samedi 27 août 2016

miracle

attendre un miracle – et on peut attendre un miracle sans y croire – c’est faire vœu de passivité et songer que les éléments vont se montrer exceptionnellement favorables à notre endroit ; nos sociétés ne veulent plus y croire – ou alors sous la forme de jeux de hasard – car elles nous veulent agissant sur les éléments, actifs, conquérants – et comme nous sommes avides, notre action est mieux réductrice et souvent destructrice ;


nous n’allons à rien – celui qui croit au miracle – ou qui l’attend sans y croire - peut s’enorgueillir de faire moins de dégâts que l’homme d’action.

impossibilité

la vérité sur l’affaire harry quebert, lu cet été, me fait l’effet d’un scénario astucieux, un truc bien ficelé, facile à lire – assez platement écrit – mais surtout véhiculant des idées poisseuses sur la littérature : le premier adage étant que l’écrivain de génie tire – parce qu’il est génial - à des millions d’exemplaires ; et que le seul étalon de la « littérarité » d'une oeuvre se résume à ses chiffres de vente…

on notera d'ailleurs un aspect tout ridicule du livre : le chef-d’œuvre d’harry quebert, dont l’auteur a la maladresse de nous imposer des extraits, est d’une désolante platitude, d'un ridicule patenté - et c'est lui le plus grand écrivain américain du siècle ?
[à se demander ce qu'on trouve dans sa bibliothèque et si son étalon n'est pas marc lévy ou dan brown...]