mardi 31 janvier 2012

mdr - pour sacrifier au langage de l'époque

étrange regard que celui porté par la clientèle du magasin, tandis que j'attendais avec patience et sapience à la caisse a étrangement lente - mais comment dire de façon scientifique ? la caisse la plus lente se choisit toujours d'elle-même pour l'homme non pressé, même en cas d'urgence - qui refusait de s'activer pour les clients me précédant, pourtant moins nombreux qu'à la caisse b dont les zélateurs se satisfirent d'avoir si peu ratonnellement choisi (mais descartes leur ferait payer un jour, et ils payèrent même, en ce jour), et que j'éclatai d'un rire suraigu, nerveux, stupide - déplacé - à la lecture d'une phrase que je suis obligé de citer de ma mémoire de poisson rouge, lue dans penser classer de monsieur perec :
"il n'y a pas que les aveugles qui soient gênés pour lire. il y a les manchots aussi ; ils ne peuvent pas tourner les pages."

stagnation

se défier - dès maintenant - suffisamment de soi-même pour s'imposer quelques heures de stagnation...

jeudi 26 janvier 2012

sérieux

les gens sont si sérieux quand il s'agit d'eux-mêmes - le monde manque terriblement d'humour...

samedi 21 janvier 2012

promenade

c'était la fin de l'année 20xx, il se promenait potache vers la ligne a du rer - l'esprit alerte, sur le qui vive, il passa devant l'église évangélique de rueil-m., où il put lire l'affiche suivante "pour la sécurité de vos enfants, la grille reste fermée" et il se demanda si c'était pour des raisons de pédophilie avérée que ladite affiche avait été composée -
il surprit ensuite un couple qui tendrement se bécottait sur la banquette d'une voiture privée ; ému, il s'approcha de la vitre, frappa la matière lisse et glaciale qui lui remit des idées concrêtes dans le cortex, regarda la fille et lui demanda de sa voix douce si à la fin il l'enc..., ce qui provoqua leur ire ;
fuyant avec le courage de la lucidité, il s'aventura dans l'énorme couloir qui menait au train ; un noir grisonnant chantait le tube de cookie dingler femme libérée qu'il fit mine de ne point connaître, par jeunisme, parce que comme un abruti il croyait toujours qu'il ne faisait pas son âge - sauf qu'il avait toujorus été le plus vieux de tous - par narcissisme ou coquetterie, il fut tout de même surpris d'entendre de vrais jeunes (disons de la génération de ceux qui ne savent pas que mikael jackson a été noir, mais il se demanda immédiatement si les jeunes existaient vraiment, parce que leur modernisme masquait mal un conformisme encore plus tonitruant que le sien) accompagner le chant, avec un réel plaisir, et qu'il voulut se départir de ce bas sentiment, il en fut... touché, presque ému - comme si les jeunes avaient chanté avec lui - vous pouvez l'insulter, je ne tiens pas tant que ça à mon personnage...
pour clore sa journée, il s'assit sur un banc avenue des champs élysées - où il vit des gens bien occupés à la consommation ostentatoire de leur néant et il entreprit un acte terroriste franchement destabilisateur, la lecture au vu et au su de tous - et il y en avait du monde sur les champs élysées en cette veille de réveillon - de a confederacy of dunces de john kennedy toole (il ne le lisait pas en anglais, mais cela faisait mieux de le faire croire, il força donc le narrateur à user du titre original) - il dut convenir que le terrorisme de pensée n'avait pas l'efficacité déplorablement matérielle d'un explosif ou d'un ak 42 -


lundi 16 janvier 2012

du dimanche

dans son rêve ridicule de la nuit précédente, que lui prit-il de répondre, au journaliste bienveillant qui lui demandait avec aménité à quelle catégorie d'écrivain il appartenait ou croyait appartenir, d'un ton désappointé il me semble appartenir aux littérateurs communément appelés du dimanche, vous savez, ceux qui finissent dans un tiroir...
même en rêve il avait cessé d'y croire -

vendredi 13 janvier 2012

pourquoi lire des classiques ?

qu'il est bon de lire de petits textes tels que pourquoi lire des classiques, de monsieur calvino ; fierté d'abord, puisque l'opus annonce non sans humour qu'un classique est un livre qu'on relit, comme je le suggérai dans un précédent (et assez lointain) billet... mais trève d'autoflagornerie car d'autres considérations nous intéressent ou nous amusent : les traces qu'un classique peut laisser même quand ce qu'il raconte s'est perdu, leur parenté et leur généalogie, le rapport entre leur lecture et l'actualité, la rumeur de la rue - déjà dans les années soixante - et l'importance de l'équilibre à trouver entre pratique des classiques et celle d'une actualité plus omniprésente tous les jours - l'idée reçue qui sert d'excuse à ceux qui refusent les classiques qu'ils sont démodés (peut-être...) ou qu'ils n'ont plus de modernité suffisante pour être lisible (si je conchie le terme de modernité, je suggère qu'un classique est atemporel...)  ;
enfin, il y a la sublime idée - qui permettrait très certainement à l'humanité de mieux vivre, au moins celle qui ne souffre pas de la faim et qui à défaut de se concentrer sur son estomac se concentre sur son nombril - "il ne nous reste plus qu'à nous inventer chacun la bibliothèque idéale de nos classiques ; et je dirais que cette bibliothèque devrait être composée pour moitié des livres que nous avons lus et qui ont compté pour nous, pour moitié des livres que nous nous proposons de lire et dont nous pensons qu'ils pourront compter. avec une étagère vide pour les surprises, les découvertes occasionnelles."
je suppose que pour des zozos dans mon genre, une vie réussie pourrait se résumer à cela...

mercredi 11 janvier 2012

pataphysique

je demande officiellement au grand collège de pataphysique de bien vouloir déclarer grand satrape à perpétuité mon frère jean-philippe, auteur certes d'une magnifique série sur les oiseaux des marais de kaw, mais surtout pathématicien génial, comme je veux le prouver :
une question me turlupinait depuis quelques jours : dans l'intervalle [O,100], il y a disons deux fois plus de nombres entiers que de nombres pairs, mais lorsqu'on tend vers l'infini, peut-on dire qu'il y a autant de nombres entiers que de nombres pairs (c'est à dire une infinité) ?
Les nombres pairs et entiers tendent tous deux vers l'infini sauf que les entiers y tendent deux fois plus nombreux, mais comme les pairs y vont deux plus vite, ça compense.
peut-être même régent ?

dimanche 8 janvier 2012

prise de tête

il me semble que s'il existait une réponse à la grande question du monde, ou de l'existence, on l'aurait déjà trouvée - tout ce que je puis dire, c'est qu'on n'en sortira pas indemne -

samedi 7 janvier 2012

tous les matins du monde, au volant de mon absurde automobile, assistant impuissant et à mon tour absurde, avec quelque pointe de dégoût, au rapide et déroutant spectacle des incivilités à injection, je sussure à ma seule oreille attentive la merveilleuse phrase de jean bouise dans dupont-lajoie si l'intelligence a des limites, la bêtise, elle, n'en a pas...

jeudi 5 janvier 2012

bon sens

passé le premier choc scandalisé (d'occidental de merde) à voir, sur la même mobylette pétaradante, un adulte casqué et sa progéniture tête nue, on ne peut qu'apprécier le bon sens et le pragmatisme local : il est plus facile à un père de reconstruire un autre enfant qu'à un orphelin sans moyen de se construire sans père...


p. s. : [ce texte constitue une petite pierre apportée à l'édifice en construction de mon ami benjamin p. de grr. sur la gestion des risques interculturels...]