lundi 28 juin 2010

atomes

on s'entend : tout se transforme - on se persuade que rien ne se perd - on oublie trop que rien ne se gagne.

jeudi 24 juin 2010

seul

en exergue d'un livre de Marthe Robert sur Kafka :
- Etes-vous à ce point seul ? lui demandai-je.
Kafka fit "oui" de la tête.
- Comme Kaspar Hauser ?
Kafka eut un rire et répondit :
- Bien pire que cela. Je suis seul... comme Franz Kafka.
(Janouch, Conversations avec Kafka)

lundi 21 juin 2010

gide

relu par hasard dans le Journal de Gide (28 nov 1905, Pléiade, p. 185) :
"la lecture de Rimbaud, du VIème Chant de Maldoror, me fait prendre en honte mes oeuvres."
si peu de plumitifs éprouver cette matière d'évidence, pour voir les éléphants qu'il va falloir cornaquer -

dimanche 20 juin 2010

bloomsday

mon ami irlandais J. Fearley me disait hier soir :
"il est digne de Joyce, votre Nicolas A., la même verdeur de style, le même humour, la même profondeur..."
et d'ajouter :
"l'Irlande entière bénit la main d'Henry ; jamais une équipe du trèfle n'eût été capable de nous faire rire comme ça ! en ces temps de détresse où l'on songe à censurer Ulysse sur l'Ipad..."

jeudi 17 juin 2010

bloomsday

hier 16 juin, c'était le Bloomsday.
"en même temps, le Bloomsday, c'est tous les ans, tandis que la Coupe du Monde de football, hein...", me disait Aziz.
"grâce à la main de Thierry Henry, tous les Irlandais pourront participer au Bloomsday, aucune interférence - pas d'Irlandais pour se peler le jonc et faire mine de supporter l'éreitant vuvuzela sud-africain", me disait Palamède.

vanités

découvert dans Nouvelles Mythologies (Seuil, 2007) que l'écrivain Jacques Perret avait déclaré en son temps que le cendrier Ricard posé sur une bureau remplaçait le crâne pour signifier la brièveté de l'existence - plus poétique que le "fumer tue" des paquets de clopes...
on peut relever une autre vanité dans le visage sérieux de l'écrivain ou du philosophe devant les rayons croulants de sa bibliothèque - pour le coup, ça ressemble souvent à un crâne nous regardant avec toute l'intensité dont le creux est possible - double vanité si nous considérons la brièveté de la vie du livre

mardi 15 juin 2010

cannibalisme

(à l'écoute de Robinson Crusoé), une remarque après et avant un ronflement (aucun lien entre le ronflement et le livre) :

la meilleure preuve de la sauvagerie et de la nullité civilisationnelle des cannibales, c'est qu'ils préféraient dévorer leurs adversaires plutôt que de les asservir - contrairement aux peuples civilisés qui ont vite compris les bénéfices qu'on pouvait tirer de la soumission et de l'esclavage -

samedi 12 juin 2010

si l'intelligence a ses limites (la bêtise elle n'en a pas)

en famille au Centre Equestre Royal - cela en jette n'est-ce pas ? - petit coin d'Ethiopie dans le faste si bourgeois de Marrakech - il me faudra en reparler, de ce coin décati -
donc mes fils (le Seigneur quand il les a mis au monde s'était lavé les mains) vont nourrir les chevaux dans les box / arrive alors le propriétaire d'un cheval, sa femme et ses deux filles. Il serre la main à l'un des responsables selam allekoum / allekoum selam / lebès / lebès - et puis la phrase de ce brave propriétaire de cheval : "Oh la vie est dure, mais si elle était facile, on s'ennuierait..."
il vaut peut-être mieux être sourd en fin de compte -

dimanche 6 juin 2010

virgile travesti

j'avais un a priori négatif sur le livre, j'avoue -

voilà ce qu'on peut lire, dès les premières pages de Métronome, de Lorànt Deutsch (Michel Lafon, 2009) [je ne parle même pas du fait que Jules César mène l'empire romain dans la conquête de la Gaule, qui attend encore le retour de son Jedi !] :

"[L'Enéïde] n'est que le calque de l'oeuvre de son illustre prédécesseur [Homère, ndlr]..."(p. 19) - j'apprécie le "n'est que" ! Effectivement, pas de quoi en faire une vérole, du bon vieux Virgile, qui n'est finalement qu'on pâle copiste prétentieux, un vulgaire plagiaire, dans le genre de Jean Racine ou de tant d'autres pouilleux du XVIIème siècle - la langue n'existe pas, dans un poème épique... les mots sont sans importance, c'est la même histoire...
cela se confirme d'ailleurs à la lecture, chez monsieur Deutsch, la langue a peu d'importance -

mardi 1 juin 2010

du tiroir

écrivain du tiroir - et ce pour l'éternité ! - me rassuré-je en me permettant de plagier Cioran qui eût pu dire à notre propos (méconnu) ?
"Ils eussent été les sages d'un autre temps ; ils rachèteront le nôtre pour n'y avoir pas laissé de trace." (Syllogismes de l'amertume, Folio, p. 47)
(siffler Lillabulero)

autofiction

voilà ce que j'ai eu l'illusion de lire dans La Mouette de Tchékhov (acte premier) :

"Pour ce qui est de ses écrits, c'est... comment te dire ? Aimable, plein de talent, mais... après Tolstoï et Zola on n'a pas envie de lire Laurent Isel."

peut-être est-ce ma destinée d'écrivain du tiroir...