mardi 31 août 2010

salopard

on peut lire, dans la flamboyante épopée de feu roberto bolano Les détectives sauvages (disponible en folio) :
"Le problème avec la littérature, comme avec la vie, c'est qu'à la fin on finit toujours par devenir un salaud."
j'ai personnellemment pris l'admirable précaution de commencer le plus tard possible - que ce soit la vie et surtout la littérature -

lundi 30 août 2010

désastre

il m'a toujours paru étrange que, lorsque des gens dans mon genre se mettent en tête de se comporter avec virilité, on navigue fatalement en plein désastre -

dimanche 29 août 2010

une mort à crédit

bien des années plus tard, devant le peloton des infirmières lasses de tenter de lui faire ingurgiter son médicament tant sa maladie dégénérative le faisait soubresauter, lui le choréique, Laurent I. se rappela la franche et farouche indulgence de son ami Sébastien K. qui, le voyant s'endormir ivre mort sur la table d'un bar glauque en lisère de la ville de S., un filet de bave dégoutant avec une régularité méticuleuse sur le col de sa chemise, se contenta de lui tapoter la joue [était-il ivre mort lui aussi ?] en lui sussurant no trouble jongkind - no trouble

vendredi 27 août 2010

iconographie

de dominique g., qui me dit que je ressemble au portrait de proust boursoufflé de monsieur blanche -
de laurent l., qui me dit que je ressemble à l'arthur rimbaud d'une photographie récemment retrouvée -
de mon fils qui voyant la tronche de faulkner photographié par cofield (lisez Corps du roi de michon, verdier, 2002) m'a dit un jour "c'est toi papa ?)
[je note qu'il porte tous trois moustache - je n'en ai jamais portée]
peut-être m'ont-ils convaincu au-delà des lignes jamais alignées que j'avais la tronche d'un écrivain -
si j'avais ressemblé à ben johnson me serais-je investi davantage ?

lundi 16 août 2010

note de lecteur

n'en déplaise à tous les lecteurs de marc lévy...
"nous avons besoin de livres qui agissent sur nous comme la mort de quelqu'un que nous aimerions plus que nous-mêmes [...] - un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous." (Franz Kafka)
[par ailleurs je ne saurais que trop recommander Une histoire de la lecture d'Alberto Manguel où j'ai trouvé cet extrait]

lundi 2 août 2010

calice

lorsqu'on me demandera dans quelques jours comment as-tu passé tes vacances ?
je répondrai sans ciller jusqu'à la lie -

dimanche 1 août 2010

un crabe

aurai-je le courage, saluant le vieil océan ("aux vagues de cristal") à la fin de mes vacances en France, de lui lancer au visage, plein d'une insolence hors de sens, tel Crab : "Passe-moi le sel, Vieil Océan !" ?
[La nébuleuse du crabe, Eric Chevillard, Minuit, p. 90]