mercredi 30 décembre 2015

ceux qui m'aiment prendront le train

la tête des gens lorsque vous sortez des toilettes du train en tenant votre sac à main sous le bras - comme si la dernière heure venait de sonner... 

pour rire un peu...


il paraît que dieu a créé le monde par amour – il faut bien être dieu pour avoir réussi à faire gober cela...

sexfie

dans l'ancienne aciérie de völklingen, transformer en saint-pierre de l'art contemporain et tandis que mes fils montraient leur cul (et leurs bonnes manières), mais surtout leur cul, dans un geste grandiose de dérision contre l'usurpation (messieurs les bourgeois qui vénérez l'art, sachez qu'il ne vaut pas mieux que la religion ou le football – et il n'est pas certain qu'il fît moins de dégâts (dans le bonheur général) – j'ai l'idée - brillantissime - (je suis un artiste conceptuel) - de photographier ma bite dans le très haut lieu (imaginez les majuscules), de photographier mon inutile pénis dans tous les lieux où je me rendrai, de lancer la mode du sexfie – bref de rendre la geste artistique disponible à tout le monde, de démocratiser l'art tout en le moquant, en un mot de me lancer dans une vaste entreprise de déstabilisation des équilibres universels, ce qui correspond bien à l'idée que les spectateurs de canal plus se font du génie – (je pourrai broder mais il faut être reconnu pour pouvoir le faire.)
saint-google m'annonce de sa voix d'outre-monde que le sexfie existe déjà, en beaucoup plus vulgaire bien entendu, mais notre temps s'est réduit au copyright –
il me faudrait encore me creuser la tête pour atteindre à l'idée (imaginez la majuscule)...

jeudi 3 décembre 2015

athéisme

peut-on revendiquer un athéisme humaniste ?
en repensant à une phrase attrapé dans la messe de l'athée, du bon gros balzac : "si je ne crois pas en dieu, je crois encore moins en l'homme."
si seulement cela pouvait réduire l'agitation générale et la fuite en avant vers... 

mercredi 2 décembre 2015

immodestie

si j'étais d'une totale immodestie, je dirais de moi-même que je n'ai jamais été rebelle - il y en a trop - mais toujours dissident -
peut-être ne fus-je, quelle que fût l'époque, qu'anachronique...

autofiction et statistiques

il y a deux jours, en des circonstances qu'il n'y a pas lieu d'évoquer ici sauf si mes dix lecteurs insistent (car je suis leur putain), mon fils aîné demanda à un inconnu, qui avait une voiture floquée à l'effigie d'un grand hôtel et qui portait costard de service, de le déposer cinq cents mètres plus loin, chez des amis.
après l'avoir battu une première fois pour lui faire passer sa paresse, l'idée nous est venue, à oriane et moi, de l'avoiner en seconde main pour avoir eu un comportement à risque - monter dans la voiture d'un inconnu qu'il ne connaissait pas - il aurait pu lui arriver n'importe quoi...
outre le caractère petit bourgeois de notre réaction (conservation de l'espèce, ou de la race), les mathématiques tendraient à montrer qu'il avait plus de chances de tomber sur un type sain que sur un malade qui allait lui faire subir les pires sévices.
et pourtant...

les gens n'ont tort qu'après le désastre...

jeudi 26 novembre 2015

liberté

quand ils ont réussi à faire croire que le droit de porter une jupe ou que l'autorisation  de consommer du cannabis était l'acmé (mot judicieux, à la fois masculin et féminin - #jesuisjudicieux - je suis avant tout un moderne absolu) de la quête de la liberté, les gens du château, hilares, se sont dit qu'ils pouvaient à présent ripailler tranquillement...

lundi 23 novembre 2015

pessimisme

l'imbécillité ambiante accuse les pessimistes d'être les responsables de toutes les stagnations actuelles (corporatistes !!!), comme si la stagnation était une mauvaise chose en soi, et si l'amibe, l'éponge ou la tique n'avaient pas de bonnes raisons à leur patience déterminée -
j'aurais plutôt tendance à remercier les pessimistes, ils évitent, par leur méfiance à l'égard de l'action, d'ajouter à l'agitation réjouie de leurs congénères - leur réserve, leur pudeur à agir les honorent ; 
on pourrait croire qu'ils auront peut-être un peu moins honte à l'heure du chaos, mais les autres, les agissants, s'agitent avec tant de détermination qu'ils ne pourront voir la traînée de poudre qu'ils laissèrent derrière eux.

mauvaise conscience

on a reproché à la mauvaise conscience de restreindre notre possible, nos potentialités de marche en avant - 
la mauvaise conscience est un défaut à bannir de soi - pour son épanouissement comme pour le bonheur général ;
on m'a dit d'exclure de moi toute mauvaise conscience -
surtout pas de mauvaise conscience, c'est mauvais pour la prostate...
il faudra un jour tenter d'évaluer le dégât de la somme des bonnes consciences épanouies sur l'équilibre de la vie...

vendredi 20 novembre 2015

humanisme

notre humanisme s'est gavé de sa propre idée - il est repu de ses barbaries ; il ne lui reste plus qu'à compter ses cadavres...

lundi 16 novembre 2015

morale à école

à quoi bon l'enseignement moral et civique dans un monde qui ne promeut, à aucun niveau, la morale et le civisme...

mercredi 11 novembre 2015

autofiction

si j'ai pu décevoir des gens, qu'ils sachent que c'est moi que j'ai le plus déçu
et qu'encore à l'instant je me dégoûte de mon nombrilisme...

bilan - autofiction

il paraît que la mise en quarantaine est synonyme de bilan, de retour sur soi, d'onanisme mental, de priapisme psychologique - 
furoncle, pensai-je hier en marchant dans le crépuscule...
il ne s'agit certes pas d'un désastre - ou plutôt : il ne s'agit même pas d'un désastre - ou plutôt : je ne peux même pas me vanter d'un véritable désastre (cela aurait ou pourrait avoir quelque chose de poétique)
mais il n'y a guère raison ou matière à se réjouir, ni non plus à jubiler - en aucun cas ; pas matière à être fier de soi - 
il n'y a pas grand chose, ni à penser ni à dire - il n'y a en somme aucun bilan à faire. un peu qui tend vers rien -
petit plein perdu dans le vide - il s'agira de rester gai dans un monde "qui n'est pas là pour nous faire plaisir" 

autofiction

alors il fut placé en quarantaine - il en avait pour dix maxi, il avait évité la perpétuité - il se disait qu'on lui écourterait peut-être sa peine...

dimanche 8 novembre 2015

travail de sape

"c'est pourquoi, pour nos "démocrates" techno-populistes, l'enseignement coûte toujours trop cher puisque de toute manière la crétinisation par la communication remplace avantageusement la caporalisation d'antan." gilles châtelet, vivre et penser comme des porcs.

derrière la vitre blindée, lors du procès qui sera mené un jour contre l'ordre néo-libéral, ils répéteront qu'ils ne faisaient que leur travail...

#jesuismélissa#

je t'aime et je suis ton ami - je suis l'ami des gentils.
plutôt que de râler encore et encore et d'être choqué par l'image qu'elle donne de l'enseignant - image qui validée par madame la ministre doit donc être vraie - il faut nous réjouir : la qualité scénaristique du petit film, qui s'adresse à des protozoaires d'une dizaines d'années, son éthique, son réalisme, sa véracité : tout cela nous montre avec éclat la qualité intrinsèque du journalisme indépendant, son professionnalisme, loin des poncifs et des idées reçues -
une belle leçon, sans obscurité pseudo-intellectuelle...

p.s. : perso, la vidéo, je m'en bats les bollocks, mais j'ai le droit de dire que c'est du mauvais travail - mais, après les attentats de charlie hebdo, rendre l'école responsable de la souffrance de 700.000 enfants relève de la malhonnêteté intellectuelle et de la propagande - le travail de sape continue...

samedi 7 novembre 2015

sale caractère

de la bruyère : tout est dit, et l'on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu'il y a des hommes et qu'ils pensent.
que de vains bavardages nous éviterions si nous avions le cran de lire parfois de vieux livres...

vendredi 6 novembre 2015

#jesuismélissa#

"si tous les instituteurs étaient alertes et réactifs à cette problématique de l'isolement, on n'aurait pas besoin de former, de détecter le harcèlement, on n'aurait pas 700.000 enfants par an en souffrance. on n'aurait pas non plus des situations de drames et de suicide qui peuvent arriver aussi parce qu'on n'arrive pas à parler aux adultes de cette solitude et de ce sentiment d'injustice."

l'école est responsable de tout cela !!! 700.000 enfants dans les salles de classe - avec tous ces connards incompétents et trop payés comme qui tournent le dos à la vie...

je ne démissionnerai pas, mélissa, je suis trop couard certainement, et comme j'étais déjà le responsable des attentats de janvier en france, je dois assumer ma responsabilité - je pense être sadique, je dois prendre plaisir aux malheurs que j'engendre.
je te répondrai en temps voulu ; je vais en attendant regarder tf1 et m6 afin de devenir aussi bon et aussi gentil que toi, mélissa ; en attendant ne me méprise pas tant même si je le mérite, mais crache-moi au visage si ça te fait du bien ; je comprends ta colère à mon endroit, le semi débile qui tourne le dos au monde de l'enfance - je serais ton bouc émissaire puisque René Girard que tu n'as probablement pas lu vient de mourir - pour te détendre de ton courroux, mélissa, je te conseille de continuer de te mettre à quatre pattes devant les gentils entrepreneurs de walt disney, les marchands de rêve ne sont pas du style à pratiquer le harcèlement dans leur entreprise - eux aussi sont du côté des gentils...

jeudi 5 novembre 2015

soif de gloire

quart d'heure de gloire warholien ou comment augmenter son audience de quelques barbouzes -

#jesuismollahomar#

obligation

à ce degré de mépris je ne comprends pas que l'école, de moins en moins publique, de moins en moins laïque, soit toujours obligatoire...

lundi 26 octobre 2015

homophobie

on en est arrivé à un point absurde où, lorsque on déclare que, par goût, la sodomie homosexuelle ne nous attire pas, voire ne nous excite pas, d'aucun nous soupçonnera d'homophobie.

jeudi 15 octobre 2015

fin de partie

la violence quotidienne de la vie de famille, sa déroute permanente, son ingratitude, nous permettent de prendre conscience de la véracité crue, aigre, en tout cas possible, du dialogue de fin de partie où clov déplore :
- on fait c'qu'on peut.
à quoi hamm répond :
- on a tort.

potache

au carrefour d'almazar aujourd'hui (oui, dans nos existences où l'aventure quotidienne le dispute aux rencontres d'exception, nous ne dédaignons pas la corvée hebdomadaire des courses dans un hypermarché, pour nous sentir appartenir au monde tel qu'il est et ne pas toujours rester perché sur notre nuage de vie superlative, pour nous rapprocher des gens qui nous admirent tant et leur faire comprendre, avec toute le modestie qui est celle des gens hors norme, que nous sommes finalement (presque) comme eux - j'ai croisé dsk - chemise blanche sur son corps massif, jean, chaussures en toile marine, un type comme vous et moi... 
presque malgré moi je me suis retrouvé avec un peignoir dans mon caddy...

plus sérieusement (non non non c'est faux) - à force de le suivre (non non non c'est un mensonge) je me suis retrouvé à la même caisse que lui, arborant mon peignoir en lui faisant des clins d'oeil complices (non non non tout cela est faux) - à la caisse voisine, d'autres gens (beaucoup plus vulgaires que moi, dit le jaloux qui eût en son fors intérieur désiré une sorte d'exclusivité de la rencontre) finirent par le reconnaître et voulurent le prendre en photo. il réagit en refusant avec fermeté et en se plaignant du manque de politesse de ces types qui eussent pu lui demander l'autorisation - mais je pense qu'il fut encore plus outré quand je fis mine de ne pas le reconnaître en lui demandant si l'article solitaire (une voiture de sport en jouet) sur le tapis était le sien...

mardi 13 octobre 2015

les gentils

il faut s'attendre à ce que les générations futures nous jugent avec sévérité et nous condamnent sans ménagement, nous, les gentils, et notre humanisme du carnage...

mardi 6 octobre 2015

ragot

la pratique des humanités - lecture, écriture, écoute, atonie contemplative, sieste réflexive, onanisme métaphysique pour moi - nous éloigne des fondamentaux de la vie sociale, à savoir le ragot et la médisance ; en ce sens les humanités sont un frein au lien social à recréer -   

dimanche 4 octobre 2015

voyage

le tourisme a tué en moi toute velléité de voyage... à moins que ce ne soit l'âge, ou la paternité...

hyperactivité

dans notre monde qui voit fleurir les hyperactifs et les surdoués de tout poil, les enfants indigo et les violets, ceux des étoiles et ceux de cristal, en ces heures où l'exception s'affirme majoritaire (même si ça lui fait mal au cul et qu'il lui faut, au prix d'efforts considérables, discréditer l'exception d'autrui) et où la normalité est devenue une tare, le tout au détriment de quelques exceptions véritables à qui on accorde encore le droit d'en souffrir dans leur coin, à la condition qu'elles ne l'ouvrent pas trop, je rappelle la petite phrase de borges, attrapée dans sa nouvelle l'aleph :  
"son activité mentale est continue, passionnée, et complètement insignifiante."
manière de rappeler - notamment aux parents de la génération indigo si prompts à tous les reproches - que la quantité n'est pas tout. 

et qu'un pourceau est lui aussi capable de penser vite... 

mardi 29 septembre 2015

jeunesse dorée

elle porte si bien son nom - une légère couche de dorure (pas de la feuille d'or) pour voiler une structure hybride, faite de métaux divers, de rouille, d'os et de torchis ; et qui ternit à mesure qu'on s'en rapproche -
ils disent ils haïssent notre liberté -
mesure-t-on à quel point nous haïssons la leur ?

samedi 26 septembre 2015

terrorisme

ils disent ils nous haïssent, ils haïssent notre liberté, nos valeurs et notre modèle -
n'a-t-on jamais pensé que c'était peut-être parce qu'ils faisaient partie de l'immense majorité qui n'en profite pas ! 

l'idiot utile

idiot utile (au front national) - voilà comment on a qualifié monsieur onfray (que je ne prote pas spécialement dans mon coeur), accusé de faire le jeu de l'extrême droite parce qu'il soulève un certain nombre de questions, que notre humanisme béat et émotif ne saurait tolérer car il s'apercevrait ému qu'il n'est ni bon ni gentil, malgré ses bons sentiments et ses saintes intentions qui pavent l'enfer de l'humanité - qui sont-ils, eux, ces "on", sinon les idiots utiles d'un système propre à générer le f.n., mosanto, ou isis ?

vendredi 25 septembre 2015

une question de vocabulaire

nous confondons tout : nous prenons pour complexes des gens uniquement capricieux, et nous croyons que tous les gens compliqués sont par essence intéressants... 

amadeus

revoyant le grand film de milos forman, et d'autres choses en même temps, notamment quelques commentaires de georges forestier sur molière et sur quelques mythologies très vite nées après sa mort, puis au xixème siècle ; mythologies relayées par le film (splendide par ailleurs) d'ariane mnouchkine - un véritable amateur de mozart ne pouvait-il pas être légitimement déçu par le film comme beaucoup d'amateurs des doors le furent par le navet d'oliver stone ? toute la part mythique du film n'a-t-elle pas effacé une simple réalité historique : mozart n'était pas un anarchiste ; et peut-être n'eût-il pas été punk ou hard-rockeur en d'autres temps plus proches de nous. un homme sûrement plus proche de la cour comme du peuple, comme le fut molière aussi - essentiellement, ce qui ne doit en rien nous le gâter...

la famille belier

toujours se méfier de la perversité d'un film qui remet sardou au goût du jour...

samedi 19 septembre 2015

ma bouillie

"ah ! bouffer bouffer ils ne pensent qu'à ça" se plaignait hamm dans fin de partie - 
les élites actuelles peuvent avaler du médiocre à satiété, tant que leur alimentation est saine et équilibrée, elles estiment leur vie heureuse et pleine - 

on en deviendrait presque adeptes de la junk-food -

impardonnable...

ce qui est proprement impardonnable dans les événements du 11 janvier dernier, c'est d'avoir fait de charb, de cette intelligence médiocre et suffisante, une manière de martyr de la liberté - quand il serait tombé dans un oubli mérité d'ici quelques années, ou décades ; 
que ne surent-ils pas être plus patients...

vendredi 11 septembre 2015

de la nature

la grande blague, de croire que le marxisme serait utopique quand le capitalisme serait naturel ; il fallait une sacrée force de propagande (ah non, ça n'existe pas, la propagande, dans nos pays libres) pour réussir à nous enfoncer ça, et jusqu'à la garde, dans le rectum de notre conscience...

et si c'était vrai

" - la bonne nouvelle, c'est que comme toute créature vivante, la terre possède également un système immunitaire, et que tôt ou tard, elle se mettra à rejeter les agents porteurs de maladie, telle l'industrie pétrolière. et avant, espérons-le, qu'on finisse comme l'atlantide et la lémurie.
son professeur vehi fairfield était persuadé que les deux empires avaient été submergés parce que la terre ne pouvait plus accepter les niveaux de toxicité atteints."
jolie théorie - trouvée dans vice caché de thomas pynchon - d'un professeur visionnaire et sous l.s.d., et qu'aucun dirigeant actuel ne devrait ne pas considérer avec quelque sérieux - le même avec lequel il considère que le libéralisme est un humanisme ou que les nouvelles technologies sont un formidable vecteur d'émancipation et de connaissances et d'amélioration de nos existences...

civilisation

le drame du monde occidental est d'avoir considéré l'ère de la civilisation comme une fin en soi - et non comme une étape vers d'autres possibles (comme l'harmonie de fourier, par exemple...)  

mercredi 26 août 2015

poussières

je venais de passer une soirée avec benjamin de grrr... où nous évoquâmes, entre autres, mallarmé en ardèche - où il souffrait de son statut de professeur d'anglais - la géographie résumait son existence, l'art et la dèche...
l'anecdote narrée, avec plus de saveur que je ne saurais le faire, par mon ami me gifla avec violence comme je traversais nanterre en bus, la joue collée aux bactéries de la vitre... si j'habitais ici je serais nanterrien...
nan t'es rien - une géographie fictive pour résumer mon existence... 

lecture

regardant mes deux enfants lire dans le métro, je me demandais pourquoi j'étais plus touché, ému, par le second que par l'aîné, alors que Dieu s'est lavé les mains quand il les mit au monde tous les deux -
un détail, les pieds du second ne touchaient pas le sol : et il y a quelque chose de d'infiniment fragile, de précieux, comme un danger, une incertitude, dans l'acte de lire sans appui...

vendredi 14 août 2015

le vaisseau des morts

le manifeste anarchisant de b. traven nous rappelle comment nous avons été asservi par une bureaucratie censée nous faciliter l'existence, mais qui a fini par la régenter - et s'est mise au service d'une petite "élite" de gouvernants cupides -
il nous rappelle de menues vérités dont nous nous sommes lassés, par confort et conformisme : 'avoir faim, c'est humain. avoir des papiers, ça ne l'est pas. ce n'est pas naturel'
tout comme l'amoureux de littérature peut se rappeler qu'elle n'est qu'une courte périphérie de la vie sur terre, l'humaniste pourrait se rappeler que l'absence de papier ne dénie pas à l'homme son existence, que le papier est une périphérie de "la vie sur terre" -
 
et cependant...

dimanche 9 août 2015

gel

attrapé lors d'une relecture du dessous de cartes d'une partie de whist, de barbey d'aurevilly :
"c'était de l'esprit servi dans de la glace, une femme froide à vous faire tousser."
 
je me suis rappelé une anecdote racontée par mon frère, qui relayait un frère de mon grand-père - nous enchâssons aussi nos récits dans la famille - qui passa plusieurs années dans un camp en russie, après la seconde guerre mondiale et qui nous disait :
"lorsque le froid était trop intense, nous ne pouvions plus discuter : le froid attrapait nos paroles, les gelait dans l'air et dans l'espace qui nous séparait, elles ne pouvaient pas atteindre physiquement l'ouïe des co-détenus. elles se figeaient dans l'espace, elles se figeaient dans le temps. quand l'air se radoucissait, les bulles de paroles éclataient alors et c'était comme un concert de mots décousus, un festival de paroles à présent sans utilité..."

jeudi 6 août 2015

sur la lecture

métro parisien : mes enfants plongés dans leur lecture respective, était-ce homère ou saint-simon, le roman de renart ou le petit nicolas, peut-être un géo ado ou un pif gadget, cela n'a que peu d'importance en réalité... je les regarde plein de cette admiration ridicule des humains pour leur progéniture, de cette fierté grotesque - ils se sont retirés du monde réel pour le monde à la fois plus et moins réel de la lecture, ils sont devenus des ascètes pendant quelques minutes -
le plus petit soudain m'émeut presque aux larmes quand je me rends compte que ses pieds ne touchent pas le sol et que ses jambes pendouillent - avec naïveté et nonchalance, loin de la tension des yeux et du front au même instant - comme si cela fragilisait sa lecture, la rendait plus vulnérable -
il est assez émouvant de voir quelqu'un lire, sans que ses pieds touchent terre //

lundi 3 août 2015

provisoire


ዘንዶ [ይግባብው]
art provisoire, acrylique sur monstre, bvd excelmans, pont de garigliano, déposé le 03/08/2015.

samedi 1 août 2015

les garçons bouchers

anecdote relatée par un mien frère, alors qu'il achetait de la viande dans la boucherie de son petit village -
un monsieur avec son fils, à qui le gentil commerçant - les commerçants sont gentils - avait offert une tranche de fleischwurst. le petit tardant* à remercier le gentil commerçant, le boucher brandit son hachoir acéré et lui dit en bavant (hyperbole rhétorique) :
- qu'est-ce qu'on dit ?
- merci, répond le tardant la bouche pleine.
et le père de conclure :
- yo, vous savez, ils n'apprennent plus rien à l'école.


[tout commentaire serait superfétatoire...]









* petit tardant, joli ça, deviendrait-il le terme approprié pour une frange nouvelle de la population scolaire, qui remplacerait apprenant ? tardant est employé comme adjectif verbal.

jeudi 30 juillet 2015

page blanche

point de misonéisme en moi - un simple dégoût (amenant le rejet) du mogilalisme ambiant et si quotidien - révéré comme qualité suprême !
d'où - presque malgré - j'en arrive à tendre à la mogigraphie...

chapeaux ronds

à vannes, la pizzeria "zizzi" se trouve juste en face du bar "les valseuses" : une preuve que vannes est bel et bien une entité masculine et que l'artiste renaissance fit bien de le représenter en féminine compagnie -

Bustes Vannes et sa femme.jpg
pour la légende, on pourrait écrire "vannes et sa femme" - 
maison du xvième siècle

mardi 28 juillet 2015

lettre ouverte aux silhouettistes de montmartre

les silhouettistes ! 
ces grands artistes
qu'un monde autiste
passe sous silence

- oh quel joli garçon ! - il s'adresse à mon fils, le silhouettiste (qu'un monde peu altruiste noie dans l'indifférence) - j'aurais déjà pu l'entraîner au tribunal pour ces quatre mots, j'eusse dû j'eusse dû ! c'est sans engagement - il (physionomiste artiste) absorbe la silhouette de mon fils et donne un coup de ciseaux dans une feuille ébène ; comme c'est sans engagement je m'éclipse (car les artistes, je veux dire les vrais et grands artistes, m'ont toujours fait forte impression) - et puis ce n'est pas comme si ces généreux et grands artistes avaient dans l'idée de me demander 20 euros pour leurs trois lamentables coups de ciseaux ; ils ont l'art dans le sang et ne se rabaisseraient pas à venir demander de l'argent alors que tout est fait sans engagement ; loin de l'idée de prendre en otage un gamin de 10 ans de le faire rêvasser un peu et ensuite d'aller mettre un coup de pression aux parents (pourtant désengagés) et de leur demander, comme le firent deux silhouettistes (car mon autre fils s'était fait alpaguer lui aussi par un grand artiste de ce monde autiste) qui viennent me demander si j'ai un problème et qu'en aucun cas ils n'avaient dit qu'il me fallait donner 20 euros par silhouettes artistement découpées -
je bafouille car l'agressivité me laisse sans voix - 
- il a un problème le monsieur ? on ne lui a pourtant rien demandé ? on n'a jamais dit 20 euros !
- non mais il a un problème le petit monsieur ! déjà avant il est parti sans rien nous dire - il a un problème le monsieur !
je suffoque - être pris ainsi à parti par deux artistes majeurs de la place du tertre, entouré du regard de plus en plus malveillant d'autres grands peintres s'astreignant depuis des années à reproduire à l'aquarelle le sacré-coeur et la tour eiffel, que pouvais-je répliquer, moi, brimborion de l'écriture et des arts visuels ? 
- vous ai-je dit quoi que ce fût, messieurs ? ai-je osé vous demander quoi que ce fût - je rosissais de courroux ! - et eux n'aiment pas les accents circonflexes dans la syntaxe.
ils ricanèrent en élevant la voix sur mon problème - sûrement sur mon hérisson dans la poche - comment 20 euros pour trois coups de ciseaux, mais quels coups de ciseaux, n'était-ce pas donné, n'était-ce pas déjà une manière de cadeau fait à l'amateur d'art qu'ils avaient décelé en moi ?
je quittai les lieux - plein d'admiration pour leur éthique, prêt à revenir dès le lendemain avec ceci :

divin silhouettiste -
ton art triste et las, et ferme
- hélas - ses rideaux.

un haiku à vingt euros, sans engagement, c'est carrément donné... 

petit prince

de mon fils naom chez le marchand de légumes (issus de l'agriculture biologique bien évidemment) :
"s'il te plaît, dessine-moi un concombre."
?
"s'il te plaît, dessine-moi un concombre."
?
"s'il te plaît, dessine-moi un concombre."
?
"s'il te plaît, dessine-moi un concombre."
?
"s'il te plaît, dessine-moi un concombre."
?
"s'il te plaît, dessine-moi un concombre."
Je ne suis pas pilote de guerre.
"s'il te plaît, dessine-moi un concombre."
Je ne suis pas pilote de guerre.
"s'il te plaît, dessine-moi un concombre."
Je ne vole que la nuit.
j'achetai une paire d'entonnoirs seyants et nous quittâmes l'échoppe dans le silence de notre commune nuit -

bain chaud

attrapé dans l'iliade ou le poème de la force de simone weil - à propos d'hector que loin des bains chauds le bras d'achille avait soumis (dixit homère)
"certes il [hector pour ceux qui n'auraient pas suivi] il était loin des bains chauds, le malheureux. il n'était pas le seul. presque toute l'iliade se passe loin des bains chauds. presque toute la vie humaine s'est toujours passée loin des bains chauds."
une piqûre de rappel à nous qui barbotons depuis notre enfance dans un bain moussant...

dimanche 26 juillet 2015

le radeau de la méduse

une méduse échouée sur une plage bretonne - je demande à mon ami olivier de b*** (marin local, d'eau douce et de mer, sans amertume aucune, et amateur de voyages et de cuites - avec korrigans frivoles et femelles câlines) si une méduse est capable de se diriger dans les flots (amers, les flots et les gouffres sont toujours amers) - "un peu, un tout petit peu, mais dans l'ensemble, elle suit et subit la force des courants."
c'est un peu notre destinée à tous - quoi qu'on en dise et qu'on essaye de se convaincre - on se laisse charrier par les courants de l'existence, on nage parfois à contre-courant et on s'épuise à résister, de guerre lasse nous lâchons prise (très à la mode à l'heure actuelle parmi les éducateurs et les pédagoques) et finissons, lamentables, par échouer sur la grève...

samedi 18 juillet 2015

esprits rebelles

rebelles de l'intérieur ou rebelles de l'extérieur, rebelles belliqueux ou rebelles bêlant, balbutiant, bègues ou boiteux, rebelles que nous fûmes ou que nous crûmes être ou avoir été...
une simple bruine sur l'inexorable désintégration du monde - 

dimanche 28 juin 2015

écrire

il est toujours émouvant de lire, dans un livre de george steiner qui consacra sa vie et son intelligence à l'art en général et à la littérature en particulier, ce constat dénué de toute amertume
"la majeure partie de l'humanité ne lit pas de livres. mais elle chante et elle danse."
histoire de remettre le livre à sa place...

vendredi 26 juin 2015

en exergue des abats

"c'est peut-être en ce sens, paradoxal,  que le culte et la pratique des humanités, la fréquentation du livre à haute dose et l'étude sont des facteurs de déshumanisation. ils peuvent rendre plus difficile notre réponse active à une réalité politique et sociale prégnante, notre egngagement totale envers les réalités circonstancielles. un petit vent froid d'inhumanité souffle dans la tour aux livres de montaigne, sur les règles édictées de keats, que l'homme doit choisir entre la perfection de la vie et celle de l'oeuvre, [...]
en tant que professeur pour qui la littérature, la musique, la philosophie, les arts sont la matière même de la vie, comment puis-je traduire cette nécessité pour moi, en lucidité morale, consciente des besoins humains, de l'injustice qui rend à ce point possible une si haute culture ? les tours qui nous isolent sont plus solides que l'ivoire."

soumission

à propos des inventions : "ils disent inéluctable et juste que la fonction s'adapte indéfiniment au constant perfectionnement de l'outil - forme subtile de la servitude."

peut-on lire dans lira bien qui lira le dernier de hubert nyssen
j'ai assisté ce matin au bal de promo de mes élèves, avec portables autorisés ; une bonne moitié d'élèves a passé son temps à filmer ou à photographier, fabriquant par là le souvenir d'un événement qu'ils n'ont pas vécu !

"le virtuel, instrument de servitude, sera devenu la réalité fondamentale et le réel, affligé par la pauvreté de n'être qu'un réel sans magie, sans prestige et sans sortilège, apparaîtra comme une pauvre et triste contrefaçon."

samedi 20 juin 2015

comfortably numb...

dans le réjouissant petit essai de marcel aymé le confort intellectuel - relu dans les montagnes il y a quelques semaines si lointaines déjà, traînent déjà des vices (osons les gros mots) qui sont d'une étonnante actualité, comme dirait mélissa theuriau qui ne devrait pas parler de livres pour dire de telles âneries
"parler de littérature revient maintenant à s'entretenir des personnalités littéraires" - que m'importe que tu bouffasses des fruits pourris je veux te parler de tes mots !
"et sur cela seulement qu'il joue de l'accordéon ou qu'il prend de la coco ou qu'il est inverti, on le prendra pour un génie." - je tiens vraiment à lire tes lignes - peu m'importe que tu joue de l'accordéon sous cocaïne avec un boudin fiché dans le rectum -
"Vous savez mieux que moi qu'en matière d'art et de littérature le critique se montre beaucoup moins soucieux d'éclairer l'opinion que de paraître lui-même intelligent. Il est donc vain d'attendre de lui qu'il s'élève contre des façons d'écrire de peindre ou de sentir dans lesquelles se reconnaissent les gens qui sont censés appartenir à une élite."
pourquoi ne pourrait-on plus s'intéresser aux livres et à la lecture, plutôt qu'aux polémiques vaines, aux chiffres de vente ?
le vide se remplit de bavardages - on est loin du bavardage anéantissant et cosmique de beckett, et de sa drôlerie - les bavardages nous tiennent éveillés mais nous empêchent de lire, simplement ; 

jeudi 11 juin 2015

homophonies

j'étions sur le mayflower avec les deux plus grands poètes de ce début de siècle qui ressemble déjà à une fin - je veux dire meugi que j'aime malgré sa couleur d'ébène et black m. que le silence des disputes déchire -

à l'arrière du navire qui fendait les flots amers - je contemplais le sillon écumeux et fébrile que laissait le monstre d'acier - 

"houaiche" dis-je - 
ils me rendirent un sourire complice, de connivence - nous étions sur la même longueur d'onde...

houaiche - une conne-ivence nous séparait à jamais - ces deux grands hommes ne verraient jamais plus loin que le bout de leurs synapses atrophiés... 

lundi 8 juin 2015

regarder ailleurs

attrapé dans aveux et anathèmes de cioran : 
"dieu n'a rien créé qui lui soit plus odieux que ce monde, et du jour où il l'a créé, il le l'a plus jamais regardé,tant il le hait." - texte attribué à un mystique musulman ; on peut douter que daech ait réconcilié le tout miséricordieux et sa création - ou alors il attend l'extinction...

douleur

selon nietzsche, la douleur a une capacité à révéler : elle ne nous rend pas meilleure, elle nous approfondit.

pour quentin compson

du 2 juin 1910 et des fers à repasser fichés au fond des poches à la lente dérive de monsieur lésy depuis le 2 juin 2009 - toujours à la recherche des deux fers à repasser (trop légers à présent) - quatre-vingt-dix-neuf années de la silencieuse fraternité des bouts de la nuit - 

mercredi 27 mai 2015

maladie

la maladie a pour seul avantage de rendre l'homme plus corporel - moins abstrait à lui-même en quelque sorte... mais en dépit de sa maladie, il demeure une abstraction à l'indifférence des autres...

gauloiserie

il paraît que les authentiques gaulois envoyaient leurs flèches contre le ciel -
(où ai-je lu cela ?)
garcin est le dernier véritable gaulois, mais c'est une espèce en voie de disparition !


liberté chérie

réminiscence d'un dialogue de la montagne magique de thomas mann
- vous êtes un peu bourgeois, vous préférez l'ordre à la liberté...
- c'est justement votre esprit bourgeois conventionnel qui vous fait aimer la liberté mieux que l'ordre...
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mercredi 20 mai 2015

création

dans grammaires de la création de george steiner, l'auteur avance l'idée troublante que créer revient à une réduction du champ des possibles ; créer une oeuvre, c'est détruire toutes les oeuvres potentielles qui eussent pu voir jour...
de quoi encourager un peu plus notre dilettante paresse -

gauloiseries

lu quelque part que les authentiques gaulois envoyaient des flèches au ciel -
ça ou des prières...

jeudi 30 avril 2015

au royaume des aveugles

ou au royaume des borgnes...
dans l'équipe numérique d'aujourd'hui, je survole l'accroche suivante à propos de corinne blatter (fille de sepp) qui "voue une admiration sans borgne" à son père - admiration sans limites, mais qui si elle est borgne n'est sûrement pas aveugle - tant d'intérêts moins altruistes sont en jeu... 
mais pourquoi déblatérer ici ? - moi aphone dans un espace sourd...

mercredi 29 avril 2015

capillarité

chaque fois que je trimballe ma liberté d'expression capillaire devant un salon de coiffure pour hommes -  espérant rencontrer une quelconque marylou et évoquer avec elle les vices de carole - je n'aperçois que l'oeil avide et la babine humide d'un solide coiffeur bien barbu : il me sourit en aiguisant ses instruments - je préfère passer mon chemin sans témérité -

mardi 28 avril 2015

à nos dirigeants

tenace est la ténacité des dirigeants dirigistes - tenace aussi est leur mauvaise foi extrême : celle qui mène à l'extrême d'ailleurs - tenace et absurde est leur haute opinion d'eux-mêmes : comment peut-on faillir à ce point et garder toute son estime de soi ? -

il y a une vaste entreprise de culpabilisation des masses - le projet est bon, pas besoin de le discuter (on est réactionnaires ou conservateurs) - najat sait ce qui est bon pour nos têtes blondes et les professionnels du tourisme ; les élites suivent, embrayent : on n'est plus dans les années vingt, il faut voir plus grand, plus loin, plus large, plus global - le doigt dans le trou du cul -  ô projet je chante ta louange comme d'autres aveugles chantaient la muse !
 
la culpabilisation - une entreprise très au point - démarre ensuite quand les trajectoires mènent dans le mur - ce n'est pas le plan qui était mauvais, ni les ingénieurs, ni le pilote - mais les ouvriers de la chaîne de montage qui ont raté le travail - y mériteraient qu'on délocalise ces cons-là - ce n'est pas le système qui ne fonctionne pas, tout est de la faute des gens qui refuse les réformes nécessaires (à l'enrichissement des banquiers), au conservatisme en somme de nos natures timorées - le dirigeant n'a jamais à se remettre en cause ; la pensée arriérée de la majorité est une raison suffisante à expliquer les échecs - la crise, messieurs dames, c'est vous, c'est la vôtre - prenez-la dans la gueule comme vous le méritez - un petit doigt dans le cul ?!

la culpabilité laïque et quotidienne n'a même pas su inventer l'idée d'un salut quelconque : malgré les grandeurs de nos dirigeants, les affaires vont mal et le court espoir s'amenuise tandis que le mur approche - l'informatique nous sauvera de tout, surtout de notre narcissisme et de notre inculture, ainsi que l'apprentissage des langues vivantes pour pouvoir penser la même chose en plein de dialectes appauvris - comment pouvez-vous ne pas être d'accord ! vous posez même des questions - ce que vous pouvez être négatifs ! 

quand je pense que de beaux esprits continuent de critiquer le christianisme qui nous proposait de souffrir pour la rédemption - tandis que le laïcisme nous propose la beauté de la souffrance pour rien...

mercredi 22 avril 2015

frontière algérienne

dunes de chigaga - à trente kilomètres, la frontière algérienne perdue dans la roquette sauvage (il a beaucoup plu cette année)
je me prends à penser à giovanni drogo qui attendit sa vie dans le désert des tartares - je pense à aldo espionnant les côtes lointaines du farghestan - une vie d'attente et de silence, jusqu'au fracas final souvent trop tardif...

blédard

trois jours à casablanca - dans la grande ville - à la ville ! je me sens comme un blédard qui découvrirait les immeubles hauts et scintillants sous le soleil, qui hésite à traverser tant il a peur du trafic...
et de revenir plein de la conscience de ma supériorité de citadin sur tous les péquenots que je croise à marrakech et alentours - 
on dirait qu'ça te gêne de marcher dans la boue
on dirait qu'ça te gêne de dîner avec nous...

un peu de poésie

à manger du foin

devant le regard creux de certains élèves, du matin jusqu'à la toute fin de l'après-midi, regard bovidé - et malgré toute la bienveillance dont nous faisons preuve, au point de sombrer dans un bienveillantisme peut-être néfaste - nous en parlerons dans une vingtaine d'années ou dans quelques jours - devant leur lassitude existentielle face à la vanité de tout savoir (auraient-ils tout compris ?) et leur seul enthousiasme dans le visionnage d'un match de football ou la manipulation d'un téléphone plus intelligent qu'eux (non, ils n'ont rien compris), on serait tenté de leur proposer, en lieu et place d'un livre, ou d'une oeuvre d'art, ou d'un problème athématique, la botte de foin qui les rassasiera.

dimanche 5 avril 2015

aphorisme

dans un procès - ou dans le monde, qui n'est qu'un procès de biais où chacun s'imagine juge suprême - il est plus utile d'avoir des relations que de l'éthique -

lundi 30 mars 2015

nausées

j'entendais il y a peu, notre ministre de l'économie (me semble-t-il), parler de la "france polluée par une gangrène qui s'appelle le f.n." - c'est commode, mais c'est confondre la maladie et son symptôme ; c'est encore un moyen habile de rejeter la faute sur les méchants individus qui votent pour le f.n., comme s'ils étaient responsables de tous nos maux...

changeons un peu de point de vue : la france est polluée par une gangrène sur laquelle pousse le f.n. - débarrassons-nous de maladie des injustices et les fascisants retourneront à leur nuit grise ou brune - cqfd - 

plus ambitieux - et cela forcera trop de gens à regarder en face leurs belles pensées, leurs beaux sentiment, leurs belles actions, leur conscience aiguë d'être bons, d'être justes, d'être sans reproche -
quid du reproche silencieux de l'humanité en train de crever -

ce n'est pas la petite leçon de morale aux plus démunis et aux plus fragiles qui nous sortira du bourbier - au contraire...

s'exposer...

entendu dans une émission radiophonique du service public, à propos de simone weil : elle a choisi de vivre sans se protéger des dangers de l'existence - 
elle s'est exposée, sans cesse, à l'existence - belle leçon de courage, quand le bourgeoisisme triomphant choisit systématiquement de se protéger pour préserver l'espèce...

agonie

- quels sont les symptômes ?
- frisson, chair de poule - picotements aussi et j'ai le bout des doigts glacés d'ankylose.
- ah ! ah ! je vois je vois...
- oui ?
- oui - en réalité vous n'êtes pas malade ?
- ah ? ah ?
- vous n'êtes pas malade, vous êtes mort.
- ah ! vous me voyez soulagé -
il était mort comme il avait vécu, sans vraiment pouvoir rien y faire...

samedi 21 mars 2015

à propos de lucius

l'aggrave l'aggrave

















la proximité d'agace et d'aggrave doit vous suggérer l'utilisation fumiste d'un dictionnaire rare et précieux pour suggérer quelque raffinement de mon lexique - 

peut-être ferait-il mieux de se mettre à un travail plus sérieux, lui suggéra son épouse...

à propos de lucius

il y a terriblement d'années (ah d'aurevilly !), on me demanda fréquemment (mon public veux-je dire) de proposer une description de mon ami lucius -
de lui je dirai ces quatre mots :
l'agace l'agace -

vendredi 6 mars 2015

civilisation et barbarie

tzvetan todorov animait hier une conférence-débat sur "barbarie et civilisation", organisée par l'institut français au maroc et l'université cadi ayyad de marrakech - croisant sa crinière blanche dans une voiture, je remarquai que tzvetan était conduit (chauffé) à la faculté de sciences par l'inénarrable, l'inarrêtable, l'intarissable directeur de l'institut, roi des microphones et constant hagiographe de lui-même et du néant -

aucune violence n'a été signalée - tzvetan est un saint homme -
car passer un quart d'heure dans une automobile avec cet homme, je vous assure qu'il y a de quoi basculer dans la plus froide barbarie !

du blasphème

lucius me disait aussi, comme le pensait spinoza, qu'un autre blasphème "originel" consiste à prêter aux dieux les vanités purement humaines, nos viles passions - comme celle d'être adorés - 
réduire tout dieu à notre échelle et lui prêter le besoin d'être adulé comme une vulgaire star de rock ou de football, quelle insulte quand on y songe !

du blasphème

comme me le suggérait mon ami lucius, théocrate convaincu et partisan de toutes les inquisitions, le premier des blasphèmes, le blasphème originel, serait de prendre la place de dieu pour condamner telle ou telle action humaine - de se faire juge en lieu et place du juge suprême -
j'acquiesçai, tout en lui infligeant à coup de pierres le châtiment qu'il méritait - 

mercredi 4 mars 2015

filiation

oui il est mon fils, se dit le père...

le père : attention aux euphorbes (mais ce ne sont pas des euphorbes, je crois qu'on les appelle pommier de sodome, calotropis procera, la plante sécrète une substance blanchâtre et corrosive - ça peut vous aveugler, vraiment vous aveugler...
aliocha (le seigneur, quand il vint au monde, s'était lavé les mains) : c'est amusant, mais depuis que tu nous as dit qu'il ne faut pas y toucher, je meurs d'envie de le faire
le père (à lui-même) : oui il est mon fils

carton : référence à un post (modernité absolue) sur le laurier

naom (le seigneur, quand il vint au monde, s'était lavé les mains) : toute cette roquette, quelle salade on va pouvoir se faire ce soir ! (arrachant la roquette par poignée, il en jette quelques bouquets par-dessus son épaule) je suis un lance-roquette.
le père (à lui-même) : oui il est mon fils (mais pourquoi ne pense-t-il qu'à manger ?)

notre guide abedinne - notre guide, que dis-je ? notre frère, notre ami, notre alter, notre dialogue avec autrui - m'entretient d'une petite plante qu'on trouve à foison et dont je tairai le nom car je l'ai oublié, et il m'assure qu'elle met le feu dans la tête, elle rend fou ; même le dromadaire, qui mange de tout, n'y touche pas...

le père (en lui-même) : c'est amusant, mais depuis que tu m'as dit qu'il ne faut pas la manger, je meurs d'envie de le faire...

quand t'es dans le désert

un séjour de plusieurs semaines dans les ergs du sud marocain (lire : deux jours dans un bivouac) m'ont permis d'effectuer une riche - et grave - introspection, dont je vous livre quelques bribes :
il faut se poser sérieusement la question de savoir si les mirages dont est victime le capitaine haddock dans le crabe aux pinces d'or sont dus à son ébriété ou à son abstinence -

mercredi 25 février 2015

de l'urbaniste au collecteur de paroles

la lecture du texaco de patrick chamoiseau  nous invite à réfléchir sur la disparition progressive des douars marrakchis : au nom de la salubrité, de la modernité, du confort, on détruit petit à petit les maisons et les quartiers de pisé pour reloger les "vrais marrakchis" dans des r+4 qui seront insalubres d'ici cinq ans et qui détruisent tout lien social entre les populations - peut-être faudrait-il réfléchir sur la viabilité de ces vestiges d'un autre temps, condamnés dans procès, mais dont les habitants nous parlent avec autant d'amour que de nostalgie...

de la double nature du consul

on peut lire, dans se noyer dans l'alcool d'alexandre lacroix, cette remarque faite à partir de la lecture d'au-dessous du volcan par clément rosset (histoire de ne pas assumer le propos...) :
le consul a deux pouvoirs "celui de concevoir le monde comme une multiplicité de chemins qui ne mènent nulle part, celui de percevoir de façon plus intense que les autres la singularité de chaque objet" - 
et c'est ce double aspect qui provoque la noyade : impossibilité de choisir quelque chemin que ce soit (puisque que conscient qu'il ne mène nulle part) ; acuité du regard qui se brûle aux objets ou êtres - qui se brûle à quelque chose de trop grand pour soi...

mardi 24 février 2015

biffures

de baudelaire, dans mon coeur mis à nu
"être un homme utile m'a toujours paru quelque chose de bien hideux."
 
nous biffons : "être un homme utile m'a toujours paru quelque chose de bien hideux."
 
de roland lésy (ou
"être un homme m'a toujours paru quelque chose de bien hideux."
 
(et ensuite il me faut essayer de vendre ma paresse comme preuve d'un authentique génie... - quel dieu dévoyé m'a créé avec tant de scrupules ?)

samedi 21 février 2015

démagogie

ce n'est pas parce qu'un écrivain aime le rap qu'il va ouvrir la littérature à plus de monde - non, c'est une chimère de croire à l'influence de l'écrivain ou de l'intellectuel dans la cité.

pour faire connaître la littérature, il faudrait payer quelques icônes : que neymar lise flaubert, ou ronaldo pessoa, et messi borges pour que ces écrivains de l'obscure claustration pussent enfin gagner l'estime du public...  

vaillant petit tailleur

"ô jubilatoire lecture - jubilation jubilation ! - un grand moment de plaisir de lire recouvré - jubilatoire - et tellement moderne !"
[je postule à la section littérature d'un grand hebdomadaire féminin, je pense que je suis au niveau -]

reste le mystère de l'oeuvre de monsieur chevillard - son essence, son principe vital - dont le livre tient de ce que je n'arrive pas appeler autrement qu'une sorte de "canular mystique" - qu'il me pardonne - dans la lignée des idiots complets - et il n'a pas aisé d'arriver à la complétude, même en matière d'idiotie - comme le savoureux nasr-eddin hodja...

post enfance

il est des enfants aux yeux de lumière dont soudain le regard s'obscurcit du voile imbécile de l'entrée dans l'adolescence fully connected -

 

vendredi 13 février 2015

histoire de nègre

mon élève d***, lors d'une séance de littérature où fut évoqué - car nous évoquons beaucoup dans ma classe - le fabuliste la fontaine, se rappela - car nous nous rappelons beaucoup dans ma classe - la fable qu'elle écrivit (nous écrivons aussi beaucoup dans ma classe, même si l'an passé elle n'était pas précisément dans ma classe) l'an passé, à l'occasion de la visite de lilian x thuram - jolie morceau de poésie intitulé "le corbeau et le cygne", dans lequel un cygne méprisant doit son salut à un corbeau carbonifère -
elle m'avoue (nous avouons beaucoup dans ma classe) en direct que sa maman l'a aidée à écrire son texte, à peaufiner dira-t-on...
user d'un nègre pour écrire un poème contre le racisme dédié à lilian thuram, il fallait le faire tout de même !

lundi 9 février 2015

bégaiement

lu dans une courte et ancienne biographie de dostoievski ces propos que je me demande si je ne les ai pas déjà cités : "l'argent est la seule force capable de conduire une nullité au premier rang." 
- rien que pour ces propos tardifs, pensa le gentil homme d'affaires, il méritait les quelques années passées dans les scrofuleux lointains de la katorga...
- propos de jaloux et de raté, dira nicolas anelka, qui continue de se suffire à lui-même...

l'ami fritz

cette petite pointe de germain muller, qui devrait faire réfléchir tous nos humanistes universalistes - si fiers d'être borgnes dans des pays qu'ils considèrent aveugles - 
muller parle de la france comme d'un pays formidable, mais il déplore "l'universalisme à sens unique" - on y patauge encore en plein -

dimanche 8 février 2015

bégaiement

lu dans une courte et ancienne biographie de dostoievski ces propos que je me demande si je ne les ai pas déjà cités : "l'argent est la seule force capable de conduire une nullité au premier rang." 
- rien que pour ces propos tardifs, pensa le gentil homme d'affaires, il méritait les quelques années passées dans les scrofuleux lointains de la katorga...
- propos de jaloux et de raté, dira michel houellebecq, qui continue de se suffire à lui-même...

samedi 7 février 2015

vie spirituelle

"la lecture est au seuil de la vie spirituelle, elle peut nous y introduire, elle ne la constitue pas."
dit proust
qui est loin d'être un imbécile - tout de même -

un pessimiste dirait que nous nous éloignons chaque jour du seuil de la porte - 

moi je dis au contraire que dans notre monde de vraies valeurs véritables, nous nous éloignons des chimères de la vie spirituelle, et aussi de la vie intellectuelle (l'alphabétisation augmente proportionnellement à la bêtisation, la doxa scolaire : apprendre à lire et à penser comme des porcs), pour enfin prendre en compte les pragmatiques valeurs de la rentabilité - la maison est achetée et investie ; les architectes d'intérieur ont muré la porte... 

aimer son prochain

extraits de l'évangile apocryphe selon saint-zendo, traduit de l'araméen par mes soins :

"si j'aimais mon prochain comme moi-même, il serait mal barré..."

"aime ton prochain, avec un éperon."

vendredi 6 février 2015

bégaiement

lu dans une courte et ancienne biographie de dostoievski ces propos que je me demande si je ne les ai pas déjà cités : "l'argent est la seule force capable de conduire une nullité au premier rang." 
- rien que pour ces propos tardifs, pensa le gentil homme d'affaires, il méritait les quelques années passées dans les scrofuleux lointains de la katorga...
- propos de jaloux et de raté, dira marc lévy qui continue de se suffire à lui-même...

mercredi 4 février 2015

automobile

à tous les beaufs qui se pavanent en cayenne ou en bmw - qui passent de zéro à cent kilomètres par heure en quelques secondes et sont toujours en seconde - à ceux qui veulent nous impressionner en roulant à 275 sur autoroute - qui jouissent de faire hurler leur moteur pendant que nous faisons hurler leur femme, qui croient que cela fait mouiller les midinettes et fait frissonner les vestales, je dis : "rentrez chez vous et pignolez-vous devant auto-moto..." - laissez la place aux hommes, aux vrais, à moi...
à l'époque déjà, (j'ai toujours été très précoce, et ce jusque dans l'éja...) comme ma chère marraine me laissa prendre son audi 100 rouge flamboyant, je poussai, sans le vouloir, la machine aux abords délictueux du 180 - pas une vibration, pas une secousse, la conduite est lisse, fadasse, insipide comme un discours de conseiller d'état -  elle me laissa payer l'amende...
j'ose donc m'adresser aux midinettes et aux vestales en quête de frissons et d'extrême, prenez place dans ma renault 19, à l'avant si vous aimez le risque, venez vibrer avec moi - à 130 dans ma voiture, vous éprouverez des sensations similaires à celles que vous vivrez avec votre futur à 230 dans une bundeswagen, mais en ma compagnie érudite - vous dites aimer la vitesse, mais tout est question de vitesse ressentie - existe bien le froid ressenti - et non de vitesse réelle, notion passéiste et profondément conservatrice ; en terme de vitesse ressentie et de sensation de risque et de mort violente proche, ma r19 ressemble plus au grand 8 que n'importe laquelle de leur voiture de parvenu... on peut toujours espérer impressionner une vestale peu regardante...

bégaiement

lu dans une courte et ancienne biographie de dostoievski ces propos que je me demande si je ne les ai pas déjà cités : "l'argent est la seule force capable de conduire une nullité au premier rang." 
- rien que pour ces propos tardifs, pensa le gentil homme d'affaires, il méritait les quelques années passées dans les scrofuleux lointains de la katorga...
- propos de jaloux et de raté, dira pierre bergé qui continue de se suffire à lui-même...