lundi 30 mars 2015

nausées

j'entendais il y a peu, notre ministre de l'économie (me semble-t-il), parler de la "france polluée par une gangrène qui s'appelle le f.n." - c'est commode, mais c'est confondre la maladie et son symptôme ; c'est encore un moyen habile de rejeter la faute sur les méchants individus qui votent pour le f.n., comme s'ils étaient responsables de tous nos maux...

changeons un peu de point de vue : la france est polluée par une gangrène sur laquelle pousse le f.n. - débarrassons-nous de maladie des injustices et les fascisants retourneront à leur nuit grise ou brune - cqfd - 

plus ambitieux - et cela forcera trop de gens à regarder en face leurs belles pensées, leurs beaux sentiment, leurs belles actions, leur conscience aiguë d'être bons, d'être justes, d'être sans reproche -
quid du reproche silencieux de l'humanité en train de crever -

ce n'est pas la petite leçon de morale aux plus démunis et aux plus fragiles qui nous sortira du bourbier - au contraire...

s'exposer...

entendu dans une émission radiophonique du service public, à propos de simone weil : elle a choisi de vivre sans se protéger des dangers de l'existence - 
elle s'est exposée, sans cesse, à l'existence - belle leçon de courage, quand le bourgeoisisme triomphant choisit systématiquement de se protéger pour préserver l'espèce...

agonie

- quels sont les symptômes ?
- frisson, chair de poule - picotements aussi et j'ai le bout des doigts glacés d'ankylose.
- ah ! ah ! je vois je vois...
- oui ?
- oui - en réalité vous n'êtes pas malade ?
- ah ? ah ?
- vous n'êtes pas malade, vous êtes mort.
- ah ! vous me voyez soulagé -
il était mort comme il avait vécu, sans vraiment pouvoir rien y faire...

samedi 21 mars 2015

à propos de lucius

l'aggrave l'aggrave

















la proximité d'agace et d'aggrave doit vous suggérer l'utilisation fumiste d'un dictionnaire rare et précieux pour suggérer quelque raffinement de mon lexique - 

peut-être ferait-il mieux de se mettre à un travail plus sérieux, lui suggéra son épouse...

à propos de lucius

il y a terriblement d'années (ah d'aurevilly !), on me demanda fréquemment (mon public veux-je dire) de proposer une description de mon ami lucius -
de lui je dirai ces quatre mots :
l'agace l'agace -

vendredi 6 mars 2015

civilisation et barbarie

tzvetan todorov animait hier une conférence-débat sur "barbarie et civilisation", organisée par l'institut français au maroc et l'université cadi ayyad de marrakech - croisant sa crinière blanche dans une voiture, je remarquai que tzvetan était conduit (chauffé) à la faculté de sciences par l'inénarrable, l'inarrêtable, l'intarissable directeur de l'institut, roi des microphones et constant hagiographe de lui-même et du néant -

aucune violence n'a été signalée - tzvetan est un saint homme -
car passer un quart d'heure dans une automobile avec cet homme, je vous assure qu'il y a de quoi basculer dans la plus froide barbarie !

du blasphème

lucius me disait aussi, comme le pensait spinoza, qu'un autre blasphème "originel" consiste à prêter aux dieux les vanités purement humaines, nos viles passions - comme celle d'être adorés - 
réduire tout dieu à notre échelle et lui prêter le besoin d'être adulé comme une vulgaire star de rock ou de football, quelle insulte quand on y songe !

du blasphème

comme me le suggérait mon ami lucius, théocrate convaincu et partisan de toutes les inquisitions, le premier des blasphèmes, le blasphème originel, serait de prendre la place de dieu pour condamner telle ou telle action humaine - de se faire juge en lieu et place du juge suprême -
j'acquiesçai, tout en lui infligeant à coup de pierres le châtiment qu'il méritait - 

mercredi 4 mars 2015

filiation

oui il est mon fils, se dit le père...

le père : attention aux euphorbes (mais ce ne sont pas des euphorbes, je crois qu'on les appelle pommier de sodome, calotropis procera, la plante sécrète une substance blanchâtre et corrosive - ça peut vous aveugler, vraiment vous aveugler...
aliocha (le seigneur, quand il vint au monde, s'était lavé les mains) : c'est amusant, mais depuis que tu nous as dit qu'il ne faut pas y toucher, je meurs d'envie de le faire
le père (à lui-même) : oui il est mon fils

carton : référence à un post (modernité absolue) sur le laurier

naom (le seigneur, quand il vint au monde, s'était lavé les mains) : toute cette roquette, quelle salade on va pouvoir se faire ce soir ! (arrachant la roquette par poignée, il en jette quelques bouquets par-dessus son épaule) je suis un lance-roquette.
le père (à lui-même) : oui il est mon fils (mais pourquoi ne pense-t-il qu'à manger ?)

notre guide abedinne - notre guide, que dis-je ? notre frère, notre ami, notre alter, notre dialogue avec autrui - m'entretient d'une petite plante qu'on trouve à foison et dont je tairai le nom car je l'ai oublié, et il m'assure qu'elle met le feu dans la tête, elle rend fou ; même le dromadaire, qui mange de tout, n'y touche pas...

le père (en lui-même) : c'est amusant, mais depuis que tu m'as dit qu'il ne faut pas la manger, je meurs d'envie de le faire...

quand t'es dans le désert

un séjour de plusieurs semaines dans les ergs du sud marocain (lire : deux jours dans un bivouac) m'ont permis d'effectuer une riche - et grave - introspection, dont je vous livre quelques bribes :
il faut se poser sérieusement la question de savoir si les mirages dont est victime le capitaine haddock dans le crabe aux pinces d'or sont dus à son ébriété ou à son abstinence -