samedi 19 juillet 2014

héroïsme

quel courage il faut à l'homme d'action que je suis pour résister à la tentation à laquelle nous soumet la toile de cy twombly évoquant les larmes d'achille de l'embrasser - 
évidemment, mon héroïsme, inscrit dans une lignée qui va d'homère à twombly, est condamné à la galvaude à une époque qui considère le saut à l'élastique ou la marathon des sables comme la seule preuve valable de courage...
mais que veux-tu...

hommage à cy twombly

alors que je contemplais béat une toile relatant l'amertume d'achille à la mort de patrôcle, ivre de la colère du premier nommé, je me rue sur la toile et pose sur icelle mes lèvres brûlantes, avides, amoureuses - j'avais commis, comme une autre, l'acte terroriste par excellence : la dégradation d'une oeuvre d'art choque plus nos consciences que la mort d'un ivrogne, c'est un peu comme parler durant un spectacle de danse contemporaine, même dans une église on est plus détendu du sphincter - j'étais enfin un grandhomme, à défaut d'être un grandécrivain -
mis à part le coup de pied au cul du molosse en charge de la sécurité, nul journaliste pour parler de mon geste - j'avais omis le rouge à lèvres...