne point se vexer quand l'ouvreuse qui ne doit pas lire autre chose que ses sms vous explique que sans plan mais savez-vous lire un plan ? que sans plan vous ne vous sortiriez pas du dédale de l'art contemporain mais que elle peut vous aider, car le dédale de l'art n'a pas de secret pour elle - savez-vous qu'il y a deux halls, un hall a et un hall b ? - très certainement le sens obscur des deux panneaux de deux mètres sur un dont les flèches partent dans des sens opposés - merci pour tout mademoiselle...
2) supporter ensuite que l'ouverture se fasse sous le haut et quasi saint patronage de lilian thuram, avec un planisphère à l'envers et une longue citation intégrée à l'oeuvre tirée de mes étoiles noires - respect maximum, lilian a des choses à dire, la preuve, il a des lunettes -
3) apprécier les femmes qui tiennent la plupart des stands - finie l'époque ridicule de l'artiste pseudo maudit, la gauloise au bec - et ce n'est pas parce qu'on est avenante, accorte, qu'on n'est pas capable de parler d'art, ou tout du moins du prix de l'art ou des bonnes adresses de l'art ; misogynie à part, il faut sortir des stéréotypes machistes, ce n'est pas parce qu'elles sont bonnes qu'elles n'y connaissent rien, et même si elles n'y connaissaient rien, ce n'est pas pour cela qu'elles n'auraient pas le droit d'en parler -
4) mais le fin du fin, c'est la pratique de l'autocongratulation car il est bon, sain de côtoyer des gens de la même communauté d'esprit, celui de l'art avec un grand a, celui de la foire et de la foirade aussi - s'entendre tous dans l'harmonie et le bon goût, dans la modernité absolue et l'absolu de la modernité - la connivence du culturel vaut au moins celle de la bundesliga -
et quand on a assez de foutre dans les cheveux on sort de l'endroit comme ébahi et on va tenter de mettre un reste de fluide corporel sur la roulette du casino le plus proche...

samedi 1 octobre 2011

les boubous

après les bobos si parisiens, marrakech accouche des boubous, les bourgeois bouddhistes - 
voilà des gens singuliers qui, entre deux parties de monopoly grandeur nature, entre deux projets de construction, entre deux licenciements, entre deux achats de terrains constructibles, se piquent d'aller à la recherche de la pureté, de faire un stage zen pour mieux vivre l'éviction d'un tiers incompétent, de pratiquer la méditation pour éjaculer moins vite, de faire voeu de silence entre deux bavardages sur un green - d'être bouddhiste pour mieux trouver l'harmonie, non de son individu, mais de son individualité voire de son individualisme - de se faire moine pour justifier son adhésion intégrale à l'euphorie libérale et en même temps signifier bruyamment, malgré le silence, sa réverse je ne peux être viscéralement libéral, j'ai presque atteint l'absence de crainte lors de mon stage "abayamudra deuxième niveau"-
15 jours de stage zen deux fois l'année pour remplacer l'église de cinquante-deux matinées dominicales - il faudrait calculer si tout cela est bien rentable...

vendredi 30 septembre 2011

une amabilité

pourquoi lui ai-je dit, à celle qui si peu s'accordait au stéréotype de l'étudiante en khâgne mais dont les yeux pétillaient d'une tendre tendresse, d'une gentille gentillesse, d'un désirant désir / pourquoi a-t-il fallu que je me saborde, tel le scorpion sur le dos de la grenouille ?/ pourquoi, quand elle me dit lascive, faulkner, j'en ai bien sûr entendu parler, mais je n'ai jamais rien lu de lui, lui ai-je lâché, en guise de salve de rupture ça ne m'étonne pas chérie...

jeudi 29 septembre 2011

sous le soleil

méditons cette sublime ânerie de nasr eddin hodja à qui l'on demandait qui de la lune ou du soleil était le plus utile et qui répondit par ce trait imparable :
"la lune sans aucun doute. elle éclaire quand il fait nuit, alors que ce stupide soleil luit quand il fait jour."
quelque chose à ajouter ?

sublimes paroles et idioties de nasr eddin hodja, phébus, collection "libretto", édition de jean louis maunoury, 2002.

mardi 27 septembre 2011

divine idylle

lors d'une émission consacrée au divin marquis, raphael quatre consonnes et trois voyelles parlait de l'impossibilité de lire jusqu'au bout et sans traumatisme les cent vingt journées de sodome, oeuvre programmatique et d'une modernité de forme (sinon de fond) quasi absolue - opinion partagée par mon ami benjamin p. de grrr., cynophile convaincu et grand lecteur du dix-huitième siècle -
quant au fait que le livre constitue la lecture annuelle et rituelle de mon autre ami thomas von t., qui dévore l'ouvrage tous les étés avant d'aller bronzer sur les plages de la baule les pins en toute impunité, je me refuse à en tirer des conclusions trop hâtives...

dimanche 25 septembre 2011

muséographie (prolepse)

en exclusivité le document que mon ami bertrand de léo de l. découvrira dans plusieurs années dans les archives de la bibliothèque nationale...

m. paul jamot (à droite) conservateur du musée du louvre remet son épée d'académicien à l'écrivain roland lésy (abats de pages)

mercredi 21 septembre 2011

des grues

lu dans un "elle" estival (ramené je ne sais pourquoi par oriane) des témoignages de fond sur ma nuit avec une célébrité (malhonnêteté de ma part puisque le titre exact est "ma nuit avec un people", mais il me faut bien trouver un prétexte pour user la toile et dégueuler ma bile) dans lequel des anonymes très certainement fictives (mais il faut bien combler le lectorat postpubère et le nourrir de confiture) nous narrent sans style leurs ébats nocturnes - l'une avec un acteur tendre à la limite de l'impuissance, l'autre avec un footballeur libidineux et viril - et toute la pubescence du lectorat de se dresser comme un... - ô gloire admirable de se taper un sportif à la sensibilité et à l'intelligence proches de celles du ptérodactyle -
je suis heureux tout de même de noter qu'aucune de ces petites grues caquetantes (qu'elles le fassent si tel est leur plaisir, mais qu'elles le taisent par pitié) n'a été en mesure de titiller, sur le parking de l'unique night-club de saint florent le vieil, ne serait-ce qu'une seconde, le torse de marbre du commandeur louis poirier, ce qui constituait pour le coup un véritable challenge... 

mardi 20 septembre 2011

une beauté

elle traverse la place sûre de sa beauté ; grande parmi les femmes de taille normale, immense parmi les hommes fébriles qui la dévisagent (ou l'envisagent pour paraphraser gainsbourg) - presque insolente dans son immanence, l'univers clos de sa beauté ; elle irradie ; elle est plus grande que nous, elle nous écrase -
mais moi qui ausculte comme un scoptophile sa radiation, je note la gêne de sa démarche, la raideur de sa pose, le bégaiement de ses pas et de ses gestes, la dyslexie de son sourire - et je me dis qu'on la regarde avançant sur la place comme on regarderait une femme avec une jambe en bois...

amers

un goût de vin aigre au fond de la gorge : il nous est donc interdit d'émettre la moindre réserve sur le progrès et le modernisme, sur la modernité et le progressisme, sans paraître immédiatement suspect - impossible de chuchoter un doute, de mettre un bémol à l'enthousiasme général des thuriféraires de la cause s'en allant à grands cris dans des trains bondés qui rappellent ceux d'août 1914 -
pire, il est impossible, avec des gens comme philippe muray qui sort quelque peu de sa tombe ces derniers temps, d'interroger l'espace contemporain, de le mettre en questions (il ne s'agit pas de le mettre en pièces ou de le vomir, juste le questionner) sans être taxé de réactionnaire (celui qui réagit est ostracisé sans autre forme de procès) : le Dogme ne souffre pas la moindre réserve...

jeudi 15 septembre 2011

coupable

la culpabilité ontologique du catholicisme peut nous apparaître abjecte ou hors de sens, elle n'est au final pas grand chose face à la somme des culpabilités laïques dont le monde accable mon ami lamda, modeste citoyen dont le métier est de vivre...

matin

un matin que son fils aîné déchiffrait la jaquette du film tous les matins du monde il s'entendit murmurer en guise d'achèvement sont sans retour car il avait lu dans le petit récit de quignard ce couperet -

samedi 10 septembre 2011

pavement

j'engage chacun - plutôt que de se ratatiner dans les sempiternelles résolutions de la nouvelle année - en cette rentrée scolaire à rire un peu en rédigeant sa liste de bonnes intentions pour paver l'existence...

jeudi 8 septembre 2011

une question de style

mon ami dominique de g., commentant les phrases très souvent inachevées de mon opus les âmes vagues (disponibles uniquement au fond de mon tiroir), me disait avec pertinence :
moi les phrases coupées en plein milieu, ça me casse les.

dimanche 4 septembre 2011

chienne

ah ces petits matins sans retour où nous nous levons pleins d'une violente susceptibilité face à la journée nauséeuse qui nous attend et que nous nous forcerons, par habitude ou manque d'originalité, à vivre malgré tout...

samedi 3 septembre 2011

lost in la mancha

il y a terriblement d'années, voulant justifier (mais à quoi bon au juste ?)une idée de mise en voix de l'incipit de don quichotte en plusieurs langues, roberto me dérouta : sa traduction dans toutes les langues prouvent l'universalité de l'oeuvre -
je lui rétorquai - aigre - que l'universalité (mot assez creux au fond) ne dépendait pas de la multiplication des traductions, mais du corps du texte, de sa modernité purement jubilatoire, car moi aussi je sais être de mon époque et moi aussi j'ai le droit de faire dans le creux, nom d'un bordel -
tu parlerais, toi, de l'universalité de l'oeuvre de dan brown ou de marc lévy sous prétexte qu'elles sont traduites dans des dizaines de langues ?
 

mercredi 31 août 2011

tourista

mon ami dom. de g., rare lecteur de ce blog, me classait dans les mécontemporains, me signalant une obsession à peine voilée contre le moderne, pendant qu'il s'animait en diatribes rageuses contre le 18-25 - je crois (mais se connaît-on soi même?) plutôt que je suis agacé par son culte, par cette rage de l'obsolescence presque instantanée, par le côté jetable de ce qu'on proclame d'une modernité absolue - et dont on se débarrassera comme d'une chiasse dans trop de cas -
une dernière (?) tare du moderne ? 
à partir de montaigne, qui avait encore le cul entre deux chaises, on a réussi à faire du travail et du négoce (negotium) une valeur positive ; la valeur à travers laquelle on cherche et trouve la reconnaisse de ses pairs et de la société, alors que les anciens vivaient dans l'otium - la douce oisiveté entre partouze et contemplation, réflexion et orgie - l'étymologie du mot (latin tripalium) en fait une torture, une souffrance, une peine - 
tu parles d'une avancée...
à la fin tu es las de ces mondes ancien comme moderne

lundi 22 août 2011

saine jeunesse

qu'il était beau le reportage de france 2, sur l'équipe de france de ski partant faire un stage commando près de lorient - qu'il était ému le commentateur de constater tout ce que l'armée, la discipline, la rigueur, les exercices cons à la limite du supportable pouvaient apporter en terme d'entraide, de solidarité, d'esprit d'équipe, de coopération !
comme il était étonné, le capitaine chef oui chef, de voir des gars qui fyziquement étaient de sacrés solides gaillards - mais ce sont des sportifs de haut niveau tu crois qu'ils apprennent en regardant la télé ?
comme ils étaient beaux à courir et à faire des pompes dans la vase de la basse marée, à écouter les remontrances du colonel parce qu'en ramant ils riaient de bon coeur et qu'ils n'étaient pas là pour rigoler, nom d'un bordel 
quel bel hymne chanté par le journaliste fasciné (il a dû être réformé, lui) et on aurait voulu que ce soit filmé en noir et blanc par leni riefenstahl, avec un fort accent bavarois dans le commentaire émerveillé comme par l'éveil de ses petites âmes de sportifs à la grandeur de l'esprit militaire, par l'entrée dans la grande famille des fusiliers marins 
et de me souvenir de ma tante qui regardait mon oreille percée en me parlant du défilé du 14 juillet et de la jeunesse saine au cheveux courts, et je sentis mon bras se tendre de bonheur (mais peut-être d'honneur aussi) car mon bras se tend en pensant à toi tata - 
et d'imaginer herman maier en train de déglutir sa wurst et de finir sa pils en se tordant de rire - parce que la recherche de valeurs ou la quête de sens dans un stage commando, même un autrichien ça le laisse perplexe -

énième dimension

rêve numéro 1 : je suis au volant, j'ai ma petite famille à mon côté et à mon derrière - j'avance - mais ma vue se brouille comme celle d'un myope et plus je me frotte les yeux et plus je dois deviner la présence ou l'absence d'autres véhicules dans mon hasardeuse aventure // joie du réveil dans ces moments-là -  et de la replongée dans le sommeil

rêve numéro 2 : j'étouffe, je suffoque, je remugle ; je touche et je crache et ce sont des guêpes qui sortent de mon gosier ; avec patience, chaque guêpe sort à moitié crevé de ma gorge qui se gonfle et se tuméfie, combien pouvait-il y en avoir ?

j'arrive à recouvrer le sommeil à l'issue de cette impasse - puis j'entends les cloches de l'église qui sonnent dans l'oubli de la logique des heures, j'ai beau compter - il n'est pas l'heure qu'il devrait être - tout cela n'a pas de sens donc je ne suis pas fou (car la folie, c'est l'excès de sens, c'est quand tout fait sens) - m'a-t-on alors plongé, après une nouvelle lecture estivale du maître et marguerite, dans cette cinquième dimension  où toutes les orgies sont possibles et où les horloges sonnent quand elles veulent ? 



dimanche 21 août 2011

culture et confiture

ô comme ils m'insupportent, ceux qui se piquent de s'intéresser à la culture, qui programment des vacances culturelles à leurs enfants, qui rentabilisent le temps en visite de musées (maux de tête au bout d'une heure, trop d'oeuvres concentrées dans un même espace - le dialogue est presque impossible, la cacophonie règne) d'expositions de l'avant-garde de la consommation qui sont d'un chic, de spectacles de rue où l'on admire les mêmes jongleurs et les mêmes cracheurs de feu, de concerts en plein air (marciac plutôt que la petite-pierre, c'est plus trendy) - ceux pour qui la culture s'apprend dans télérama et qui méprisent les sports trop populaires, les sports collectifs (sauf le rugby bien entendu, parce que le rugby, ce n'est pas beauf...), qui ont remplacé trop jeunes le tennis par le golf ; ô comme ils m'agacent, tous ces demi-habiles qui se fourvoient !
je les renvoie au livre de monsieur ballard, millenium people, qui nous offre quelques beaux morceaux quoique s'essoufflant au fur et à mesure du projet :
"[faire] croire aux classes moyennes que le développement d'une sensibilité "culturelle" les dotait d'une supériorité morale déniée aux fans de football et aux amateurs de nains de jardin" (p. 252)
quant aux voyageurs sans bagages qui s'imaginent ne pas être des touristes, il y a en de belles pour vous aussi - mais pour une fois dans ma vie, je me refuse d'abuser...

samedi 20 août 2011

homophobie

me promenant dans les rues infestées (mais si belles) de Strasb., je surprends une jeune femme disant (dieu que les gens parlent fort) à son amie "mon expérience me dit (sans ouvrir les guillemets car ce serait trop fastidieux) que pour un môme, il vaut mieux un couple d'homos qui s'aiment plutôt qu'un couple d'hétéros qui se disputent tout le temps." 
toujours prompt à réagir à la profondeur d'esprit, j'interviens, le doigt levé (devinez lequel), dogmatique à mon tour : "moi je pense qu'il vaut mieux un couple d'hétéros qui s'aiment qu'un couple d'homos qui se disputent tout le temps."
nous repartîmes chacun vers notre destinée, irrésolus, conscients d'avoir encore fait progresser l'humanité -

mercredi 17 août 2011

querelle

y aurait-il impossibilité ontologique, non pas à être moderne, mais à le rester - puisque le moderne devrait (me semble-t-il) s'imposer un continuel reniement de sa manière ?
ainsi l'artiste d'une modernité absolue (pour sacrifier au style creux et suffisant de la presse féminine et sans parler de la nécessaire jubilation que provoque son art)peut-il tout au plus avoir été moderne un jour ou une heure - sans retour...

lundi 15 août 2011

cyclimse

hier, course cycliste à soutz sous forêts, pays natal - 
un groupe d'échappés poursuivi par un peloton un peu passif - un coureur intercalé qui trois tours durant fit des efforts désespérés pour accrocher la tête, puis finit par abandonner ; analyse de mon fils (qui m'avait traîné à la course, le vaurien) il en avait assez d'être seul, il était triste, il a préféré arrêter pour pouvoir discuter avec ses amis - il finira journaliste celui-là...
autre fait étrange : les bidons des coureurs de l'équipe suisse h... furent systématiquement et méthodiquement (horlogerie helvète) vidés dans l'égout le plus proche - malheureusement le responsable ne put me renseigner puisqu'il venait de luzern et ne pipait un mot de français (du moins le prétendit-il, le fourbe...) -
l'esprit du sport toujours ancré dans les veines des cyclistes, cela ne peut que nous rassurer...
 

samedi 13 août 2011

fictions

jorge me disait hier au soir :
"nous inventons sans cesse des souvenirs. nous réinventons sans cesse notre mémoire - nous contrarions la réalité du passé. nous créons de toutes pièces notre mémoire - en la mythifiant très souvent. nous inventons notre légende qui ne sera pas lue - ainsi sommes-nous des êtres de pure fiction" 

jeudi 11 août 2011

réputation

relu (car à mon âge on ne lit plus, on relit...) le livre de michon sur rimbaud qui donne une interprétation de ce silence rimbaldien qui fit tant parlé, écrire, gloser, jacasser, y compris dans les aridités qui entourent la ville de harar :
(p.81) : "[...] pour rimbaud tout se joua en trois petits actes : l'immédiate réputation de très grand poète, la conscience aiguë de la vanité d'une telle réputation, et le saccage de celle-ci." 
en matière de littérature, peu d'hommes ou de femmes pour oser le  troisième acte ; en musique, la prise de barbituriques, l'héroïne, la destruction des chambres d'hôtel, les excès en tout genre construisent la légende au lieu de la saccager...

michon, rimbaud le fils, paris, gallimard (collection folio), 1991.

mercredi 10 août 2011

snobisme

hier, durant un déjeuner familial, aliocha avec ses ongles noirs se permit de dire je le cite :
dans une partition, je vois le visage de la musique -
les regards mauvais fusèrent et nous le fustigeâmes d'une voix unanime (mais didactique) en lui rappelant que des têtes avaient été coupées pour des opinions autrement moins sentencieuses //

vendredi 5 août 2011

nuit d'addis abeba

après une nuit strasbourgeoise mouvementée, je parcourus au matin la bibliothèque de mon ami martin de w., et tombai sur le mémorable les nuits d'addis-abeba de Sebhat Guebre Egzyaber (dont on se rappellera le nom de son père) -
je relus la préface de monsieur falceto et ne put m'empêcher de marmonner, lisant la phrase qui se voudrait universelle et qui est seulement toute creuse "des femmes. des hommes. universalité de la nuit.", de marmonner donc, "pour ce creux, pour cet universel et insondable abîme de quelques mots de trop, monsieur  falceto, ignatius reilly vous condamne à être pendu par vos testicules sous développés"

mercredi 3 août 2011

athéisme

à entendre le discours de certains athées, on remercie le ciel qu'ils ne soient pas croyants ; ils eussent très certainement, à un moment ou un autre, eu l'envie d'aller faire une petite partie de chasse sur une île scandinave...

lundi 1 août 2011

si rien ne bouge

on peut lire dans la brièveté de la vie, de sénèque :
"en est-il qui ne préfèrerait pas le désordre de l'état à celui de sa chevelure ? qui n'aime pas mieux être bien coiffé que plus vertueux ?" (arléa, p. 121) -
je me disais, en regardant secret story, que fort heureusement pour nous le monde avait évolué en profondeur depuis la décadence latine...

vendredi 29 juillet 2011

à manger du foin

comme nous devisions avec mon ami seb de k., lointain descendant de l'arpenteur, nous nous remémorâmes, devant le lycée strasbourgeois du marais, de deux condisciples de sport études, kéké et heintz - deux athlètes hors normes, "bêtes à manger du foin" pour reprendre la jolie expression utilisée par k. -
certes, ils avaient une intelligence plutôt saurienne, mais ils réussirent à faire entendre à l'écrivain potentiel que j'étais déjà les limites du pouvoir des mots face à la vitalité de la chair //

samedi 23 juillet 2011

mutisme (misogynie à part)

france ; je promenais mon regard sur un couple gesticulant au loin de façon suspecte - querelle de couple ? une dénonciation aux autorités compétences s'imposait-elle ?
je remarquai ensuite que c'était l'individu aux cheveux longs qui s'agitait, monopolisant la gestuelle du binôme -
me rapprochant avec l'élégance discrète qu'on me connait, je me rends - rupture de la concordance syntaxico-temporelle dans ma narration, on admettra qu'il fallait oser - compte qu'il s'agit d'un couple de sourds-muets en train de converser, plein d'amour et de sourire -
et de conclure de ce que j'avais vu que, même dans l'incapacité mécanique de causer, c'est tout de même la femme qui monopolise la parole !

vendredi 22 juillet 2011

une entrée dans l'histoire (misogynie à part)

les deux jeunes femmes, sises l'une à côté de l'autre, ne parlaient pas, ne jacassaient pas - elles consultaient sms et texto, envoyaient un lien commenté grâce à leur i-pod sur faceb. - épistolières sans le savoir (et mon ami dominique von gr. de persiffler à mon oreille "sans connaître le sens du mot")
j'entends souvent dire que les courriels, les clavardages et facebook ont de dramatiques conséquences sur les performances orthographiques et syntaxiques des nouvelles générations -  
pourtant, on peut supposer que, sans ces média (neutre pluriel), les deux jeunes femmes se seraient contentées de jacasser à tour de glotte devant une superette ou de babiller au téléphone (provoquant l'ire parentale ou maritale) ; à présent, elles ont accès à l'écrit, à l'oeuvre certes éphémère mais écrite -
la femme entre dans l'histoire avec une majuscule, se dépouillant, grâce à faceb. et à l'i-pod, de sa barbare oralité -

mercredi 20 juillet 2011

dorian gray

une soirée entre amis - un des hôtes me dit que je semble bien jeune pour avoir des enfants ; polymorphe, je jubile intérieurement - mais savez-vous, j'ai tout de même xx ans - ah ! vraiment !? - oui oui...
depuis toujours, j'ai cru que je ne faisais point mon âge en raison de mon teint frais, ma grâce sans embonpoint, ma peau d'abricot - je me trompais (et l'amertume qui s'ensuit m'accable), c'était mon immaturité qui me faisait paraître si jeune aux yeux des vieux (de mon âge) et si con aux yeux des jeunes - et encore je cache une partie de mon jeu -
je ne suis que la somme de mes lieux communs - tacites ou beuglés -

germanopratisme

saint germain des prés et son âme scribouillarde se réveille, un miracle, une résurrection -
un café aux deux magots, pour rassurer le monde littéraire qui le (dé)laissait pour mort -
puis comme il déambulait à la recherche d'une maison d'édition moins frileuse, il eut le sentiment à plusieurs reprises de voir un écrivain dans l'homme attablé devant sa bière ou son café - mais lorsqu'il leur posait la question on lui répondait dans un langue inconnue - un écrivain étranger certainement -
après quoi il eut la certitude de voir paul claudel à l'arrière d'un taxi -
le lendemain il croisa yves saint-laurent, ce qui était logique en somme, puisque il vit à marrakech -
il avait bu l'énergie artistique parisienne  - quelle vie, quelle promesse de vie et de littérature ; vertu apéritive de la clé parisienne -

vendredi 15 juillet 2011

silence

il est des jours où, après de longues heures de silence dues à la lecture ou à la méditation, à la mélancolie ou à la fatigue d'être soi, lorsque à nouveau on s'adresse à un être humain et qu'il semble ne pas bien saisir ce qu'on veut lui dire, on en vient à se demander si nous avons vraiment parlé, ou si nous n'avons pas entendu notre voix intérieure, devenue prédominante -

samedi 9 juillet 2011

oreille rouge

je viens de relire le grand petit livre de chevillard - énorme et jubilatoire, comme disent les gens mainstream, après cela on a tout dit, ou presque :
"soumets ta vie à la rude épreuve de l'afrique. si tu veux te connaître, garçon, va en afrique. va chercher ta vérité en afrique. renoncez à vos habitudes, bourgeois, à votre bonheur écoeurant, morbide, allez en afrique. toi qui doutes, toi qui te complais dans le désespoir frivole et l'amertume, va plutôt en afrique. prends le risque de l'afrique."
et si je n'avais eu une immense dérision envers moi-même, n'aurais-je pas dispensé ce genre de conseils...
et à mon retour - on remplacera mali par éthiopie (ou mieux, abyssinie...)
"tandis qu'au mali... eh bien, au mali... moi qui ai récemment séjourné au mali.... moi qui entretiens une relation privilégiée avec le mali... si vous aviez comme moi vécu au mali... dites-vous bien qu'au mali... pour prendre l'exemple du mali..."
comme je dus vous éreinter, chers amis - je comprends si tard l'extraordinaire et patiente amitié dont vous fîtes preuve pour supporter ça !!!

vendredi 8 juillet 2011

zone

le mois de juillet - mois de vacances / mois de vacance - facebook apparaît comme un vaste terrain vague, une zone où, las de ce monde ancien et de l'antiquité grecque et latine, des individus errent, tantôt quelques minutes, tantôt à longueur de journée - en quête d'un dialogue, d'un maigre divertissement, juste pour être là, pour avoir été là, pour ne rien rater...

jeudi 7 juillet 2011

postérité

il laissa à la postérité quelques fragments, deux ou trois vers, un épître lacunaire, un aphorisme - rien de plus, rien de moins -

la postérité le rangea parmi les grands - ou plutôt les potentiellement grands - ceux qui, si nous avions à disposition l'oeuvre complète, assurément compteraient parmi les très grands, ceux sur lesquels on glose sans se lasser, on spécule - l'oeuvre est recréée de toute pièce par les imaginations des érudits et des commentateurs -

pour être grand, pour laisser sa marque, il avait eu la géniale intuition de sacrifier son oeuvre // [marquer la postérité sans oeuvre, marque selon beaucoup de modernité absolue]

lunettes

pourquoi ?

pourquoi lui ai-je dit, à la jeune fille avec qui j'avais entamé une conversation si leste, si pétillante - conversation champagne - avec qui je riais de bon coeur et dont le coeur palpitait d'une joie sereine ?

pourquoi donc lui ai-je dit, avec un sourire narquois de médiocre triomphe, "tu sais, ma beauté, tu as beau avoir des lunettes sur le bout de ton petit nez, tu as toujours plus l'air d'une p... que d'une étudiante en khâgne" ?

pourquoi n'ai-je pu finir ma phrase qui précisait que c'était cela qui me plaisait en elle ?

mardi 5 juillet 2011

le compassé

comme je parcours le premier volume de colportage de gérard macé, je ne peux m'empêcher de songer à lui, que j'ai croisé (rencontré serait exagéré) à quelques reprises sur les terres abyssines - conférence sur le goût de l'homme, rencontres littéraires autour de rimbaud... - et qui nous parut, malgré tout l'intérêt que pouvait revêtir son propos, à quelques amis et moi-même, une figure de l'Auteur (je déroge à la règle des majuscules), avec un grand "a", voire avec un grand "h" -

avec le "p" de poseur - avec un côté "ce que vous connaissez je le connais évidemment, c'est vous qui avez tout à apprendre" qui traverse ses lignes, peut-être malgré lui d'ailleurs -

et puisque il aime les auteurs plutôt rares, je ne retiendrai (je le sens rosir de courroux) qu'une citation piochée "ce qu'on ne peut atteindre en volant, il faut l'atteindre en boîtant" (rückert)

dimanche 3 juillet 2011

waiting for the sun

quarantième anniversaire de la mort de monsieur morrison et nuovelle madeleine à croquer -

au lycée stanislas errait une jeune femme (charmante par ailleurs) rêveuse et illuminée, qui faisait grassement rire notre positivisme quand, les rares fois où elle s'adressait à nous (comme je te comprends), elle nous expliquait qu'elle discutait régulièrement avec l'icône charismatique des doors, qu'il lui confiait ses brûlures -

des années plus tard, fort de la lecture éblouie de monsieur marc lévy, à peine moins charismatique que jim, je ne peux m'empêcher de me demander et si c'était vrai...

vendredi 1 juillet 2011

confidence pour confidence

pot de fin d'année scolaire à l'école : je ne sais pourquoi la délicieuse marie-pierre de f. décide à sa propre unanimité de mettre un disque d'ambiance, sorte de morceaux choisis de la musique française des années 80 - idée saugrenue s'il en est -


je croque à pleines babines la madeleine et je me revois plein d'ennui dans d'ennuyeuses premières boums à espérer d'ennuyeux premiers baisers en écoutant d'ennuyeux tubes français des années 80 -


que d'alcoolisme et de toximanie eussions-nous évité si dans nos fraîches années nous avions su choisir la musique avec un tant soit peu de pertinence -

mardi 28 juin 2011

get rich or die tryin'

il me semble qu'une des particularités de ce mouvement musical majeur qu'est le rap est sa totale adéquation avec le système économique oppressif dominant - contrairement au jazz, au rock ou au punk qui furent des agents actifs de la contre culture et étaient las de ce monde ancien (comme disait apollinaire): le rap ne veut pas du passé raser la table, il renverse le roi et s'assoit sur le trône - un mouvement non pas tant libertaire que libéral, un énième avatar du capitalisme sauvage -

lundi 27 juin 2011

quarante à l'ombre

j'ai beau accepté l'injure quotidienne et sans remède de l'existence, son acharnement frôle parfois la torture ; et quand c'est la chair de sa chair qui se fout de nous et qui ricane... ainsi mon fils naom, hier, me contemplant - regard dejà moqueur, incisif - extirper mon cadavre tout trempé de la piscine, me lance un je te verrais bien faire du hip hip papa qui justifie la claque qu'il reçoit dans la seconde //

dimanche 26 juin 2011

koons = kunst

pas étonnant que les bobos adulent jeff koons - c'est un ancien courtier de wall street et, en ce sens, il n'a jamais oublié en tant qu'artiste que le but du jeu - la priorité du grand lapin gonflable, au-delà du kitsch - était tout de même de se faire de l'argent, un gros paquet d'argent -


si monsieur boltanski a des choses à dire ou à montrer, tant mieux pour lui ; monsieur koons, lui, au moins, à des choses à vendre ; ce qui confère à l'oeuvre une dimension en tout point supérieure à celle de l'artiste français -


vendre : l'honneur bourgeois en matière d'art demeure sauf ; merci monsieur koons pour tous vos lapins gonflables et votre joli sourire de chef d'entreprise -

samedi 25 juin 2011

twenty four hours

en feuilletant négligeamment le dictionnaire des mots rares et précieux (cf. la bibliographie de ma thèse de doctorat aux chiottes les livres ! sociopsychologie de la littérature aux toilettes, presses universitaires de strasbourg, 2001), je tombe sur le savoureux "nycthémère", qui grosso modo signifie durée de vingt-quatre heures qui correspond à un jour et une nuit et constitue un cycle biologique -

je me dis (ô mon esprit qui toujours fuse pour s'écraser dans la mer !) alors que les zélateurs et adaptateurs de la série eussent pu choisir comme titre nycthémère (au lieu du plat 24 heures) ce qui eût donné une dimension plus universelle à jack bauer (sorte d'universalité gréco latine, homérique en un mot) lequel, en outre, pût remplacer ses lamentables "i'm sorry" (cf. mon petit essai jack bauer l'homme désolé, presses oecuméniques de niedershaeffolsheim, 2009) par de retentissants fuck ou de tonitruants putain, tout de même plus crédibles dans les situations préapocalyptiques décrites par la série //

dimanche 19 juin 2011

imposture

quel ne fut pas mon désapointement en découvrant que je figurais pas dans le corpus du savoureux ouvrage de monsieur di folco, les grandes impostures littéraires (aux éditions écritures) -

et puis la vexation passée, je me dis qu'au final, je n'étais qu'un piètre imposteur ayant réussi plus ou moins bien à faire croire à quelques amis trop bienveillants que j'étais écrivain -

mercredi 15 juin 2011

pensée chienne

avoir la misère sur le seuil de sa porte et l'accepter sans broncher, sans perdre son appétit de vivre et d'aller de l'avant, voir l'injustice, la faim, la guerre et la supporter sans presque sourciller, en l'ignorant, il y a dans l'attitude des riches une hauteur stoïque qui force l'admiration et le respect -

il y a même à parier que ce sont eux qui souffrent le plus...

dimanche 12 juin 2011

alwan art

pendant que jamel debouzz et sa bande de gais lurons faisaient rire la prostitution du tout marrakech, de modestes artistes qui resteront anonymes taquinaient la populace, loin du palais des congrès - allaient renifler en dansant les parfums de kérosène et mes effluves transpirantes -

particulièrement apprécié la performance du danseur italien lorenzo fosco qui explore, dans démarches, les altérations, due à l'alcool un soir, aux stupéfiants un autre, à l'insomnie un troisième, de la marche à pieds - inlassable aventure d'un parcours unique, répété, vertigineux (et pas jubilatoire pour un sou, on laissera la jubilation aux prostituées du palais des congrès) - une conversation silencieuse au bord du vide //

lundi 6 juin 2011

petit papier

conseil cinématographique : si vous regardez les petits mouchoirs de g. canet, n'oubliez pas un gros rouleau de pq -

samedi 4 juin 2011

maroc - algérie

mon ami salim qui appartient aux 2% de la population marocaine qui n'a cure du football me disait, hier au soir :

- je suis évidemment pour la victoire du maroc, surtout pour des raisons de sécurité...

jeudi 2 juin 2011

prévention

je me rappelle une parole de feu mon ami isidore de l. : "trompe toujours ta femme préventiment avant qu'elle ne passe à l'acte avant toi, ridicule romantique !" -

et le lendemain, comme j'enlaçais avec tendresse ma tendre oriane, elle m'embrassa le cou en me chuchotant "mon adorable petit romantique"

depuis l'inépuisable suspicion de la paranoïa m'épuise //

mercredi 1 juin 2011

simeon stylite

toujours ce rêve identique à lui-même - une colonne antique surmontée d'une sphère de marbre et moi assis sur la sphère à contempler le monde tout en me demandant par quel moyen [autre que la chute libre] je pourrai m'en retourner vers la terre ferme maudissant la curiosité malsaine qui pousse à aller vers le haut pour tenter de mieux voir et au final se retrouver tout seul sans trop en savoir plus sans plus savoir comment descendre comment rejoindre nos congénères comment accorder notre voix à la leur - il est trop tard -

lundi 30 mai 2011

écrire ?

vieil et terrible adage piqué aux latins aut liberi aut libri - on en est encore là, tout piteux en cette fichue fin de mai -

samedi 28 mai 2011

obsolète

l'obsolescence programmée de nos produits de consommation n'est qu'un signe de pure humilité - les américains, si pieux, si puritains, ne pouvaient concevoir des produits doués d'une fause éternité puisque dieu lui-même a programmé notre obsolescence - nous avons beau amélioré la longévité du produit, il fut condamné dans le jardin d'eden à l'obsolescence, à la faillite, à la pourriture, au dépotoir.

un américain pouvait-il se permettre de faire mieux que dieu ?

lundi 23 mai 2011

nerf vague

ce week-end, alors que je faisais sans faire d'esclandre un malaise vagal (aussi appelé lipothymie vagale, choc vagal ou syncope vaso-vagale ou vagale s'il y a perte de conscience, est un malaise dû à une activité excessive du système nerveux parasympathique via la Xe paire de nerfs craniens appelée nerf vague. Ce malaise est la traduction d'un ralentissement du rythme cardiaque ou bradycardie associé à une chute de tension artérielle, aboutissant à une hypoperfusion cérébrale. - CONFITURE) à la sortie du restaurant cinq étoiles où j'avais invité ma douce oriane à se restaurer en toute légitimité - ma tendre rosit de contrariété en me voyant gésir au pied de toute la bonne société et me lança un cinglant :



- mon cher, veuillez arrêter de suite vos simagrées ; enfin de quoi ai-je l'air ? et de me laisser à terre, un filet de bave adoucissant à ma joue un tapis trop rêche, filant avec cette âpre fierté que j'admire, sans daigner m'accorder un autre regard et attendant certainement que je me précipite vers elle pour lui présenter mes excuses.

dimanche 22 mai 2011

muséographie

Bleus marocains, série photographique de Roland Lésy, 2011.

éloge de la diversité

on me souffle qu'hier 21 mai, c'était la journée mondiale de la diversité culturelle -
il me semble (mais hier je ne parcourus pas le monde entier car l'ubiquité me manqua ) que l'unesco n'a pas volé son succès et que les hommes, hier 21 mai, ont parfaitement vécu dans la plus totale des diversités culturelles - où qu'ils fussent et quoi qu'ils fissent -
cela paraîtra déplacé, mais je veux à cette tribune exprimer ma sincère émotion devant la réussite de la journée et ma totale admiration pour l'institution qui en eut la géniale idée -

mardi 17 mai 2011

monsieur bovary

il y a un passage dans le roman de flaubert où est évoqué "la pourriture instantanée de l'existence" - vrai que l'expérience montre que ce qu'on touche, qu'on étreint - vous pouvez ouvrir un dictionnaire des synonymes ; moi je suis trop claqué - s'étiole et s'éparpille sous nos doigts - molle pulpe viande avariée - nous laisse la main gluante et un goût tenace sous nos ongles corrompus //

dimanche 15 mai 2011

l'homme de désir

se révélant dans sa suite du sofitel new-yorkais un homme désirant, un homme qui ne trouve pas la chair triste et ce loin de l'image frileuse sinon frigide du calculateur et de l'économiste, du président du fmi, dsk enfin nous dévoilait un pan méconnu de sa personnalité et, au final, cette part d'humanité dont nous pouvions douter -

et c'est quand enfin il nous crie une serviette autour de la taille je suis un homme je suis aussi un homme de désir et de pulsions qu'on l'enferme, comme un aliéné - qu'on veut lui châtrer son humanité ?

samedi 7 mai 2011

le roi pourpre

étonnant d'entendre, dans ce restaurant miteux où nous attendions nos keftas sans mot férir, d'entendre (répétition) jaillir du haut parleur epitaph de king crimson et de me rappeler non sans en rire que je te serrais dans mes bras, petite alsacienne inculte et déjà ventripotente qui rêvait 205 GTI, que je t'étouffais entre mes bras obsédés et maladroits - interminables instants pour toi, gracile blondasse à l'accent délicat - et je chuchotais à ton oreille tendre que je n'osais grignoter car je n'avais ni 205 GTI, ni mobylette d'ailleurs, confusion will be my epitaph - te souviens-tu de ces mémorables moments entre mes bras - comme je m'en suis souvenu en ingurgitant - ému - mes keftas ?

vendredi 6 mai 2011

marrakech

après l'émotion suscitée par l'attentat de la semaine dernière, il faut bien admettre que dans l'opinion générale suinte aussi une sourde déception - bernard-henri n'a semble-t-il même pas été visé...

jeudi 5 mai 2011

amers

il est nécessaire de mordre la vie à pleines dents - ne serait-ce que pour en sentir toute l'amertume //

mercredi 4 mai 2011

genèse

je lis avec stupeur dans la république des livres que monsieur de biasi - sans le prénommer, ce serait trop long -, sans aucune gêne, a formalisé une intuition que j'eus en abyssinie comme je me battais sur une narration (jusqu'à présent restée dans un tiroir) en ayant entre les mains pour la première fois de mon incomplète existence un laptop (car il fut un temps où j'étais moderne et absolu), entre les oreilles un ego surdimensionné qui se demandait déjà comment les lignes à peine ébauchées seraient interprétées bien des années plus tard par le lecteur et le chercheur - fascinés - et entre les lèvres une écume de haine contre les universitaires qui se battraient vainement contre mes disques durs et une correspondance réduite pour révéler le Secret de mon Oeuvre (les majuscules pour une fois s'imposent) -

j'ai perdu mes disques durs et monsieur de biasi plagie mon intuition, je compte sur mes lecteurs pour trouver tout ce manège bien écoeurant et ne plus rien cautionner de ses viles manoeuvres//

jeudi 28 avril 2011

pâques à marrakech

sortie d'église dimanche de pâques ; j'admire la sereine consanguinité du peuple catholique français - bermuda clair, chemisette vichy, pull bleu marine, crâne blond, souriant et obtu - si caricatural qu'on aura du mal à accepter la paix du christ qu'il nous propose//

proust et la bière

Maugenest, dans les rillettes de proust, (JBZ et Cie, 2010) aurait-il eu entre les mains mon dernier opus intitulé procrastination, pourtant disponible nulle part ailleurs que dans le tiroir de gauche de mon bureau - abus des parenthèses, choix douteux du mot juste, plagiat, abus d'adverbes, notes en bas de pages - j'y ai mis toutes les tares dénoncées (non sans brio et humour - double négation) par l'auteur et, à ce titre, je pense (amplement - adverbe) mériter publication -

samedi 23 avril 2011

équilibre

attrapé au vol dans les exercices d'admiration de cioran - à propos de f. s. fitzgerald (gallimard, 1986, p. 185):

le désabusement est l'équilibre du vaincu

[comme il est difficile au vaincu de continuer à jouer les funambules]

mardi 19 avril 2011

souvenirs d'afrique

c'est, sur les eaux bourbeuses du lac abyata où je chassais le saurien à mains nues, en regardant un hippopotame droit dans les yeux - l'animal d'ailleurs baissa le groin avec comme du respect dans son oeil torve et humide - que je saisis la méchante idiotie de la création

lundi 18 avril 2011

aveuglement

on peut vomir sans tièdeur et monsieur sarkozy, notre cher président, et monsieur berlusconi, qui ont égayé leur fonction officielle en une vaste parade carnavalesque [la faute de français est un effet stylistique, modernité absolue quand tu nous tiens//] ; mais il faut bien avouer que de l'autre côté des alpes, il y a un sens de la fête qui fait cruellement défaut à nos dirigeants si moralisateurs -