dimanche 17 février 2013

honte

étrange confesse l'un de mes élèves : on se demandait quels pouvaient être les moments où nous ressentions la honte, il répondit lorsque je fais un truc pas bien et que je me fais punir //
et qu'est-ce qui provoque la honte, la mauvaise action ou la punition ? "Non, c'est pas la mauvaise action, ça je m'en bats les couilles (ah tendre verdeur du langage fleuri), c'est la honte de m'être fait prendre, encore que se faire prendre, je m'en bats la race si je ne suis pas puni après, c'est pour ça qu'on fait acte de contrition, qu'on prend cet air de clébard battu quand on se fait pourrir, qu'on se met à quatre pattes en couinant kaï kaï, qu'on vous montre à quel point on est désolé. non, la honte, c'est de se faire punir quand même, en dépit de tout cela, c'est une honte liée à un sentiment d'échec."

jeudi 14 février 2013

portrait de m. (misogynie à part)

mon ami lucius me présenta m. un jour en me prévenant qu'elle était une femme fascinante, un être d'exception ; c'est vrai, lui dis-je, qu'elle est unique, c'est la première fois qu'au bout de trente secondes je dis à une femme : "bon sang, ne pourriez-vous vous donc pas parler moins fort ?"

bardamu

à défaut de surpasser louis-ferdinand, j'ai consacré ma vie à tenter de surpasser bardamu, ou plutôt à le soupasser, ce qui me paraît déjà plus délicat -
"l'important, disait bardamu, c'est de dégoûter le monde qu'il s'occupe de vous, tout le reste, c'est du vice" [la ponctuation est peut-être inexact] - mais moi, presque sans vice aucun, j'ai réussi, non à dégoûter, mais à désintéresser le monde qu'il s'occupe de moi, sans même provoquer le dégoût ou le rejet...

mardi 12 février 2013

matin blême

aube grise 
ô ces matins frêles où nous ouvrons les yeux en souhaitant tout l'or de nos vies que ce fût le soir...

dimanche 3 février 2013

yolo

que ferait-on sans le magazine elle qui au début du mois de janvier (j'ai attendu avant de relayer tant la nouvelle m'avait bouleversé) m'apprenait que, en 2013) lol rip (requiescat in pace devenu rest in peace sous la pression de l'impérialisme linguistique d'albion la perfide fille des usa ou repose dans ta pisse en français car le français a toujours fait preuve de bon goût) et que à présent triomphait yolo (you only live once et c'est déjà de trop...)

j'allais en oublier le point d'interrogation, mais cet oubli du point d'interrogation pour cloturer l'interrogation n'est-il pas un signe d'ouverture d'une modernité absolue (taulologie, j'oublie encore volontairement le point d'interrogation)

bouc émissaire

est-ce l'influence de ma lecture récente des aventures de la tribu malaussène qui détermina mon geste ?
toujours est-il que je cimente l'unité
hier, un chauffeur de taxi s'empoignait verbalement et vertement avec un automobiliste qui lui avait fait une queue de poisson : klaxons, cris, poings levés et menaçants, menaçant de devenir pugilat (le chauffeur de taxi avait entrouvert sa portière -
alors je fis ce que je devais faire
je ne tentai pas une impossible médiation rationnelle censé les convaincre de l'ineptie d'une bataille au motif d'une incivilité automobilistique - je ne suis pas naïf
je donnai plusieurs coups de klaxon, j'agitai des mains interrogatrices, je les traitai d'enc... de leur mère, je tendis un majeur rageur
comme ils s'entendirent bien alors pour me sortir de ma voiture et me rouer de coups, et chaque os qui craquait les remerciait de fraterniser à nouveau... 

samedi 2 février 2013

lucius me disait hier il y a en moi tant d'absence et ce disant il me lâcha la main et je ne sus que me taire