lundi 25 novembre 2013

imposture

à propos des sagas islandaises 
le style est plein d'âpreté et de laconisme et il bouleverse mes sens tendus comme des arcs - un des leurs génies consiste à la pratique d'un humour corrosif quand l'atmosphère devient irrespirable, quand le récit devient trop tendu - s'il est une chose à retenir des sagas, ces récits d'un peuple de raconteurs, d'un peuple qui ne peut pas s'empêcher de raconter, c'est peut-être celle-ci...
une émission de radio et un résumé, et on peut faire croire qu'on a un avis sur un texte dont on n'a jamais lu une ligne...

dimanche 24 novembre 2013

geek

de mon fils - le puîné [le seigneur quand il le mit au monde s'était lavé les mains] - alors que je lui demandais en le vousoyant de bien vouloir fermer la fenêtre : il regarde l'écran de l'ordinateur et m'interroge : "laquelle papounet ?"
combien de coups de férule vais-je encore devoir lui administrer, à lui et à son frère de façon préventive, et puis à oriane aussi, car elle le mérite et y prend parfois un certain plaisir (mais je m'éloigne de mon propos), de combien, disais-je, de coups de nerf de boeuf auront-ils besoin pour regarder à nouveau les papillons qui virevoltent sur le buddléia, les arbres qui frémissent au vent mauvais, les oiseaux qui pépient tous les matins jusqu'au premier coup de révolver, et les étoiles dans le firmament qui nous appellent au sommeil ?

dimanche 17 novembre 2013

irremplaçable

"c'est ainsi qu'on apprit au ministère le décès d'akaki akakiévitch. on le remplaça dès le lendemain : le nouvel expéditionnaire avait la taille beaucoup plus élevée et l'écriture beaucoup plus penchée." lit-on dans le manteau de nicolas gogol -
ne nous leurrons pas : il en sera ainsi de nous, lorsque nous quitterons notre travail, ou notre existence bienheureuse : on pleurera trois minutes et on nous remplacera par quelqu'un à l'écriture plus droite ou plus penchée que la nôtre...

mercredi 13 novembre 2013

du baron de charlus

c'est à nous qu'il s'adresse, ce me semble, dans le côté de guermantes
"vous connaissez l'histoire de cet homme qui croyait tenir dans une bouteille la princesse de chine. c'était une folie. on l'en guérit. mais dès qu'il ne fut plus fou, il devint bête.
et de conclure
"il est des maux dont il ne faut pas chercher à guérir parce qu'ils nous protègent seuls contre de plus graves."


[quarto gallimard, p. 968.]

vendredi 8 novembre 2013

on peut faire mal aux morts

hier, 7 novembre, centenaire de la naissance de camus, google, cette grande entreprise de la liberté et de la révolte et de l'émancipation humaine, refond son logo en une splendide allusion au mythe de sisyphe - et dans l'édition librio du dictionnaire des idées reçues de flaubert, la présentation finit par le mot qui figurerait dans le nouveau dictionnaire flaubertien, avec modernité ("toujours absolue"), à savoir "jubilatoire" ! de quoi hérisser les dernières atomes de pourriture des deux grands écrivains...

dimanche 3 novembre 2013

la faute d'einstein

il a montré que le temps s'écoule plus lentement pour l'homme en mouvement - est-il responsable cependant de l'agitation perpétuelle ?
les anciens chinois disaient : tu as gagné une heure : qu'en as-tu fait ?
j'attrape la question au vol et j'y réponds dans une heure...

vendredi 1 novembre 2013

bizarrerie

comme je me promenai au coucher du soleil, je fis un petit saut au garage - une librairie où le hasard peut nous faire trouver des livres piratés, du thomas pynchon ou schopenhauer entre les livre de cuisine et les exégèses du coran - il est donc étrange, tout en écoutant la litanie des sourates, d'y trouver plusieurs exemplaires de la série de s.a.s., de gérard de villiers, qui visiblement en est mort ce matin...