jeudi 30 avril 2015

au royaume des aveugles

ou au royaume des borgnes...
dans l'équipe numérique d'aujourd'hui, je survole l'accroche suivante à propos de corinne blatter (fille de sepp) qui "voue une admiration sans borgne" à son père - admiration sans limites, mais qui si elle est borgne n'est sûrement pas aveugle - tant d'intérêts moins altruistes sont en jeu... 
mais pourquoi déblatérer ici ? - moi aphone dans un espace sourd...

mercredi 29 avril 2015

capillarité

chaque fois que je trimballe ma liberté d'expression capillaire devant un salon de coiffure pour hommes -  espérant rencontrer une quelconque marylou et évoquer avec elle les vices de carole - je n'aperçois que l'oeil avide et la babine humide d'un solide coiffeur bien barbu : il me sourit en aiguisant ses instruments - je préfère passer mon chemin sans témérité -

mardi 28 avril 2015

à nos dirigeants

tenace est la ténacité des dirigeants dirigistes - tenace aussi est leur mauvaise foi extrême : celle qui mène à l'extrême d'ailleurs - tenace et absurde est leur haute opinion d'eux-mêmes : comment peut-on faillir à ce point et garder toute son estime de soi ? -

il y a une vaste entreprise de culpabilisation des masses - le projet est bon, pas besoin de le discuter (on est réactionnaires ou conservateurs) - najat sait ce qui est bon pour nos têtes blondes et les professionnels du tourisme ; les élites suivent, embrayent : on n'est plus dans les années vingt, il faut voir plus grand, plus loin, plus large, plus global - le doigt dans le trou du cul -  ô projet je chante ta louange comme d'autres aveugles chantaient la muse !
 
la culpabilisation - une entreprise très au point - démarre ensuite quand les trajectoires mènent dans le mur - ce n'est pas le plan qui était mauvais, ni les ingénieurs, ni le pilote - mais les ouvriers de la chaîne de montage qui ont raté le travail - y mériteraient qu'on délocalise ces cons-là - ce n'est pas le système qui ne fonctionne pas, tout est de la faute des gens qui refuse les réformes nécessaires (à l'enrichissement des banquiers), au conservatisme en somme de nos natures timorées - le dirigeant n'a jamais à se remettre en cause ; la pensée arriérée de la majorité est une raison suffisante à expliquer les échecs - la crise, messieurs dames, c'est vous, c'est la vôtre - prenez-la dans la gueule comme vous le méritez - un petit doigt dans le cul ?!

la culpabilité laïque et quotidienne n'a même pas su inventer l'idée d'un salut quelconque : malgré les grandeurs de nos dirigeants, les affaires vont mal et le court espoir s'amenuise tandis que le mur approche - l'informatique nous sauvera de tout, surtout de notre narcissisme et de notre inculture, ainsi que l'apprentissage des langues vivantes pour pouvoir penser la même chose en plein de dialectes appauvris - comment pouvez-vous ne pas être d'accord ! vous posez même des questions - ce que vous pouvez être négatifs ! 

quand je pense que de beaux esprits continuent de critiquer le christianisme qui nous proposait de souffrir pour la rédemption - tandis que le laïcisme nous propose la beauté de la souffrance pour rien...

mercredi 22 avril 2015

frontière algérienne

dunes de chigaga - à trente kilomètres, la frontière algérienne perdue dans la roquette sauvage (il a beaucoup plu cette année)
je me prends à penser à giovanni drogo qui attendit sa vie dans le désert des tartares - je pense à aldo espionnant les côtes lointaines du farghestan - une vie d'attente et de silence, jusqu'au fracas final souvent trop tardif...

blédard

trois jours à casablanca - dans la grande ville - à la ville ! je me sens comme un blédard qui découvrirait les immeubles hauts et scintillants sous le soleil, qui hésite à traverser tant il a peur du trafic...
et de revenir plein de la conscience de ma supériorité de citadin sur tous les péquenots que je croise à marrakech et alentours - 
on dirait qu'ça te gêne de marcher dans la boue
on dirait qu'ça te gêne de dîner avec nous...

un peu de poésie

à manger du foin

devant le regard creux de certains élèves, du matin jusqu'à la toute fin de l'après-midi, regard bovidé - et malgré toute la bienveillance dont nous faisons preuve, au point de sombrer dans un bienveillantisme peut-être néfaste - nous en parlerons dans une vingtaine d'années ou dans quelques jours - devant leur lassitude existentielle face à la vanité de tout savoir (auraient-ils tout compris ?) et leur seul enthousiasme dans le visionnage d'un match de football ou la manipulation d'un téléphone plus intelligent qu'eux (non, ils n'ont rien compris), on serait tenté de leur proposer, en lieu et place d'un livre, ou d'une oeuvre d'art, ou d'un problème athématique, la botte de foin qui les rassasiera.

dimanche 5 avril 2015

aphorisme

dans un procès - ou dans le monde, qui n'est qu'un procès de biais où chacun s'imagine juge suprême - il est plus utile d'avoir des relations que de l'éthique -