mercredi 31 décembre 2014

la balle verte

non solum il y a quelque chose de jouissif, de jubilatoire, à se promener un 30 décembre en plein coeur de paris, du marais à la place saint-michel, mon ballon de football kipsta sous le bras, à entrer dans une librairie (toujours à saint-michel) et à demander une édition de suétone dans la collection budé en faisant rebondir ledit ballon, d'entrer aux deux magots en jonglant, d'aborder, à la rotonde, une lectrice assise et concentrée sur son foenkinos en lui proposant de faire une partie - sed etiam on rentre infiniment plus plein et plus seul et plus vide que jamais...

tout ça à la fois - quelle vie superlative vous dites-vous, timorés et engoncés dans votre quotidien... 

éloge de l'éloge

je suis dans l'éloge, éloge de la vie, de la mourre (cf. exexias), de la mort, de faire l'amour, de jouer à la mourre - ou le contraire - éloge des contraires, éloge du dialogue et du monologue, éloge de la culture (et de son ministère), éloge du grand tout et du grand rien, éloge de nos existences, de nos éternités et de nos sécrétions - éloge de la positivité, éloge de l'éloge et des élogieux - éloge de moi-même s'il le faut, si quelqu'un insiste dans la foule brumeuse - ...
(éloge de l'audace ponctuative)

jerome k. jerome réussit à la perfection à résumer le sentiment du paresseux face à son travail :
"rien ne m'énerve plus que de voir les autres assis à ne rien faire quand je travaille."
que de tranches de vie dans ces quelques mots...

mardi 30 décembre 2014

défense et illustration de maître gim's

attaqué de toute part par une injuste critique élitiste, l’autre génie de ce début du siècle se voit voler la vedette par un maître - que dis-je un maestro ! - nommé stromae – souffre d’un déni véritable, d’une farouche déconsidération, quand stromae a la faveur des critiques, des élites de la pensée et de toute l'intelligentsia, des lecteurs d’elle et télérama, de l’ensemble des gens cultivés quoi (et de commencer à haïr jack d’avoir créé un ministère de la culture…) 
je suppose que tout ce saccage vient de son origine africaine – il est noir, congolais je crois, c’est-à-dire qu’il vient du cœur des ténèbres, de l’afrique dont on se fout -, de sa conversion à l’islam, de son look caillera classe, son look banlieusard – quand l’autre affiche un talent polymorphe, il chante (je pouffe), il danse (je grince des dents), il aborde des sujets graves (je pouffe plus fort), il varie énormément musicalement (j’enrage), il a des origines rwandaises – et ça c’est un plus indéniable, car il a en lui un peu du martyre du peuple rwandais, qui a connu la tragédie du génocide et la porte en lui – je ne pense pas que l’artiste ait joué de cela, ce serait crado de ma part que de le penser (encore que qui peut bien s’intéresser à ce que je pense, même moi ça ne m’intéresse plus…), mais l’inconscient du public a été touché, cela me paraît certain… quant à la tragédie du congo, elle, tout le monde l’a oubliée – on ne l’a même pas oubliée, elle semble n’avoir jamais existé pour nous, pas assez spectaculaire pour le public de porcs qui se repaît à chaque journal télévisé… 
je digresse
meugi – s’il me permet de l’appeler ainsi, je me sens si proche - souffre pourtant, il hait son succès, il culpabilise dès sexion d’assaut de s’être consacré à la musique – il veut trouver un endroit discret (dans le marais pour fumer sa chicha) et changer de nom comme casius clay – nous lui conseillons la méthode pynchon, ou salinger, il a les moyens je pense… - il ne veut plus prendre le mike, il veut qu’on s’en tape de sa life – méthode pynchon, salinger, ou grothendieck – c’est facile de quitter le monde, surtout après avoir connu un si fulgurant succès ; en dépit des interrogations, du pourquoi – on essaye toujours d’expliquer le silence de rimbaud, qui nous déplaît, paraît insupportable (bon j'admets que certaines (rares) personnes se fichent comme de l'an quarante du silence rimbaldien) – 
peut-on à un moment de son existence se dire qu’on a tout dit, qu’on a dit ce qu’on avait dire et qu’on peut à présent se taire et écouter ? le monde est fait pour les bavards – ta gueule isel ! – les rhéteurs, les commerçants et les avocats, eux ont besoin que le bavardage ne s’arrête jamais – comme les clowns de beckett, "jusqu’au plein noir", sauf que les clowns de beckett ne se prennent pas au sérieux, eux…
je digresse
tire-toi meugi ! tu as raison - on t’aime, mais tire-toi avant de devenir un zombie parano manipulé par un autre –
moi je t’aime meugi en tout cas ; presque autant que la route de black m. et sa vie de roots –
et si tu souffres de l’ignoble succès dont tu es victime comme tu le ressasses dans tous tes chefs-d’œuvre, moi je suis prêt à t’aider de mes petits conseils – ils se nomment pynchon, rimbaud, grothendieck... le succès, les projecteurs ne sont pas une fatalité meugi...
le texte de meugi est riche et complexe – il est généreux et remercie même les racistes qui l’aiment ; je cite :
"merci à ceux qui disent meugi on t’aime / 
malgré ta couleur ébène." 
je ne parlerai pas de l’audace de la rime assonantique – il déclare clairement qu’il remercie ceux qui l’aiment malgré que (oh !!!!!) c’est un noir. » Je t’aime même si tu es noir – t’es noir mais je t’aime quand même – je retourne cette phrase dans tous les sens et sa brutalité me frappe (le fameux coup de hache de kafka) – t’as beau être un noir t’es sympa quand même. imaginons un instants que celui qui le dit, l'instance narrative, soit moi, le petit blanc imbécile : « meugi je t’aime malgré ta couleur ébène. » - le raciste en moi est démasqué – je me suis rendu insupportable – pourquoi m’as-tu fait ça, meugi ? pourquoi m’as-tu abandonné ? 
tu es trop mystérieux pour moi - ton texte relève de la parabole...

j'espère en tout cas que ce petit éloge permettra de réhabiliter ce grand artiste auprès des élites culturelles de notre belle nation, qui finira bien par citer zemmour un jour... et sans vomir... 

grand temps donc que j’me tire… 

dimanche 28 décembre 2014

les cavernes du gauchisme

"il est temps que tous les honnêtes gens s'unissent afin de résister aux ravages des privilégiés avides."
dos passos, 42ème parallèle, 1930.
- entre temps on nous a convaincu que notre individualisme forcené était naturel, et que lui seul nous avait fait sortir de nos cavernes brumeuses... un coup pour rien johnny...
 

mercredi 24 décembre 2014

éloge de la volonté

dans ma jeunesse, on me disait que l’urss était à la fois le plus gros producteur de blé au monde et le premier importateur – absurdité du système, bureaucratie, incohérence – folie ! certes.

la chine laisse mourir trente millions de paysans pendant que le grain pourrit dans les granges – le système est absurde, ce système ne peut fonctionner – il est criminel au-delà de la répression politique, il est criminel dans son absurdité – certes.

mais alors que dire d’un système – le nôtre – qui jette à la poubelle la moitié de sa nourriture alors qu’un milliard de personnes sont sous-alimentées – comment qualifier un système qui laisse crever un gamin toutes les dix secondes et autorise de spéculer sur les denrées de première nécessité – un système qui ruine le paysan africain (bien sûr par nature plus paresseux que le paysan blanc sauf pour le magazine elle qui défend les opprimés et les ensembles à 1299 euros et qui trouve le noir et la femme paysan noire meilleure que le reste de l'humanité avec plus de rythme dans la peau...) et ne lui permet pas de vivre correctement, de vivre tout court –
la réponse est c’est le système, il faut s’y adapter – tant pis pour ceux qui ne savent pas s’y adapter, qui sont souvent ceux qui ne veulent pas s’y adapter – c’est le meilleur des systèmes, si des gens meurent de faim, c’est bien triste, mais comme c’est le meilleur des systèmes, ce serait encore pire autrement –
Bande de connards, vous préféreriez vivre en corée du nord ? argument imparable – on courbe donc l’échine et on va s’asseoir dans notre joli petit panier…

 

éloge du magazine elle

dans un vieux numéro du magazine elle, qui règne sur une partie des intelligences féminines depuis trop d’années, et dont un comité de salut public ferait bien de s'occuper non au nom de la liberté d'expression mais au nom du droit à l'intelligence humaine, déniée à chaque ligne, rognée à chaque paragraphe, reniée à chaque page, et trouvé dans mes toilettes au cas où nous souffrions de pénurie ou de dysenterie, je pus lire, à quelques pages de distance (et je ne parle même pas du petit ensemble bon marché à 1199 euros, ou du week-end pas cher à 1499 euros) –
un article de fond le drame des femmes ouïghours en chine – le terrible système répressif chinois, à bas le j.o. de pékin, à bas les restes du communisme bouffi ! mort au tyran ! – vous avez beau rigoler les chinetoques, le bien finira par triompher de vous, monstres sans cœur ; le bien et la liberté universelle de s'acheter un petit ensemble à 1199 euros - ah ! ah ! ah ! ricanent lesdits chinetoques, avec leur fourbe lucidité ! – allez les filles, on manifeste place vendôme contre ces vilains chinois tout pleins de communisme… et tant pis s'ils ricanent fourbement (que ça se dit pas en vrai), nous, au moins, nous avons la conscience et la petite culotte propres -  
et que les usa avaient réussi à résorber les problèmes de racisme, parce que le pays avançait, parce qu’il avait élu un noir à la présidence et qu'il avait la banane, le sourire, le rythme dans la peau, parce qu'un noir ce serait toujours mieux qu'un blanc (ou qu'un chinetoque) et qu'une femme ce serait toujours mieux qu'un homme, fût-elle d'origine asiatique... – je soupçonne de racisme ceux qui estiment qu’il est bon en soi que le président soit noir – parce que petit à petit les chemins de la liberté s’élargissaient dans ce grand et beau pays qu’est l’amérique que dieu la bénisse l’amérique là où on peut entreprendre et faire fortune pas comme dans la France socialo-communiste dieu bénisse l’amérique et même si une poignée de cons vivent dans des taudis on ne va pas gâcher le beau rêve de la liberté d’entreprendre, de la cupidité, de l’avidité, de la grande amérique qui sut se débarrasser du péril rouge – si dieu bénit l’amérique alors il faut devenir sacrilège –
En tout cas l’actualité de fergusson, missouri, témoigne de la lucidité du magazine concernant les progrès de l’amérique – mais il faut remplir 150 pages toutes les semaines, alors on n’a pas le temps d’être à quelques contradictions près.

dimanche 14 décembre 2014

trois conseils...



l’autre jour, écoutant la radio dans ma belle automobile, je tombe sur une jeune femme intelligente, qui explique que pour goûter l’équilibre et l’harmonie qui mènent au bonheur (moi je préfère boiter, je n’y peux rien…), il faut se rendre maître du temps – comment me direz-vous ? comment lui dis-je ? et point sourde à ma demande et point sourde non plus par anticipation à la vôtre – ce que c’est qu’avoir découvert l’harmonie – elle répondit :
tout d’abord, observer le soir votre horloge, et notamment le mouvement de la trotteuse, vous rendre maître du rythme, vous serez capable de voir se mouvoir l’aiguille des heures
- mais que faites-vous basin 
- ma douce oriane, je regarde les aiguilles de la pendule, je me rends maître du temps. 
- certes cela fait deux bonnes heures que vous vous rendez maître du temps, mais croyez-vous que le repas se fisse tout seul (oriane a des problèmes avec le subjonctif) – connard !
- mais ne désirez-vous point l’harmonie ?
- nevermind the bollocks, l’harmonie ne s’atteindra pas dans un palais dérangé -
je partis faire la vaisselle

quand vous serez maître de l’horloge, il vous faudra passer plusieurs heures le soir à écouter votre horloge intérieure, votre propre pulsation, votre rythmique profonde : maître de votre pulsation rythmo-horlogique interne, la qualité de votre sommeil s’améliorera
- si vous mettez quatre heures à faire la vaisselle, qui donc s’occupera de passer un coup de serpillère ? (oriane ne semble pas croire à la mécanique intérieure de l’horloge) connard !

il vous faut ensuite pratiquer une rupture des habitudes et du cadre de vie – par de menus déplacement d’objets – par exemple retourner un tableau, et s’empêcher quand on le voit de le remettre à l’endroit – 
j’entrepris donc de mettre le chagall qu’on a dans le vestibule (j’ai toujours rêvé d’avoir un vestibule) à l’envers – dans la pièce voisine, j’entendis oriane nettoyer le beretta semi automatique que lui offrit sa mère pour ses douze ans.

Troisième étape : se faire aux habitudes d’autrui – accepter le fait que vous ne rangiez plus vos affaires dans votre placard, mais que vous deviez vous adapter aux logiques de votre conjointe – diantre ! – 

logiques vestimentaires érudites, voire ésotériques, auxquelles je dus me faire dès que j’eus la bagouze en diamants bruts autour de l’annulaire tandis qu’oriane passait l’anneau complémentaire à son majeur – logiques matérielles profondes et mathématiques dans la cuisine – et d’entreprendre de reclasser à ma façon le dressing d’oriane, selon la taille et la couleur, ou selon le matériau utilisé…

La balle fusa et atterrit en pleine mienne poitrine – 
je ne portai pas plainte, j’étais devenu pure harmonie…

obscénité


il y a dans, L’arc en ciel de la gravité de thomas pynchon, - admiré par mon ami claro – je dis ami parce que nous le sommes grâce à google plus, ou alors nous ne sommes que des contacts, bon j’avoue il ne me connaît pas, mais ne puis-je pas croire que nous sommes en communion d’intelligence et qu’il doit s’y résoudre, n’aurai-je pas droit à ma part de rêve ? - - (moderne ça…) et honni en 2014 par begbeider mais ça on s’en fout ou plutôt on en rigole parce que ça rallonge l’espérance de vie ou on s’en agace si on n’a pas comme ambition de devenir centenaire, l’idée sous-jacente que la pornographie est moins obscène que la guerre, n’en déplaise aux va-t-en-guerre islamistes ou néo-conservateurs et à tous les moralismes belliqueux
lucius me disait que, néanmoins, il se sentirait moins démuni avec une actrice x qu’avec un djihadiste / et moi beaucoup plus modeste de me poser sérieusement la question…

samedi 6 décembre 2014

para doxa

tel baudouin de baudinat, voilà ce que j'ai pensé 
(quand j'ai vu bhl déclarer - il était invité à parler de louis-ferdinand céline - qu'il n'avait pas pu préparer son intervention car il devait s'occuper de cy twombly, comme si twombly avait besoin de bhl... comme quoi bhl peut être le catalyseur de fulgurance... ne pas oublier de tirer la chasse)
"à mesure que l'art n'avait de valeur ou d'existence ou de principe actif qu'en lui-même - à mesure qu'il était - à mesure qu'il affirmait haut et fort qu'il existait par et pour lui-même, il se mit à éprouver le besoin pléthorique du discours pour se justifier...