samedi 18 août 2012

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dans l'éblouissant ouvrage de roberto bolano, à côté de mille et une réflexions sur la littérature (qui constitue un appel fondamentalement dangereux), la vie, l'horreur, l'amour, on  trouve une remarque fort pertinente sur la relation ambiguë du lecteur contemporain avec l'oeuvre majeure, à laquelle il préfère souvent et substitue l'oeuvre mineure (bartleby plutôt que moby dick) :
p. 349 : "quel triste paradoxe, pensa amalfitano. même les pharmaciens cultivés ne se risquent plus aux grandes oeuvres, imparfaites, torrentielles, celles qui ouvrent des chemins dans l'inconnu. ils choisissent les exercices parfaits des grands maîtres. ou ce qui revient au même : ils veulent voir les grands maîtres dans des séances d'escrime d'entraînement, mais ne veulent rien savoir des vrais combats, où les grands maîtres luttent contre ça, ce ça qui nous terrifie tous, ce ça qui effraie et charge cornes baissées, et il y a du sang et des blessures mortelles et de la puanteur." 

1 commentaire:

  1. Je ne saurais que trop conseiller le petit opus La littérature nazie en Amérique. Une séance d'entraînement sans doute mais magistrale.

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