mercredi 25 février 2015

de l'urbaniste au collecteur de paroles

la lecture du texaco de patrick chamoiseau  nous invite à réfléchir sur la disparition progressive des douars marrakchis : au nom de la salubrité, de la modernité, du confort, on détruit petit à petit les maisons et les quartiers de pisé pour reloger les "vrais marrakchis" dans des r+4 qui seront insalubres d'ici cinq ans et qui détruisent tout lien social entre les populations - peut-être faudrait-il réfléchir sur la viabilité de ces vestiges d'un autre temps, condamnés dans procès, mais dont les habitants nous parlent avec autant d'amour que de nostalgie...

de la double nature du consul

on peut lire, dans se noyer dans l'alcool d'alexandre lacroix, cette remarque faite à partir de la lecture d'au-dessous du volcan par clément rosset (histoire de ne pas assumer le propos...) :
le consul a deux pouvoirs "celui de concevoir le monde comme une multiplicité de chemins qui ne mènent nulle part, celui de percevoir de façon plus intense que les autres la singularité de chaque objet" - 
et c'est ce double aspect qui provoque la noyade : impossibilité de choisir quelque chemin que ce soit (puisque que conscient qu'il ne mène nulle part) ; acuité du regard qui se brûle aux objets ou êtres - qui se brûle à quelque chose de trop grand pour soi...

mardi 24 février 2015

biffures

de baudelaire, dans mon coeur mis à nu
"être un homme utile m'a toujours paru quelque chose de bien hideux."
 
nous biffons : "être un homme utile m'a toujours paru quelque chose de bien hideux."
 
de roland lésy (ou
"être un homme m'a toujours paru quelque chose de bien hideux."
 
(et ensuite il me faut essayer de vendre ma paresse comme preuve d'un authentique génie... - quel dieu dévoyé m'a créé avec tant de scrupules ?)

samedi 21 février 2015

démagogie

ce n'est pas parce qu'un écrivain aime le rap qu'il va ouvrir la littérature à plus de monde - non, c'est une chimère de croire à l'influence de l'écrivain ou de l'intellectuel dans la cité.

pour faire connaître la littérature, il faudrait payer quelques icônes : que neymar lise flaubert, ou ronaldo pessoa, et messi borges pour que ces écrivains de l'obscure claustration pussent enfin gagner l'estime du public...  

vaillant petit tailleur

"ô jubilatoire lecture - jubilation jubilation ! - un grand moment de plaisir de lire recouvré - jubilatoire - et tellement moderne !"
[je postule à la section littérature d'un grand hebdomadaire féminin, je pense que je suis au niveau -]

reste le mystère de l'oeuvre de monsieur chevillard - son essence, son principe vital - dont le livre tient de ce que je n'arrive pas appeler autrement qu'une sorte de "canular mystique" - qu'il me pardonne - dans la lignée des idiots complets - et il n'a pas aisé d'arriver à la complétude, même en matière d'idiotie - comme le savoureux nasr-eddin hodja...

post enfance

il est des enfants aux yeux de lumière dont soudain le regard s'obscurcit du voile imbécile de l'entrée dans l'adolescence fully connected -

 

vendredi 13 février 2015

histoire de nègre

mon élève d***, lors d'une séance de littérature où fut évoqué - car nous évoquons beaucoup dans ma classe - le fabuliste la fontaine, se rappela - car nous nous rappelons beaucoup dans ma classe - la fable qu'elle écrivit (nous écrivons aussi beaucoup dans ma classe, même si l'an passé elle n'était pas précisément dans ma classe) l'an passé, à l'occasion de la visite de lilian x thuram - jolie morceau de poésie intitulé "le corbeau et le cygne", dans lequel un cygne méprisant doit son salut à un corbeau carbonifère -
elle m'avoue (nous avouons beaucoup dans ma classe) en direct que sa maman l'a aidée à écrire son texte, à peaufiner dira-t-on...
user d'un nègre pour écrire un poème contre le racisme dédié à lilian thuram, il fallait le faire tout de même !

lundi 9 février 2015

bégaiement

lu dans une courte et ancienne biographie de dostoievski ces propos que je me demande si je ne les ai pas déjà cités : "l'argent est la seule force capable de conduire une nullité au premier rang." 
- rien que pour ces propos tardifs, pensa le gentil homme d'affaires, il méritait les quelques années passées dans les scrofuleux lointains de la katorga...
- propos de jaloux et de raté, dira nicolas anelka, qui continue de se suffire à lui-même...

l'ami fritz

cette petite pointe de germain muller, qui devrait faire réfléchir tous nos humanistes universalistes - si fiers d'être borgnes dans des pays qu'ils considèrent aveugles - 
muller parle de la france comme d'un pays formidable, mais il déplore "l'universalisme à sens unique" - on y patauge encore en plein -

dimanche 8 février 2015

bégaiement

lu dans une courte et ancienne biographie de dostoievski ces propos que je me demande si je ne les ai pas déjà cités : "l'argent est la seule force capable de conduire une nullité au premier rang." 
- rien que pour ces propos tardifs, pensa le gentil homme d'affaires, il méritait les quelques années passées dans les scrofuleux lointains de la katorga...
- propos de jaloux et de raté, dira michel houellebecq, qui continue de se suffire à lui-même...

samedi 7 février 2015

vie spirituelle

"la lecture est au seuil de la vie spirituelle, elle peut nous y introduire, elle ne la constitue pas."
dit proust
qui est loin d'être un imbécile - tout de même -

un pessimiste dirait que nous nous éloignons chaque jour du seuil de la porte - 

moi je dis au contraire que dans notre monde de vraies valeurs véritables, nous nous éloignons des chimères de la vie spirituelle, et aussi de la vie intellectuelle (l'alphabétisation augmente proportionnellement à la bêtisation, la doxa scolaire : apprendre à lire et à penser comme des porcs), pour enfin prendre en compte les pragmatiques valeurs de la rentabilité - la maison est achetée et investie ; les architectes d'intérieur ont muré la porte... 

aimer son prochain

extraits de l'évangile apocryphe selon saint-zendo, traduit de l'araméen par mes soins :

"si j'aimais mon prochain comme moi-même, il serait mal barré..."

"aime ton prochain, avec un éperon."

vendredi 6 février 2015

bégaiement

lu dans une courte et ancienne biographie de dostoievski ces propos que je me demande si je ne les ai pas déjà cités : "l'argent est la seule force capable de conduire une nullité au premier rang." 
- rien que pour ces propos tardifs, pensa le gentil homme d'affaires, il méritait les quelques années passées dans les scrofuleux lointains de la katorga...
- propos de jaloux et de raté, dira marc lévy qui continue de se suffire à lui-même...

mercredi 4 février 2015

automobile

à tous les beaufs qui se pavanent en cayenne ou en bmw - qui passent de zéro à cent kilomètres par heure en quelques secondes et sont toujours en seconde - à ceux qui veulent nous impressionner en roulant à 275 sur autoroute - qui jouissent de faire hurler leur moteur pendant que nous faisons hurler leur femme, qui croient que cela fait mouiller les midinettes et fait frissonner les vestales, je dis : "rentrez chez vous et pignolez-vous devant auto-moto..." - laissez la place aux hommes, aux vrais, à moi...
à l'époque déjà, (j'ai toujours été très précoce, et ce jusque dans l'éja...) comme ma chère marraine me laissa prendre son audi 100 rouge flamboyant, je poussai, sans le vouloir, la machine aux abords délictueux du 180 - pas une vibration, pas une secousse, la conduite est lisse, fadasse, insipide comme un discours de conseiller d'état -  elle me laissa payer l'amende...
j'ose donc m'adresser aux midinettes et aux vestales en quête de frissons et d'extrême, prenez place dans ma renault 19, à l'avant si vous aimez le risque, venez vibrer avec moi - à 130 dans ma voiture, vous éprouverez des sensations similaires à celles que vous vivrez avec votre futur à 230 dans une bundeswagen, mais en ma compagnie érudite - vous dites aimer la vitesse, mais tout est question de vitesse ressentie - existe bien le froid ressenti - et non de vitesse réelle, notion passéiste et profondément conservatrice ; en terme de vitesse ressentie et de sensation de risque et de mort violente proche, ma r19 ressemble plus au grand 8 que n'importe laquelle de leur voiture de parvenu... on peut toujours espérer impressionner une vestale peu regardante...

bégaiement

lu dans une courte et ancienne biographie de dostoievski ces propos que je me demande si je ne les ai pas déjà cités : "l'argent est la seule force capable de conduire une nullité au premier rang." 
- rien que pour ces propos tardifs, pensa le gentil homme d'affaires, il méritait les quelques années passées dans les scrofuleux lointains de la katorga...
- propos de jaloux et de raté, dira pierre bergé qui continue de se suffire à lui-même...