pâques à marrakech

sortie d'église dimanche de pâques ; j'admire la sereine consanguinité du peuple catholique français - bermuda clair, chemisette vichy, pull bleu marine, crâne blond, souriant et obtu - si caricatural qu'on aura du mal à accepter la paix du christ qu'il nous propose//

proust et la bière

Maugenest, dans les rillettes de proust, (JBZ et Cie, 2010) aurait-il eu entre les mains mon dernier opus intitulé procrastination, pourtant disponible nulle part ailleurs que dans le tiroir de gauche de mon bureau - abus des parenthèses, choix douteux du mot juste, plagiat, abus d'adverbes, notes en bas de pages - j'y ai mis toutes les tares dénoncées (non sans brio et humour - double négation) par l'auteur et, à ce titre, je pense (amplement - adverbe) mériter publication -

équilibre

attrapé au vol dans les exercices d'admiration de cioran - à propos de f. s. fitzgerald (gallimard, 1986, p. 185):

le désabusement est l'équilibre du vaincu

[comme il est difficile au vaincu de continuer à jouer les funambules]

souvenirs d'afrique

c'est, sur les eaux bourbeuses du lac abyata où je chassais le saurien à mains nues, en regardant un hippopotame droit dans les yeux - l'animal d'ailleurs baissa le groin avec comme du respect dans son oeil torve et humide - que je saisis la méchante idiotie de la création

aveuglement

on peut vomir sans tièdeur et monsieur sarkozy, notre cher président, et monsieur berlusconi, qui ont égayé leur fonction officielle en une vaste parade carnavalesque [la faute de français est un effet stylistique, modernité absolue quand tu nous tiens//] ; mais il faut bien avouer que de l'autre côté des alpes, il y a un sens de la fête qui fait cruellement défaut à nos dirigeants si moralisateurs -

sagesse

élève A : mot de la famille de sage : s'agiter - moi silencieux, le quolibet au rebord de ma lèvre vipérine - élève B : les deux mots ne sont pas de la même famille - moi : peux-tu expliquer pourquoi ? - élève B : parce que le sage ne s'agite pas //

laurier

peu de gens sont tentés, voyant les branches ployées d'un laurier lourd de fleurs au parfum dense, d'attraper une desdites fleurs au passage et de la croquer avec suavité ou gourmandise -

moi-même, héros de ce blog et (parfois) de mon existence, je profitais sans avarice des fragrances épaisses, roses ou blanches, sans que me vînt l'idée d'y goûter -

et voilà qu'il y a deux années environ, une dame marocaine, spécialiste des plantes et de leurs vertus thérapeutiques, des huiles essentielles et parfumées, de tout ce qui alimente les spas des grands hôtels et illusionne le touriste sur l'art de vivre local (qui comme ailleurs se résume trop souvent à avoir deux téléphones portables), m'annonce que la fleur de laurier est incomestible car toxique -

depuis rôde en moi - héros de ce blog plus que de mon existence - l'irrépressible envie, dès que m'approchant de ces épais parfums (roses ou blancs), de les plonger dedans ma bouche avide pour savoir ce qui se passerait si -

probable d'ailleurs que je doive me contenter d'une amère déception et d'un lavage d'estomac -

les trois coups

dans le théâtre de l'existence, les hommes (pas les fanfarons qui prétendent comme moi refuser de se restreindre) se sont un peu vite réjouis de l'annonce que trois rapports sexuels hebdomadaires augmentent l'espérance de vie de dix ans (on notera avec respect que je m'informe moi, que je ne regarde pas n'importe quoi à la télévision, moi...) - l'histoire aussi des vingt-et-une éjaculations mensuelles qui diminuent les risques de cancer de la prostate - ils ont cru que c'était acquis, le revival de la bagatelle, quand, bien au contraire, l'épouse (au rictus de louve) se satisfaisait au même instant du plus sûr moyen de reduire de dix ans, au sacrifice de ses hormones ou de sa fidélité, l'improbable vie commune qui si vite la lassa -

hommage à benjamin p.

à travers sables, série photographique de Roland Lésy, 2011.

courtoisie

il faut entendre dans les mots courtois de l'homme qui dit à une femme : "puis-je vous aider?" un vulgaire isovocalisme qui résume toute la pensée du mâle -

fresne 1942

attrapé au vol dans notre-dame-des-fleurs de genet "[...] calmer ce vieux besoin de me croire un génie."

vie superlative

plus de dix dizaines d'amis sur facebook - plus de cent dizaines de vues sur mon blog - une vie puissance dix en quelque sorte...

désolé pour tous les envieux, but it's my life -

hommage à benjamin pelletier

roland lésy, série photographique "à travers sables", 2011.