jeudi 29 avril 2010

l'orphelinat

voici le lieu sadien par excellence :
un monde clos sur lui-même, où nul ne pénètre ou alors avec la plus grande difficulté, et la préservation savante des secrets d'alcôve, un culte de l'opacité - un monde régenté par quelque mystérieux prince des ténèbres, qui n'a de comptes à rendre à personne - des lieutenants zélés au service du prince des ténèbres, sûrement prêts à tout pour gagner leur petite portion d'immoral plaisir - des individus sans famille, sans défense, démunis - de pauvres bougres, des bougres pauvres - qui prête foi aux témoignages d'un pauvre ? - dont la détresse morale est la meilleure preuve de faiblesse et de soumission
confions donc l'institution à quelqu'un d'imaginatif - plutôt qu'à un paon paradant dans sa grosse automobile - il y aurait là matière à quelque récit à ne pas écrire (puisque le divin marquis déjà s'en est chargé)

Proust en B.D.

achevé A l'ombre des jeunes filles en fleurs - adaptation en bandes-dessinées par Stanislas Brézet et Stéphane Heuet, Delcourt, 1999.

n'y a-t-il pas impossibilité technique de rendre la narration métastasique de La Recherche dans la succession des vignettes ?

vos avis m'intéressent (quoique...) - cependant pas trop tard, car depuis fort longtemps je me couche de bonne heure

mercredi 28 avril 2010

Monster

"Ils se haïssaient mutuellement comme ils haïssaient tout le reste sans répit jusqu'à l'épuisement." T. Bernhardt, La cave, (Gallimard, p. 140)
et à chaque instant se haïr soi-même un peu plus que la veille pour conjurer en vain et sans répit l'impuissance, la peur, l'échec

mardi 27 avril 2010

châteaux en bavière

lu Ludwig de Klaus Mann - totale impossibilité de me départir du bleu transparent et profond du regard d'Helmut Berger et de ses chicots...

dimanche 18 avril 2010

nature et culture

nous nous réjouissions hier d'aller entendre une mise en voix de la nouvelle de Melville Bartleby le scribe, ce fameux livre qui permet aux épiciers de dire qu'ils adoooorent Melville sans avoir à se coltiner les centaines de pages de Moby Dick - bref
arrivés à l'Institut (je ne vous ai pas dit que j'étais membre de l'Institut ?) on nous annonce qu'un stupide volcan islandais a empêché le comédien (enfin son avion) de décoller de Paris -
Melville plus vulnérable qu'une poignée de cendres volcaniques -

vendredi 16 avril 2010

booz endormi

la paternité est terrifante en ce sens qu'elle nous ôte le droit fondamental de mourir quand bon nous semble - peut-on imaginer plus grande atteinte à notre liberté ?

aliocha (le seigneur, quand il t'a mis au monde, s'était lavé les mains)

si la vie est un océan, chaque minute est une vague

mercredi 14 avril 2010

notule

Lu L'homme qui marche de monsieur de Jiro Taniguchi (chez Casterman) - étrange sentiment d'avoir lu un livre silencieux.

vendredi 9 avril 2010

lectures

tiens, en passant, mardi 13 avril, lecture de Corps du roi de Pierre Michon à la boutique Et cetera - j'ai beau être le seul lecteur de mon propre blog, je tiens par ce message si dense à prouver que je vis avec mon temps...

champs magnétiques

le hasard a voulu que ma première lecture publique (devant neuf jeunes spectateurs littéralement médusés !) était consacrée à monsieur Tomi Ungerer, illustrateur polyglotte, au moment même où ce grand bonhomme se trouvait quelque part entre Tanger et Meknès pour participer à un salon du livre de jeunesse -

quant à voir des signes dans ce genre de coincidences, on peut aisément je suppose y laisser une partie de sa santé mentale...