vendredi 31 décembre 2010

voeux

qui a dit :
"le temps presse, agissons vite / le temps passe, cessons l'agitation" ?
bonne année à tous les membres de ce blog, à tous ceux qui rêvent d'en devenir des V.I.P. - et aux quelques autres qui finissent de composer l'humanité // [pour finir 2010 sur une note de modernité absolue]

lundi 27 décembre 2010

choc de générations

mon beau-frère, le baron erwin von koenig, m'offrit il y a peu - merveilleusement conseillé par sa délicieuse épouse - une paire de ray-ban [ce qui à l'approche imminente de la quarantaine vaut bien une rolex, n'en déplaise à monsieur séguéla]
comme je déambulais parmi mes ouailles - coq fier parmi ces petits poussins grotesques - plusieurs insolents me signalèrent que je ressemblais à mickael jackson, avec mes lunettes //
avec le sens de la formule qui me caractérise, je leur lance avec bonne humeur et légèreté un figurez-vous qu'il y a quinze ans, moi aussi j'étais noir - ils me dévisagèrent tous d'un air stupide - nés au XXIème siècle, ils ne savaient pas...

vendredi 24 décembre 2010

méthode déductive

dieux que mes enfants ont de la chance de m'avoir comme père - ils sont en effet initiés tout jeunes aux méthodes de sherlock holmes - aux déductions implacables dignes aussi d'edgar poe // [marque d'absolue modernité]

l'été dernier, naom se faisait mordre une fesse par une coccinelle (particulièrement agressive - d'origine asiatique m'expliquèrent mes voisins) -

conclusion numéro un [de naom] : je ressemble à un puceron et la coccinelle a tenté de me croquer -

conclusion numéro deux [d'aliocha] : naom ressemble à une rose - un puceron est venu sucer sa sève, la coccinelle, vorace, en terrassant sa proie, mordit l'éminence charnue, tendre et rebondie du fessier couleur de rose -

ils ne nous restaient donc qu'à torturer la coccinelle pour qu'elle nous avoue ses vils mobiles -

jeudi 23 décembre 2010

une question de champ

il y a deux choses que les gens confondent souvent, le champ esthétique de nos goûts et le champ historique de notre intérêt - disons de chercheur potentiel que nous eussions pu être -
on réduit souvent nos goûts à notre champ historique, quand celui-ci au contraire permet d'élargir considérablement nos lectures (entre autres) et donc notre champ esthétique -
la réduction à un champ esthétique absorbe - dans bien des cas - comme un trou noir //
ne trouvez-vous pas le double slash d'une "modernité absolue" ?

vendredi 17 décembre 2010

caligula

il y a dans le caligula de suétone, un passage (XXXI) dans lequel l'empereur se plaint qu'aucune grande calamité ne soit attaché à son règne - qui finira par être oublié. Il va donc devoir provoquer la catastrophe, devenir pour ainsi la catastrophe qui abolira l'oubli -
peut-être sommes-nous - chacun à notre niveau - tentés de marquer d'une inoubliable calamité le sceau de notre existence.

mardi 14 décembre 2010

de michon à anelka

les marchands de journaux qui sont aussi les vendeurs de timbres fiscaux devaient être de mauvaise humeur aujourd'hui - ce qui me valut une bien étrange pensée pour le troisième à qui je demandais plein de politesse [ici, être poli revient un peu à se faire prendre pour une pédale, ce qui n'est pas fort bien vu] s'il avait un timbre fiscal de 100 dirhams et qui grogna sans aménité un agréable t'as qu'à voir ailleurs - étranges mots qui s'arrêtent à la lisière de mes lèvres va te faire enculer sale fils de pute -
d'abyssinie au maroc - on commence par parler comme pierre michon ou jean echenoz et on finit par grommeler comme anelka - pitoyable trajectoire -

dimanche 12 décembre 2010

anachronie

un grand merci à monsieur enthoven (quatre consonnes et trois voyelles) et à philosophie magazine d'avoir fourni l'alibi intellectuel nécessaire au cuistre que je reste pour replonger dans les aventures de tintin (j'en emprunte à mes jeunes élèves pour les encourager, n'en déplaise à leur parents, à lire aussi des bandes-dessinées sans se cacher - de moi en tout cas) - je retiens de cette lecture d'adulte (?), outre le plaisir de ressentir à nouveau des émotions qui dataient de mon enfance (c'est d'ailleurs à mon ami sébastien keller, co auteur de l'autobiographie de sébastien loeb, que je dois ma première plongée dans tintin, à qui je préférais astérix ou les tuniques bleues) et celui d'ouvrir les yeux - non sans jubilation (il faut être de son époque, que diable !) - sur certaines planches et de me demander pour quelle raison je me rappelais d'autres avec autant de précision, l'acuité de la vision d'hergé sur la politique de ses temps et sa capacité à nous troubler nos jeunes esprits - avec une ligne si claire - aux mystères de l'existence
j'en arrête avec les poncifs et je finis la série chez les picaros (cette bande pochards), bande d'ectoplasmes -

vendredi 10 décembre 2010

comme les cochons

on constate que le seul geste écologique des bobos - qui pourraient arrêter de respirer - consiste à consommer bio -
ce n'est pas une surprise, il ne s'agit pas d'un choix de vie révolutionnaire, mais au contraire du seul geste écologique qui ne soit pas un effort, puisqu'il suffit d'en avoir les moyens -
mais la nourriture bio ne les empêchera pas de vieillir comme des cochons -

mardi 7 décembre 2010

nécrologie

un des grands ratés de bertrand cantat, dans le mythique (toujours efficace de placer cet adjectif un peu n'importe où n'importe quand, dès qu'il s'agit de poésie, de peinture ou de musique, il donne une certaine ampleur à qui en use, à qui l'use - ou alors mystique, ça le fait aussi) comme elle vient :
"qui savent encore changer leurs nerfs ou un bouquet délicieux"
au lieu de
"qui savent encore changer leurs nerfs en un bouquet délicieux"
qui sait ? peut-être son guitariste sergio eût-il accepté de continuer encore un bout de chemin avec lui -
à quoi tient la mort d'un groupe...

dimanche 5 décembre 2010

le crépuscule de ludwig

j'apprends par l'intermédiaire de jacques gaillard - mon prof de littérature latine à la fac - et de son livre Amours tordues que beethoven était mort d'une cirrhose du foie due à une surconsommation d'eau de vie de prune, que le génie alsacien condense en un seul mot sublime - schnaps -
je pensais pourtant que la surdité au monde environnant était la meilleure des défenses contre l'alcoolisme -

vendredi 3 décembre 2010

adieu ma concubine

il me semble que depuis quelques mois, la littérature a cessé de me tenir la main - alors que faire ?

jeudi 2 décembre 2010

conservateur

je décide en ce jour de prendre la défense de moi (comme dirait mon fils) -
comme cela arrive souvent, la mention de proust ou de balzac dans une discussion ayant trait à la littérature vous range directement dans le clan des conservateurs, c'est-à-dire de celui qui lit des classiques et à qui on jetterait volontiers une ou deux caillasses pointues pour lui apprendre à mieurx lire et penser -
- je ne mange pas de ce pain-là, m'a dit un jour une inconditionnelle de pennac - sans méchanceté d'ailleurs.
si je me permets de m'offusquer, de rosir de courroux, c'est bien parce que le lecteur de classiques est capable de lire aussi (quoique ponctuellement) Terry Pratchett, Asimov, Léo Malet, Ken Follet et quelques autres, plus ou moins mainstream [moi conservateur?], quand ses interlocuteurs n'ayant jamais dépassé une vague réminiscence du lycée l'assoment à décréter proust assomant et balzac imbitable avec toutes ses descriptions qu'ils ont oublié de lire (é parce que que dont l'antécédent est ses descriptions est le cod de lire, et non de ont oubliéItalique - que je suis conservateur) -
et de me sentir fort immodestement swann, cygne supportant avec toute l'indifférence dont il est capable la bruyante (mais n'est-elle pas toujours bruyante ?) vulgarité du clan verdurin -