mardi 29 mars 2011

bas de pages

il me semble, grâce à mon ami martin de W., avoir compris qu'il y avait ceux qui écrivaient le grand texte de la vie, et contre lesquels on ne peut rien (fort heureusement?) et ceux dont la mission est de consigner avec toute la méticulosité dont ils sont capables quelques notes au bas de la page, pour tenter d'éclairer -avec modestie, ou un semblant de - ces grandes lignes confuses //

samedi 26 mars 2011

oxymore

le lecteur attentif aura noté l'association ahurissante de provocation du double-slash de la modernité aboslue et du nom d'aurevilly qui toute son oeuvre durant la conchia (la modernité) de fort virile plume -
oui lecteur, tu as raison : il y a bien du courage en moi pour oser vous offrir de tels oxymores...

plagiat

j'ai relu récemment en feuilletant le journal d'andré gide qu'il lisait dans sa baignoire, "à la d'aurevilly" -
réminiscence en forme de savonnette plutôt que de madeleine : cette lecture dans la baignoire, je l'ai inventée lorsque je fis immodestement mon entrée en littérature ; je serais tenté de dire en lisant à douze ans les mémoires de saint-simon pour paraître encore plus immodeste et en avance autant qu'en retard sur ma génération, mais non, c'était plutôt avec jules verne, jules renard et marcel pagnol, en classe de sixième - et cette année-là je passai bon nombre de fins d'après-midi de mercredi et de samedi à barboter dans mon bain, lisant avec avidité et m'identifiant à nemo - finissant mes séances avec la peau fripée d'un vieillard blanchâtre, qui devait préfigurer un aspect de la destinée que j'associais à l'écriture - paraître désuet à des gens qui ne sauraient souffrir la désuètude -
d'aurevilly m'a toujours paru admirable, mais découvrir qu'il me plagiait par anticipation me déçoit de la part du connétable, qui n'avait pas besoin de me faire ce coup bas pour demeurer au panthéon //

jeudi 24 mars 2011

pour oriane

ah ! être le détenteur du secret de la jouissance féminine et avoir fait voeu de le taire en vivant reclus -

séduction

les femmes de moins de trente ans n'ont pas assez d'expérience de l'existence pour succomber à mon charme - il risque d'être trop tard pour elles quand elles ouvriront les yeux et mon coeur s'emplit de compassion -

mardi 22 mars 2011

cactacée

je suis très fier de ma douce oriane qui eut l'esprit de ne pas prendre pour une espèce de symbole grossier le cactus que je lui offris pour notre anniversaire de mariage et se contenta d'apprécier la courbe sèche et énigmatique (tant de chair inaccessible sans se piquer) de la plante -

dimanche 20 mars 2011

untitled

il est une saison dans la vie où nous sommes tolérants par une manière de curiosité d'autrui, d'ambition déplacée à le comprendre - un respect stupéfait (au sens narcotique du terme) pour la différence - puis arrive une saison où nous le devenons par paresse, par habitude, par commodité -

mercredi 16 mars 2011

cucurbitacée

en relisant proust et le monde sensible de jean-pierre richard, je crois qu'il est plus que temps pour moi d'affirmer, sans fausse pudeur et sans honte aucune, que la courgette reste le légume le plus agréable à éplucher et à couper //

lundi 14 mars 2011

social network

le génie de facebook, c'est d'avoir fait croire à des gens de ma génération - des post-post-trentenaires - qu'ils avaient une dernière chance de trouver grâce auprès des générations mainstream de la vingtaine, de nous immiscer dans leurs vies superlatives, d'appartenir à leurs projets enthousiastes -
mais on nous a leurrés - ils nous tendent au mieux une main négligente, au pire un doigt moqueur (choisissez lequel) - mais continuent de regarder et d'avancer dans des directions qui ne sont pas les nôtres -
peut-on leur en vouloir ?

samedi 5 mars 2011

visibilité

comme je relisais (toujours utiliser le verbe relire quand il s'agit de classiques, preuve d'une érudition encyclopédique, de mauvaises langues diraient de pédanterie mais je les emmerde, car la chair est triste hélas et j'ai lu tous les livres ; je ne lis plus que des oeuvres récentes, preuve supplémentaire de ma modernité absolue // double slash ta gueule !) les maximes et réflexions morales de la rochefoucauld (pléiade, maxime 114 de l'édition hollandaise), je tombai sur :

"la pure valeur, s'il y en avait, serait de faire sans témoins, ce qu'on est capable de faire devant tout le monde"
ce qui m'a rappelé une phrase de chateaubriand "qui voudrait être immense sans être vu ?"

on mesure, en 2011, dans une époque de grand débraguettage, le ridicule d'épicure de vouloir vivre caché - la majorité des gens préfèreraient être cauet que thomas pynchon -








et mon hypothalamus me sussure connard de warhol...

jeudi 3 mars 2011

minuit

une petite déception : le livre de dan franck n'a pas tenu les promesses de son intervention dans l'émission du jour au lendemain, alain veinstein, malgré le gros travail d'archives et tout de même du plaisir devant certaines anecdotes -

il donne cependant, à travers quelques portraits émouvants ou exemplaires, l'envie de lire, ou relire, certains poètes, desnos ou char par exemple - par contre, je me suis senti comme obligé d'aller mettre au feu le picasso qui trônait avec prétention dans notre salon //

http://www.franceculture.com/emission-du-jour-au-lendemain-dan-franck-2010-11-19.html