vendredi 21 novembre 2014

ode à charles fourier

de charles fourier, parlant d'un hiatus dans son enfance : au catéchisme on lui enseignait de ne point mentir puis, au magasin paternel, on le façonnait au noble art de mensonge ou "art de la vente" - "mes parents voyant que j'avais du goût pour la vérité, s'exclamèrent avec réprobation, cet enfant ne vaudra jamais rien pour le commerce."
tout est dit...

mardi 18 novembre 2014

l'amante des narjisses

il sortait de la polyclinique des narjisses avec ses radios sous le bras mais sans compte-rendu car c'était un jour férié - il les croisa ; elle, superbe, taille fine et longues jambes moulées dans un slim ciel, body blanc et petite poitrine tonique - lui grison et verdâtre, tout sourire derrière ses ray-ban, cheveux plaqués en arrière pour masquer sa calvitie - la dent jaunâtre, un homme en -âtre...
elle le regarde - l'homme aux radios, moi quoi - et lui lance un regard provocant - il l'imagine sans peine déjà en train de jouir, il sent déjà la dentelle trempée - l'hommâtre le contemple à son tour et rit à gorge déployée - tu es certes plus beau que moi, et plus jeune, mais je suis plus riche et c'est moi qui irai à son cul, et quand je voudrai...    

bhl

Il faut reconnaître un vrai talent au plus grand philosophe de tous les temps (après botul) : il a poussé au paroxysme du génie une sorte de sérieux de l'imposture

ዘንዶ (ይግባብህ)

mise en abyme

dans rosebud, de passouline, l'auteur note, page 75 (année de ma naissance, le hasard n'existe pas), que paul celan avait souligné dans une biographie d'hölderlin, ouverte à la page 464, la phrase qui suit : "parfois le génie devient obscur et il sombre dans le puits amer de son coeur." - 
vous devez être saisi(s) (pluriel du lectorat infini, ou singulier du lectorat absolu) de vertige à songer qu'à mon tour, je souligne, j'extraie, je coupe, je colle (modernité, voire post-modernité, quand vous nous tenez...) et je cite sur ma toile infime, la phrase soulignée extraite et citée -


réconciliation

pensant à d'anciennes lectures de dostoievski, je me demandai s'il serait un jour possible d'arriver à quelque réconciliation
et le doute sembla de mise...

samedi 8 novembre 2014

steve jobs et gandhi

entendu un propos de michéa assez réjouissant (?), que je déforme ici :
"la mort de steve jobs ? dans les journaux français, on a eu l'impression que c'était gandhi ou martin luther king qui venait de mourir." 
c'est exact et c'est bien dire que, dans le brouillage de cartes général du grand jeu, on allait se décider enfin à célébrer un patron (qui n'avait que faire de la liberté ou du bonheur humain, à d'autres !!! et qui songeait de toute évidence - et c'est normal - à faire du profit) à l'égal d'hommes que nous qualifierions d'hommes de bien, d'espèces de saints (tant pis pour ce mot pas vraiment trendy...) - jobs comme le nouvel érasme... et bientôt anelka, booba, nabila, considérés comme des visionnaires . 

Dommage collatéral


J’entends tout le monde se plaindre de la conduite à Marrakech, de la dangerosité de la route, de comportements voyous au volant ou au guidon, nous ne pouvons nier que conduire à marrakech est un sport de combat, ou alors une discipline de gentlemen, mais à la différence du thé où on lève le petit doigt, on aurait plutôt tendance à soulever le médius…
On peut cependant voir les choses d’une autre façon, dans un esprit de conquête, contraire à nos pauvres névroses de fonctionnaires larmoyants, à notre frigidité, à nos esprits chagrins ; j’y vois pour ma part un esprit de risque, un véritable esprit d’entreprise, de prise de risque, l’absence iconoclaste de tout calcul – un vrai esprit libéral au sens le plus noble du terme ; et si quand je dépasse toute la file et évite au dernier moment la voiture qui vient en face, j’ai réussi, j’ai gagné, j’ai doublé tous ces pauvres avortons qui craignent pour leur peau, pour leur voiture – bref je suis un libéral qui double, et c’est dans l’ordre des choses, les petits socialistes timorés de la conduite ; je mérite d’être devant les autres, si tout le monde conduisait comme eux (les socialo-communistes du volant), on vivrait encore dans des cavernes !
Et si on rapporte le nombre d’accidents ou de morts au nombre de comportements à risque, on se rendra compte qu’il est presque nul – c’est ça la statistique, plutôt que de nous terrifier avec le nombre de morts par an sur les routes marocaines et de nous obliger à mettre nos ceintures de sécurité et à respecter les limitations de vitesse – bientôt il paraît qu’on ne pourra plus rouler bourrés – nous sommes dans le dommage collatéral, inévitable dans une vie superlative à mille à l’heure…

L’épouse marocaine


A entendre une collègue raconter sa rencontre avec son futur mari marocain, et surtout comment l’officialisation fut prise par certains membres de sa famille – je sentais chez elle une vibration de colère plus de vingt ans après – je me rappelai l’anecdote de martin de w., à propos d’une connaissance d’enfance, installée à Casablanca depuis plusieurs années (avant mon arrivée) : « J’ai entendu dire de lui qu’il s’était marié avec une marocaine, et ceux qui m’en ont parlé, de bons bourgeois bien tolérants et bien comme il faut, n’ont pas pu s’empêcher de rajouter, comme pour me rassurer, mais bon, ça va, elle est médecin, c’est pas n’importe qui… parce que se mettre en couple avec une femme de ménage, ce serait contre-nature ? »

Et de me dire qu’en réalité, le mariage mixte est plus ou moins intégré, même dans les austères contrées de la corne de la france ; il est devenu supportable, tolérable (de même que le mariage entre catholique et protestant) - pas évident pour tout le monde très certainement, le racisme ou l’homophobie ne sont certainement pas morts, mais hydres en voie de disparition -, mais tout de même acceptable, à peu près supportable – il faut simplement – c’est le minimum des minima - qu’on reste dans la même classe sociale, dans la même caste, dans les mêmes strates : il existe encore un réel sentiment de déclassement lorsque untel veut vivre avec une ouvrière, une femme de ménage, une rempailleuse de chaise ou une vannière – là nous demeurons dans l’intolérable, dans l’obscène presque ; mieux vaut une paresseuse avec du bien qu’une travailleuse pauvre – (et de n’oser imaginer une rempailleuse noire… quel plus grand crime que d’épouser la rempailleuse hottentote ? on baigne dans la pornographie, là…)