vendredi 26 juillet 2013

aphorisme

dans le monde, il existe à peu près autant de gens désintéressés que de gens intéressants -

mercredi 24 juillet 2013

rusticité

on peut lire, dans l'introduction de l'ouvrage, gritze dunderwadel noch a mohl, de monsieur bastian, que l'alsacien (le dialecte) est "rustique mais pas grossier" : 
prenons la lettre a et les mots dérivés de arsch [cul] :
- arschfiger : enculeur
- arschglüwer : qui fouille dans le cul
- arschleger : lécheur de cul
...
la poésie est présente partout - poésie rustique certes, digne des églogues de l'ami virgile, mais point grossière, qui ouvre une nouvelle compréhension du monde
car cet adolescent qui me traita naguère de fils de pute en me disant d'aller me faire enculer sans quoi il irait niquer ma mère et que je rossai copieusement ; quelle attitude plus ouverte j'eusse eu si j'avais (si j'aurais en alsacien) compris que ce n'était ni grossier ni insultant, mais vert et rustique, direct, taquin, imagé ! 

pourquoi ne pas assumer la grossièreté et l'ordure quand elle est présente, pourquoi n'a-t-on pas droit d'en rire d'ailleurs, pourquoi n'a-t-on plus le droit de nous verser des seaux de vraie merde les uns sur les autres, plutôt que d'avaler les étrons quotidiens du tube cathodique, de la littérature écrite par marc lévy et des réseaux asociaux ? - pourquoi benoîtement s'en offusquer comme une jeune vierge effarouchée ?

cette introduction est digne d'un kasfutz...

mardi 23 juillet 2013

cueillette

comme je cueillais des framboises dans le jardin familial, je ne pus que constater, à l'état de mes doigts esthètes, l'extrême agressivité de ce fruit - mûre [la belliqueuse brambasia] portant une fraise guerrière - 
mais téméraire et aristocrate, j'attends avec impatience d'en découdre avec sa cousine la mûre [mora, neutre pluriel devenu féminin, qui peut être un écho à la mort], toujours de bon matin dans le jardin familial, et de mettre un terme temporaire à leur arrogante hégémonie -
non notre époque ne manque pas de gens courageux -

lundi 22 juillet 2013

en réaction

entendant à la radio un extrait des caractères de monsieur de la bruyère, je crus qu'on parlait des réseaux sociaux - allez soyons fous, laissez-vous édifier une nouvelle fois par l'étonnante concordance de temps :
"l'on dit à la cour du bien de quelqu'un pour deux raisons : la première afin qu'il apprenne que nous disons du bien de lui,la seconde afin qu'il en dise de nous."
le principe d'auto-congratulation fonctionne à plein, à tout bout de toile... 

jeudi 18 juillet 2013

souvenirs d'afrique

maintenant, jamais il n'écrirait les choses qu'il avait gardées pour les écrire jusqu'à ce qu'il eût assez appris pour les écrire bien. En tout cas cela lui éviterait d'échouer dans sa tentative. peut-être n'arriverait-on jamais à les écrire, et peut-être était-ce pour cela qu'on les remettait à plus tard et qu'on ne pouvait pas commencer à les écrire.
était-ce moi ou hemingway qui réfléchissait à haute voix dans la nuit unanime - et strasbourgeoise - no one could say...

mardi 16 juillet 2013

soliloque

"j'implore tous ceux qui m'aiment d'aimer ma solitude." rilke
en manière de péroraison...


dimanche 14 juillet 2013

solitudes

il m'arrive, en voyant quelqu'un s'abîmer dans le puits sans fond d'une lecture - le dernier que je remarquais lisait mrs dalloway  dans le wagon du t.e.r. qui me conduisait à la clinique -, de sentir mon coeur gonflé d'une manière de gratitude, comme si soudain j'avais un compagnon de solitude, et d'oser dans toute ma naïve candeur me dire que je ne suis pas tout à fait seul...

vendredi 5 juillet 2013

faustus

attrapé dans le docteur faustus, de thomas mann :
"pourtant, me suis-je dit, combien il vaut mieux inspirer confiance aux gens que d'exciter leurs passions, combien il vaut mieux passer pour "brave homme" que pour "beau" !"
mon cher thomas, heureusement que notre époque a cessé de (vous) lire, car elle serait incapable d'adhérer à de telles inepties ; nabila, à qui je lisais ces lignes hier tandis qu'elle se faisait une "fish pédicure", ne me dit pas le contraire : "mon brave, me dit-elle, vous pouvez y aller." et rocco la potra d'entrer dans le petit salon...

mercredi 3 juillet 2013

tourisme durable

un promoteur prometteur s'exprimait ce matin sur son concept de tourisme durable aux seychelles, tourisme basé sur les économies d'énergie, le recyclage et la participation des clients au geste écoresponsable ;
"le plus difficile, le plus indispensable aussi, est d'impliquer les populations locales [les gnaqoués et les bamboulas ne sont guère écoresponsables] : mais grâce à la sensibilisation au recyclage, ils font  les poubelles de mon hôtel, et en se battant s'il vous plaît, tant le recyclage leur tient à coeur], aux économies d'énergie [on a dû leur couper l'électricité et l'eau pour allumer notre "fontaine tour eiffel" de si bon goût toute la nuit, et cela leur évite de perdre un temps précieux devant des matchs de football], les habituer à planter des arbres [et ils en plantent, des arbres, et pour pas cher en plus, autour du golf écologique et de la promenade des senteurs] - quant aux clients, ils ont pour habitude de choisir localement leurs prostituées, un premier geste d'écoresponsabilité qui parfois leur coûte, mais qui permet en outre un enrichissant dialogue des cultures." 

liberté

quel autre choix a-t-on que de surmonter l'existence ?

mardi 2 juillet 2013

tintin et corto

il y a toujours quelque chose d'assez jouissif - je suis un être de jubilation - à asséner à bobo et bobotte qu'on préfère la ligne claire d'hergé et sa vision politique - n'en déplaise à péguy - à la tartine mystique, aqueuse et floue du trait et au salmigondis ésotérico-kabbalistique d'hugo pratt -
[comme si on ne pouvait apprécier les deux pour des raisons différentes tentai-je hier de dire à crécelle de spumo qui manqua de s'étouffer en finissant son douzième verre de rosé, avant d'aller faire l'éloge des spéculateurs de wall street et de la cuisine bio]