samedi 30 mars 2013

sain(t)e évolution

nu à plat ventre devant le crucifix, tandis que je le fouguetais de vergues pour accélérer (cf hartmut rosa) sa résurrection, lucius me disait :
"pour les luthériens, le plus important, c'est le vendredi saint. pour les calvinistes aussi, ils sortent leur culottes cloutées. pour les ultramontains, c'est le dimanche où il [yeshoua] sort du tombeau. à l'heure actuelle, le jour crucial de la sainte semaine, c'est le lundi férié. réduire pâques à son lundi, un véritable progrès : enfin nous cessons de regarder en arrière pour fixer l'avenir à pleins yeux..."

jeudi 28 mars 2013

obsolescence

"une des solutions à l'obsolescence est la dépossession" me disait lucius au volant de sa nouvelle automobile

dimanche 17 mars 2013

plagiat (histoire)

commets-je un plagiat ? de perec ? mais il me semble, contemplant la situation historique tant diachronique que  synchronique, que nabuchodonosor, césar, attila, jean le bon de paris, jean le bon d'aoste, gengis khan, napoléon, hitler, pol pot, robert kagan et tant d'autres, c'est l'histoire avec une grande hache...

samedi 16 mars 2013

daniel et sa fosse aux lions

mon ami daniel k., frère abyssin de joseph, me racontait un de ses rêves :
"vois-tu, je discutais avec f***, cette femme splendide. je dévorais l'ambroisie de ses paroles. les chandelles brillaient sur la table du restaurant quatre étoiles. Le vin que nous buvions était un nectar fabuleux, ses mots un opéra [zeugme]. je l'écoutais et je voyageais avec elle. Elle parlait d'immortalité de l'âme et je me mis à croire à celle de la sienne. puis un silence se suspendit entre nous. elle était perfection. je pris la parole, doucereux : "f***, écoute, j'aimerais bien te baiser." et à ce moment que je me suis réveillé.
voilà donc un homme qui même dans ses rêves demeure aussi malade que dans la réalité // 

vendredi 15 mars 2013

dictionnaire


je me souviens avoir entendu quelqu'un dire un jour que l'important, dans le dictionnaire des idées reçues du bon gustave, ce n'était pas les idées reçues, mais le choix de la forme "dictionnaire" : mais qui le dit [passé simple] et pourquoi cette formule haute et profonde (oxymore) est-elle précisément haute et profonde, de cela je suis incapable de me souvenir -
ce qui ne m'empêcha pas de sortir, quand d'autres snobs que moi devisaient sur les nouveaux poncifs de notre époque, que "l'important n'était pas dans les idées reçues ou les lieux communs, mais dans le dictionnaire ou l'exégèse" puis vite prendre la fuite en sifflant lilliburlero avant d'avoir à m'expliquer davantage auprès des catins de la pensée, dans le sifflement des langues déjà perfides qui allaient tenter de faire oublier l'humiliation subie en crachant sur le dos fragile de mon absence...



dimanche 10 mars 2013

on marche

et parfois on boîte
je me suis interrogé lors d'une chorégraphie d'éric lamoureux et thierry thieu-niang, car la danse m'interroge, moi. dès le début, la toux d'une dame agaça un spectateur certainement plus raffiné que moi - il n'y avait point de musique, il y avait celle du silence (joli ça) certes, mais il y avait la poésie des corps qui pouvait, il me semble, se passer de silence - il est curieux de voir la différence de statut d'une chorégraphie selon qu'elle est présentée dans une salle de spectacle (l'institution exigeant, dans la caboche des spectateurs, un comportement particulier) ou dans un espace non consacré (un lieu public, bab doukkala) où le spectateur va, viens, parle, commente, s'implique, voire sniffe de l'essence, peut tousser sans subir les foudres du spectateur raffiné -

mercredi 6 mars 2013

hommage

voici la dernière lettre écrite par mon ami écrivain nico de lo, que j'intitulerai son testament à l'indienne - c'est avec beaucoup d'émotion, mais aussi avec une infinie pudeur que je la livre au public nombreux qui me suit dans les intestins de mes lignes et de mes phrases :
"nŒª“’ 4u ¥Ï /ŸE ²J AÅ ª'½`ýS'5 ’eå ¹ óÓM”ò)8bTÀZ°âA^ª–w{µLëjM­A%à gÊ!ˆ¹£”B Y1  •îà ¾œ 8ºº´0›t.ë @ª Š‡La/u‰;sŒÊ ª‡¡&åô>aOšúz+¥xÎé,­dÔx!¨-k¼aä:ñˇâ8! E–“ d¡ÁÏ$Æ*k »² ´,ck¡uWÃÒjz'¥m Ikœz gΪÀE?€* +Í%ÓÄ(tF•«ˆÊ’ ‚ °zU0çÓØl?R­:—¾ËmèïÛVz— »®Çº:²à¹cÁ „œØš$`’V%¡Aï†a‰âD^«/F¨Ì ôl¶è©

Šç (²$‰/šžÌ >šårò 'ÚÀôÒ·µ!º°ˆåÌï<¹jhËÕ™åCñ ! 59š‡ ƒHÝÆF°]&•a¨€D‚ƒ ^_å Q[E³c7v.JŽFJ f &Y‰¿êðlà bêœ §³“ñóŽæ÷&ü ñ×=h ðpØ:«êLÆÁwkÛÃWMb÷£wažNëºÍ9±‘ Âò9[x- ìM dóà ˆ\*… u†±´åôX7’}c íJsþÀ ¨XG4ÐöRä~ž‡IÔ]å :* Õ xé†Ï%9#¯dóQ Ý, ˆà! E’–ÈC°P`çÆÛ´˜¢Ñš™)ÂZ¥ë ]¢ ¡Ð Sq‡o>"Ç ãã6åp¼k S ŸÔ©$1rf˜×;ˆü}ã? ò–x{Ùm•,Ñäß ×b,{»Ü©¶²¦ýVÛ ž±“FDÌ?%²¿!òö…x¡@€ ú€Q ³ß¦#ø *þ†íáóâW[¯†ãæ *§%Ð ÇžÁhG ¼9' éo€’iKðœe³ùÞ§–6 y@üG! Eš’ÍC Ÿžƒ 7!—À yêxÇnW7£ûfhäÈ-W!ãV “Ãk8(Ê™IΕ dÌ›Á¾‹$ö(7êÙtáMPõXB +çtË‹ÓÉ^Y ’†»³,Ö\hMtY)èÇšE2†™l
vous noterez le crescendo de l'intensité dramatique
{‘¼›fÉ ,W¶ªåXJ^ûÒ+W5Å ðKoß ^ ÀNçS?ž^²è—M ÷ªn¡#‡\ç0 Æš,ìx š0 ý˜¢o"røŽ! =ž ÍCƒ@Ú¤BÀ¸X@Œ#Nžãƒ$3c­Iý 9grl~  [K¬ ̹*/ ® – ¢ÏHú¦6 E=ûK“ÝÜß/#ÙõŒ4Åøø0 Oeí……'²ÜùZKÌ«¢ZäÛ5%ã×%“ :¥òxòºº,‹\Y Ö $<ãìþ½'0ÔÊ ò)}CNŠ¯<ù @ ¯> ˆšj~ƒa<¥ó¸$çÊpê Ýqâ Ý4U«^ 1
à peine supportable
%Cñ ! EŠšÊA± @ç¶Rc.ªI —’Y8«P\ö‘=ÿð.»î’‘øjµ‘â×1ÃÍpÁ‡òž {w“f“ㆇµO¼ –ù÷Šô òÐÇ£–’ÚìÎòF³+œ¯°mYLãdz1︅‘¬[ä8 u՝µ.‚ò ½Ó¬ öÜh ÇyÐ@Rú ëHëJMA H@Ð+ª J sCÈ4®
ñŽ2Õ=tî­ VÔÃvŽx¹Âtøf3’ J‡â8! 5’ e ÁÍ%^Ô,‹ÉJÔ]Xk_ÑG8ï”;{+´j[ îÙˆ}Wí•¥ J* ßNäùb¶ÄÖçftv¹Ô ã+2zÿU\C1¶PµyèÏ 1 ¥< Bù%w½ÖušŽÌgÄ鯭H¥“ ð ¹ æ {FÅ f ѹj¢HjïÉn”&€;Ð0°ì_
Lüu¸ÐA n á<´ °0SY:« Û/`Kzُoæïj^` ¯Íó SÒ…
Û t´ùʇâ8! ¢ d D ç ¬s.R 8 À§% }søÙ]9óSx ªä
je coupe, monsieur de lo est un intarissable bavard... mais il faut lire ses dernières lignes :
õµ‚ I½¨’}_U ³zÀÊF"™Ô¤ías½ þ², $G˜(Gése™j% ¼ ….m wŸ½Å‘x¥˜¦Q'
"E£ž„¢ `“N2L>ò‘œ²ÄgÁ É ‹R‰” žÌ&ÈÖJùÙ SX_ )ÂÓ‰i²€1& Û•öóùû“ï¾kåÕ•²•Uí¯¦Rr ¨8z¢Zfl ¬D¬¦vø}¾ yuR' ~#€! 5–› e ¯,UR- suqfˆ›€ n÷oõg™ö[•òFmoÒ o ¬'¯V,ɬo*«·Õ¼ _` y¼S:ãz„å‰ l\Î:LÕe ûúI2á×]f4 ?.#I€ À^ ¡ r÷£N“_³u\0—uO“èÏϲM‡~¤Ó Ã's=¶Ð®pzb ²z…
++À¤s*1†ŸÂ» ”ª@r&C9PÅÞÁÊÚ¢î–e®ƒ‰ùÞ ¸²†' ׂÕbjǏo9¢1NK ÃÞ‰«Ãq¸ã òøŽ! 5š› b ˜b kØÍvµ TZ&…,À C~ôÙë_ Å힇՞»s€ëóœâ׬úFpe¼…-º Ÿ RÊpÞÍéµ#YÍ’}%n­!"ó a—D åîèæ=³©„c f¢5°ÅM…R ”™(Ú “–¿n Þ£ —F@ O‡ 6 äÕé·’'œ´e\‰„Ðú5Ó5
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¿jȇ$ÝàÞ sex¯Ñ ªqó_N`)™‘¢äÂY±zÀˆˆÁþ~אø³Qä3~G Ûœ ˜µ…Y›ï› : question purement rhétorique certes, mais quel talent de l'avoir placée à cet endroit précis

Úì ªx
&0FbeÄóxý 1ÂØ$ÚI¶È“kÿã}*!Ó P/ 7—:ªõõ® àJ¤]ÀÅã¾ Wã¥Ö¹`®µ¬]uWó •‰MUEÅÉövÅÅâød?Ãàä—BA>ïš›œhÑ“xÍ‘–ÅaASÞ>ÆùôñÇíK=‚`L2$yö¹›»¼»—»oñ“ç› mÔ.'…âšÍémŒ‹† ‰Ý–¿p«Ž›eøD*2/"î+.Ù%,m6›§áIµ ž…Ò žNÅþè ].ý©å‚òR˜­üxO{êŸ ‰¶ìnvnüM÷ºn³’µU‡I­v UáA4Í Òê#«ú¨ï - ŠÅb 7/ÜQçõ¯Äêñ]ê €›àmÀ J! Þ„ \f `cdžü :¯ÂÞÆUj¢ê/ZªªøȺb骤ªª§ùlß Œà[ ÿÁ Ý«pÀ< Ý'ÒŠø`dÞ8ÍÖ› ¼¹VÃñ«iøÈXѹ WRs†õ Þîõųr˱’¢ÖkR±g, ۟χ>ž(XR Xë y8éñ?dú M¦ü0‚™0Üë'…ˆ6ë8¼inz5á" ;ï^Æn›½ÝÝï‰Ý7/²û‰Âô ,Jª®Žj­{âC¼ÀÓ‰ —ªáåëU øx ÅpýA³3óù9F ŸÎ«TÔŸÀ” Mâ½ß §˜ ýÖ¼p3ñ.«Uðz¯R‡EUUUk¡MUS®V UU½eø: †­W  ºã±Ü?Ö¹Fð‘DRZžx§YøQ –Íϳ/Õ -ž{»¨[ß¡[ÞïâC×ww;.þ_ëõ¢áþ BoyÿS-UV+ \Ç ë\Þ¬('ªÕ5â8
+^hP ,!ò¦(HȁÀk¨5k3UÔ¿ZàÈ 5sVª£Åð‹«‚ê¯{ÕJ(½W8Ð¥T]UUUjªªü@‘Ò
ëUU\ Àf🆕ê`Ï ø%â3ï`?/ß÷<µ^'.xš§Öª_7‰ ª÷—ãÎ5 ‚@øF!„ŸKåe†N ‹Ôïð\ { ÿ{ß‚u~?Î 7UÐúÐg Lý÷ãA ªª­k㪫›jª«ˆ‚íVûÖ pg%þü ¥_Ã&ïT?„ mߦíËŽC¨Œ çé½kŠ‹íªÕòœ+†dMhízœ’¢šY~ܬ – h ü"
on ne peut que se taire après de telles lignes, et s'incliner - merci pour tout monsieur de lo -

a fistful of dollars

à la lecture des voyages de gulliver, je me retrouve, moi qui balance entre deux âges, tel monsieur eastwood (mais en plus couard) dans pour une poignée de dollars  [per un pugno di dollari, toujours faire croire qu'on est polyglotte] qui contemplait la situation historique ("les baxter d'un côté, les rodos de l'autre... et moi au beau milieu !") - "l'impertinence de la jeunesse" d'un côté , "la suffisance des vieux"de l'autre , et moi au beau milieu -
reste à déterminer la nature de ma mission au milieu si joli de la cacophonie générale : serai-je un baume apaisant ou un peu d'huile jetée sur les braises ?

mardi 5 mars 2013

lundi 4 mars 2013

on marche

alors que j'assistais à une chorégraphie in situ à bab doukkala, mon regard se déplaça malgré moi des danseurs (toujours dire des danseurs contemporains qu'ils sont "habités", puis s'en aller en sifflant lilliburlero comme tobie shandy) vers les sniffeurs de colle et/ou d'essence qui , chiffon dans la narine béante, s'imprégnaient des touchers pondérés des trois artistes qui se croisaient dans un mètre carré à mesure que s'accentuaient les distorsions de la stratocaster fender qui accompagnait la danse - les snifeurs avaient eux aussi les yeux de plus en plus habités // [double slash, on parle de danse contemporaine tout de même]
magie de la danse capable de porter à l'éveil jusqu'aux adeptes du trychlo

vendredi 1 mars 2013

une maudite

elle voulait être danseuse mais elle n'avait point le talent nécessaire pour faire carrière -
elle se fit professeur de danse mais fut trop narcissique pour ne pas prendre toute la lumière des projecteurs à ses élèves, comme si le but d'un enseignement était de mettre en valeur le professeur -
elle était trop stupide pour ressentir l'échec fulgurant de son existence...

idée reçue

attrapé dans le dictionnaire du bon gustave f. :
"fusillade : seule manière de faire taire les parisiens."