jeudi 26 juillet 2012

aspect autobiographique

il me semble que j'aurais été attiré, dans les années vingt, par le surréalisme, alors que, si son aspect théorique m'intéresse aujourd'hui, ses textes poétiques lassent, notamment dans la mesure où chaque poète en devenir tente sa propre expérience automatique, ses collages, ses associations, en se fourvoyant dans une originalité partagée par tout poète en devenir, on se persuade vite de l'originalité de son génie (je m'inclue d'aileurs dans cette voie sans issue)
ce qui passionne dans un texte comme nadja, c'est la possibilité infinie des associations, de la reconnaissance de signes, où la vie réelle et l'art sont intimement liés : je veux dire que ces champs magnétiques offrent une richesse à l'existence (peut-être plus qu'à la poésie de breton ou qu'à la peinture de magritte) ; je suis fasciné par la capacité de mon esprit, toujours aux lisières de la maladie, à créer de telles associations, à voir dans mon quotidien des signes qui font sens, qui se répondent, des objets qui ramènent à des textes, des moments à des images - 
oriane, plus pragmatique, a déjà commandé une camisole à ma taille ; il n'est pas évident d'être né avec un ou deux siècles de retard...

mercredi 25 juillet 2012

misogynie à part

elles ont beau se piquer de culture et d'art dans les cocktails, les femmes en majorité préfèrent le lucratif au créatif -

mardi 24 juillet 2012

lupanar

la lecture de l'âge d'homme de monsieur leiris me permet de trouver l'exergue de mon opus quand l'écrivain va aux putes, une anthropologie du littérateur au bordel (presses universitaires de schwindratzheim, 2013)
"actuellement, ce qui me frappe le plus dans la prostitution, c'est son caractère religieux : cérémonial du raccrochage ou de la réception, fixité du décor, déshabillage méthodique, offrande du présent, rite des ablutions, et le langage conventionnel des prostituées, paroles machinales, prononcées dans un but si consacré par l'habitude qu'on ne peut plus le qualifier de "calculé" et qui ont l'air de tomber dans l'éternité; cela m'émeut autant que les rites nuptiaux de certains folklores [...]"
je suis frappé par la capacité du littérateur à anoblir un acte qui passerait pour vil, je ne sais pas moi, dans le cas de frank ribéry ou dominique strauss-khan, parce qu'ils sont de vulgaires consommateurs quand leiris se fait ethnologue et l'acte trivial devient acte rituel -

lundi 23 juillet 2012

selon blaise

lorsque laurent isel dit : vertu apéritive d'une clef, attractive d'un croc ; cela manque de sens, on pouffe, on se gausse, on parle de branlette intellectualiste -
quand blaise pascal dit : vertu apéritive d'une clef, attractive d'un croc ; le monde s'éclaire et on ouvre de grands yeux -
l'oeuvre, la phrase sont dans l'impossibilité (tragique pour l'homo anonymus) de fonctionner de manière autonome

samedi 21 juillet 2012

ethnographie

le nord : contrée mystérieuse où la bière est plus forte que le vin...

champs magnétiques

dans le train corail qui nous menait vers maubeuge - destination pour le coup vraiment originale en ces temps touristiques - pour y aller visiter pierre-édouard et marie-gaétane blanc du fourreau dont les parents furent des proches du négus et avec lesquels nous évoquerions d'abyssins souvenirs, nous tombons, oriane et moi, sur un jeune officier nordiste qui parla de djibouti, du déclin du pays depuis l'abandon français de sa colonie et du problème (sic) du khat, petite plante âcre aux vertus multiples (dont celle étonnante de transformer le pénis en clitoris géant) - le khat permet d'endormir la population mâle du pays et de laisser les dirigeants écumer le pays en toute tranquillité ; je lui rétorque que tf1 ou facebook tient le même rôle dans le monde occidental, mais qu'au moins, le khat réunit physiquement des gens qui referont inlassablement un monde défait, alors que la télévision nous apprend à accepter un monde vaincu -
ta gueule, finit par me souffler oriane, avec tendresse -

vendredi 20 juillet 2012

lâcheté

me promenant avec ma petite famille sur les quais parisiens, les gens sur les rebords des ponts incitent le flâneur (des deux rives) - ô lumineuse invitation - à commettre un acte surréaliste (non par excellence, mais par défaut vu que le port d'arme est interdit en france): pousser au hasard quelqu'un dans la seine, apporter à son existence le piment de la surprise pour lui en redonner le goût -
mais rien - point de geste artistique, point de poussée sublime -  je me contente, tel le petit bourgeois que je suis devenu, de ravaler ma bave envieuse, de scruter d'un oeil lubrique la foule sise, inconsciente du danger encouru - 

jeudi 12 juillet 2012

minuscule plaisir

il y a des enfants qui méritent qu'on les batte - par exemple mon fils qui m'offre dans le rer un magazine gratuit avec en couverture l'ignoble marc lévy prêt, sourire suffisant et barbe de trois jours, à nous expliquer pourquoi il s'est lancé dans la grande aventure de l'écriture - défenseur des droits de l'enfant je suis au regret de vous dire que celle-là il ne l'a pas volée -
et puis ma revanche sourde et muette et presque manchote - le même magazine et la même face de raie chiffonnée dans une poubelle ; voilà à quoi dante l'eût destiné dans son purgatoire -

lundi 9 juillet 2012

samedi 7 juillet 2012

créativité

rien de plus méprisable, pour la plupart des hommes (et des femmes) qu'une créativité gratuite, une créativité qui n'enrichit pas : que de temps perdu en jeux, en rires, en futilités alors qu'il y avait tant à gagner...

mercredi 4 juillet 2012

après l'humus

mieux vaut mourir seul que mal entouré

post scriptum : si cela paraît plagié (mais tout est réécriture donc manière de plagiat) et si la phrase est un plagiat merci à mes sept fidèles lecteurs de me le signaler afin que j'abolisse ce post (as leo would say)

mardi 3 juillet 2012

muséographie

roland lésy, rêve général, 2011.

écriture

mon ami écrivain et penseur paco jimenez alfonso tuco schmitt (troisième du nom) me soufflait hier, entre deux borborygmes (il souffre d'un ulcère chronique et demeure un boulimique impénitent, bref, c'est un gros sac) :
un écrivain doit avoir le courage de ses questions, mais surtout de ses obsessions, dussent-elle le mettre au ban de la société ou pire, de la littérature -

dimanche 1 juillet 2012

après l'humus

petit week-end familial, dans la villa qu'un couple d'amis nous a gentiment prêtée, à piquer des têtes dans la piscine, à lire avec ferveur 2666 de monsieur bolano, à tenter vainement d'écrire - car bolano est le genre même d'écrivain qui à l'instant où il vous donne envie d'écrire vous paralyse immédiatement par la grandeur du propos, par ce sentiment d'aventure extrême et dangereuse que constitue l'écriture - à boire quelques verres de vins sémillants et frais pour donner une nouvelle excuse à ma paresse, à écouter les grillons, à écouter les musiques du vent dans chaque arbre... 
seul bémol : toutes ces mouches qui papillonnaient autour de mon cadavre qui essayait en vain de brunir au lieu de verdir...