dimanche 14 décembre 2014

trois conseils...



l’autre jour, écoutant la radio dans ma belle automobile, je tombe sur une jeune femme intelligente, qui explique que pour goûter l’équilibre et l’harmonie qui mènent au bonheur (moi je préfère boiter, je n’y peux rien…), il faut se rendre maître du temps – comment me direz-vous ? comment lui dis-je ? et point sourde à ma demande et point sourde non plus par anticipation à la vôtre – ce que c’est qu’avoir découvert l’harmonie – elle répondit :
tout d’abord, observer le soir votre horloge, et notamment le mouvement de la trotteuse, vous rendre maître du rythme, vous serez capable de voir se mouvoir l’aiguille des heures
- mais que faites-vous basin 
- ma douce oriane, je regarde les aiguilles de la pendule, je me rends maître du temps. 
- certes cela fait deux bonnes heures que vous vous rendez maître du temps, mais croyez-vous que le repas se fisse tout seul (oriane a des problèmes avec le subjonctif) – connard !
- mais ne désirez-vous point l’harmonie ?
- nevermind the bollocks, l’harmonie ne s’atteindra pas dans un palais dérangé -
je partis faire la vaisselle

quand vous serez maître de l’horloge, il vous faudra passer plusieurs heures le soir à écouter votre horloge intérieure, votre propre pulsation, votre rythmique profonde : maître de votre pulsation rythmo-horlogique interne, la qualité de votre sommeil s’améliorera
- si vous mettez quatre heures à faire la vaisselle, qui donc s’occupera de passer un coup de serpillère ? (oriane ne semble pas croire à la mécanique intérieure de l’horloge) connard !

il vous faut ensuite pratiquer une rupture des habitudes et du cadre de vie – par de menus déplacement d’objets – par exemple retourner un tableau, et s’empêcher quand on le voit de le remettre à l’endroit – 
j’entrepris donc de mettre le chagall qu’on a dans le vestibule (j’ai toujours rêvé d’avoir un vestibule) à l’envers – dans la pièce voisine, j’entendis oriane nettoyer le beretta semi automatique que lui offrit sa mère pour ses douze ans.

Troisième étape : se faire aux habitudes d’autrui – accepter le fait que vous ne rangiez plus vos affaires dans votre placard, mais que vous deviez vous adapter aux logiques de votre conjointe – diantre ! – 

logiques vestimentaires érudites, voire ésotériques, auxquelles je dus me faire dès que j’eus la bagouze en diamants bruts autour de l’annulaire tandis qu’oriane passait l’anneau complémentaire à son majeur – logiques matérielles profondes et mathématiques dans la cuisine – et d’entreprendre de reclasser à ma façon le dressing d’oriane, selon la taille et la couleur, ou selon le matériau utilisé…

La balle fusa et atterrit en pleine mienne poitrine – 
je ne portai pas plainte, j’étais devenu pure harmonie…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire