dimanche 28 novembre 2010

brosse à dents

quelle que soit la brosse à dents nouvelle posée avec délicasse dans le joli verre à dents par mon épouse Oriane, j'y tends avec un instinct redoutable, comme mu par un automatisme mesquin, ma pauvre main pataude -

et me demander pour quelle obscure raison s'agite en mon tréfonds l'inconsciente volonté qu'enquiquiner l'être adulé -

réécriture

génie, misanthropie, stimulation/stupéfaction dues aux stimulants et aux stupéfiants, propension à la dépression, goût des énigmes, cynisme, manies -

fidélité canine, tendance à la moralisation, fascination inquiète face à l'être supérieur, goût prononcé pour la normalisation des relations et des comportements -

superposition possible des couples Sherlock Holmes/Dr Watson et Dr House/Dr Wilson

samedi 27 novembre 2010

jean zuber

ces oeuvres marquent la fin d'un temps - elles sont le miroir d'une époque presque révolue - celle de la téléphonie fixe - de la téléphonie fixe avec fil -

http://www.galeriesatellite.com/zuber.html

mercredi 24 novembre 2010

private joke pour mes concitoyens alsaciens

chaque fois que je vais au hanout pour chercher une bouteille de gaz je ne peux m'en empêcher, c'est plus fort que moi :
- Hoch kein gos ?
- oui, sidi, j'ai du gaz...
la quête d'autrui passe aussi par la politesse désespérée de l'humour -

mardi 23 novembre 2010

politesse

d'un ami philosophe avec qui, non sans une certaine hauteur de vue et d'idées, nous devisions sur les positions de monsieur michel onfray :
- onfray, un philosophe à la mode... il me jette un coup d'oeil complice - de Caen évidemment !
désespérante politesse de l'humour -

samedi 20 novembre 2010

la tortue (champs magnétiques)

il y a deux jours, je regardai el mariachi, premier opus du sergio leone sauce piquante roberto rodrigues -
hier sur la route, j'évite de justesse une tortue qui traversait, avec une inconsciente nonchalance (ou inconscience nonchalante je ne sais plus devant le submergement quotidien de mon existence), la petite route de campagne que j'empruntai (tentative d'une exaltante rencontre avec le mystérieux autrui) - elle eût pu finir dans ma soupe, elle finira au pied de mon hibiscus -

quant à voir des signes dans ce genre de coincidences troublantes, voire fatales, on peut aisément je suppose y laisser une partie de sa santé mentale...

dimanche 14 novembre 2010

sueurs froides

je me réveille au beau milieu de mon insondable nuit, en sueur - pétrifié par la gorgone de mon angoisse - j'entends les mauvaises langues de pute siffler sur ma tête le manque très certainement -
rien de cela pourtant - une angoisse bien plus abyssale, abyssinale oserais-je dire car je ne manque pas de témérité - je repense au pop corn préparé pour l'anniversaire de mes bambins et me demande ignorant à quel moment de l'Histoire fut introduit le pop corn dans la cérémonie éthiopienne du café - pourquoi le pop corn a-t-il remplacé le qolo ?
je remercie d'ors et déjà monsieur Morand de faire le nécessaire auprès d'Eloi Fiquet, directeur du Centre Français des Etudes Ethiopiennes, pour apaiser mon tourment -

vendredi 12 novembre 2010

grenades

à chaque fois que j'éventre ce fruit signe indubitable de l'aberration divine et qu'on nomme la grenade très certainement car elle éventre en l'homme le désir d'éclatement, je songe à Nathanaël et rêve de lui faire ravaler sa ferveur de l'étouffer à coups de pépins - d'oser devenir le psychopathe meurtrier que je suis -

mercredi 10 novembre 2010

magie

ah ! comme je me suis cru jeune et beau lorsque l'étudiante (?), attablée avec le grison ventripotent (pour ne pas dire ventru) et rougeaud dans un silence pesant, me lança de ses yeux de biche ce regard si plein de supplication et de concupiscence -

et de mieux comprendre le goût des vieillards (que l'on croit à tort lubriques) pour ce genre de circés qui sont leur portrait de dorian gray -

dimanche 7 novembre 2010

samedi 6 novembre 2010

insolence

comme je faisais mes courses à acima (traduire auchan), ce qui me vaut une fatwa de la part de la communauté des gens (français) bien qui ne font leurs courses que dans les petits marchés de quartier car ils se sont intégrés à la population locale, car ils se sont tournés vers l'autre, car ils vivent le quotidien de l'altérité et en font une expérience rare, profonde, unique, exemplaire - donc, disais-je, comme je me condamnais moi-même à l'ostracisme de ma communauté en péchant capitalement dans un supermarché, le caissier se met à me parler -
ciel ! me dis-je, une expérience profonde du dialogue des cultures, la rencontre rare de l'altérité - j'en tremblais de tous mes membres -
au final, le caissier me dit que lui aussi à de la famille en alsace, à Nancy plus exactement - j'ai payé sans plus lui adresser ni un regard ni une parole ; il m'avait pris pour un lorrain ou quoi ?
[la rencontre avec l'alterité, le dialogue des cultures n'est pas chose facile, mais quelle sacrée expérience tout de même...]

mardi 2 novembre 2010

défunts

après ses saints, le génie du christianisme célèbre l'ensemble de ses défunts, mais sans que l'esprit combiste nous offre un jour de repos spirituel supplémentaire -
je ne peux m'empêcher de songer à mon ami le Comte de Lorenzo de L. : comme il n'avait pas la volonté suffisante pour se tuer, il choisit de se laisser mourir - une preuve supplémentaire de son altruisme grandiose : il réussit à irriter et se faire haïr de l'ensemble de ses proches, ce qui vaut mieux (pour les proches) que le sentiment de culpabilité que laisse le suicide -