jeudi 30 juillet 2015

page blanche

point de misonéisme en moi - un simple dégoût (amenant le rejet) du mogilalisme ambiant et si quotidien - révéré comme qualité suprême !
d'où - presque malgré - j'en arrive à tendre à la mogigraphie...

chapeaux ronds

à vannes, la pizzeria "zizzi" se trouve juste en face du bar "les valseuses" : une preuve que vannes est bel et bien une entité masculine et que l'artiste renaissance fit bien de le représenter en féminine compagnie -

Bustes Vannes et sa femme.jpg
pour la légende, on pourrait écrire "vannes et sa femme" - 
maison du xvième siècle

mardi 28 juillet 2015

lettre ouverte aux silhouettistes de montmartre

les silhouettistes ! 
ces grands artistes
qu'un monde autiste
passe sous silence

- oh quel joli garçon ! - il s'adresse à mon fils, le silhouettiste (qu'un monde peu altruiste noie dans l'indifférence) - j'aurais déjà pu l'entraîner au tribunal pour ces quatre mots, j'eusse dû j'eusse dû ! c'est sans engagement - il (physionomiste artiste) absorbe la silhouette de mon fils et donne un coup de ciseaux dans une feuille ébène ; comme c'est sans engagement je m'éclipse (car les artistes, je veux dire les vrais et grands artistes, m'ont toujours fait forte impression) - et puis ce n'est pas comme si ces généreux et grands artistes avaient dans l'idée de me demander 20 euros pour leurs trois lamentables coups de ciseaux ; ils ont l'art dans le sang et ne se rabaisseraient pas à venir demander de l'argent alors que tout est fait sans engagement ; loin de l'idée de prendre en otage un gamin de 10 ans de le faire rêvasser un peu et ensuite d'aller mettre un coup de pression aux parents (pourtant désengagés) et de leur demander, comme le firent deux silhouettistes (car mon autre fils s'était fait alpaguer lui aussi par un grand artiste de ce monde autiste) qui viennent me demander si j'ai un problème et qu'en aucun cas ils n'avaient dit qu'il me fallait donner 20 euros par silhouettes artistement découpées -
je bafouille car l'agressivité me laisse sans voix - 
- il a un problème le monsieur ? on ne lui a pourtant rien demandé ? on n'a jamais dit 20 euros !
- non mais il a un problème le petit monsieur ! déjà avant il est parti sans rien nous dire - il a un problème le monsieur !
je suffoque - être pris ainsi à parti par deux artistes majeurs de la place du tertre, entouré du regard de plus en plus malveillant d'autres grands peintres s'astreignant depuis des années à reproduire à l'aquarelle le sacré-coeur et la tour eiffel, que pouvais-je répliquer, moi, brimborion de l'écriture et des arts visuels ? 
- vous ai-je dit quoi que ce fût, messieurs ? ai-je osé vous demander quoi que ce fût - je rosissais de courroux ! - et eux n'aiment pas les accents circonflexes dans la syntaxe.
ils ricanèrent en élevant la voix sur mon problème - sûrement sur mon hérisson dans la poche - comment 20 euros pour trois coups de ciseaux, mais quels coups de ciseaux, n'était-ce pas donné, n'était-ce pas déjà une manière de cadeau fait à l'amateur d'art qu'ils avaient décelé en moi ?
je quittai les lieux - plein d'admiration pour leur éthique, prêt à revenir dès le lendemain avec ceci :

divin silhouettiste -
ton art triste et las, et ferme
- hélas - ses rideaux.

un haiku à vingt euros, sans engagement, c'est carrément donné... 

petit prince

de mon fils naom chez le marchand de légumes (issus de l'agriculture biologique bien évidemment) :
"s'il te plaît, dessine-moi un concombre."
?
"s'il te plaît, dessine-moi un concombre."
?
"s'il te plaît, dessine-moi un concombre."
?
"s'il te plaît, dessine-moi un concombre."
?
"s'il te plaît, dessine-moi un concombre."
?
"s'il te plaît, dessine-moi un concombre."
Je ne suis pas pilote de guerre.
"s'il te plaît, dessine-moi un concombre."
Je ne suis pas pilote de guerre.
"s'il te plaît, dessine-moi un concombre."
Je ne vole que la nuit.
j'achetai une paire d'entonnoirs seyants et nous quittâmes l'échoppe dans le silence de notre commune nuit -

bain chaud

attrapé dans l'iliade ou le poème de la force de simone weil - à propos d'hector que loin des bains chauds le bras d'achille avait soumis (dixit homère)
"certes il [hector pour ceux qui n'auraient pas suivi] il était loin des bains chauds, le malheureux. il n'était pas le seul. presque toute l'iliade se passe loin des bains chauds. presque toute la vie humaine s'est toujours passée loin des bains chauds."
une piqûre de rappel à nous qui barbotons depuis notre enfance dans un bain moussant...

dimanche 26 juillet 2015

le radeau de la méduse

une méduse échouée sur une plage bretonne - je demande à mon ami olivier de b*** (marin local, d'eau douce et de mer, sans amertume aucune, et amateur de voyages et de cuites - avec korrigans frivoles et femelles câlines) si une méduse est capable de se diriger dans les flots (amers, les flots et les gouffres sont toujours amers) - "un peu, un tout petit peu, mais dans l'ensemble, elle suit et subit la force des courants."
c'est un peu notre destinée à tous - quoi qu'on en dise et qu'on essaye de se convaincre - on se laisse charrier par les courants de l'existence, on nage parfois à contre-courant et on s'épuise à résister, de guerre lasse nous lâchons prise (très à la mode à l'heure actuelle parmi les éducateurs et les pédagoques) et finissons, lamentables, par échouer sur la grève...

samedi 18 juillet 2015

esprits rebelles

rebelles de l'intérieur ou rebelles de l'extérieur, rebelles belliqueux ou rebelles bêlant, balbutiant, bègues ou boiteux, rebelles que nous fûmes ou que nous crûmes être ou avoir été...
une simple bruine sur l'inexorable désintégration du monde -