dimanche 30 mars 2014

pensée inique (ta mère)

lors de la rencontre débat avec lilian thuram - succès écrit à l'avance par l'institution - lilina répond à la question suivante :
- pensez-vous qu'on arrivera à éradiquer le racisme ?
réponse : "parmi vous qui pense qu'on va éradiquer le racisme ?"
nos élèves sont bien élevés, alors ils lèvent le doigt - le travail rend libre - quelques sceptiques garde le silence du doigt baissé, dont mon fils - 
"alors là je voudrais dire que tout d'abord il faut y croire, que si on ne pense pas que le racisme va être éradiquer alors on ne va rien faire pour régler la situation"
je bouillonne en moi - la vieille rengaine est enfin rabattue - 
l'amalgame : penser que le racisme ne va pas disparaître, est-ce la même chose que de ne pas souhaiter que le racisme disparaisse ? bien sûr qu'au fond je souhaiterais que tous ces préjugés soient mis au feu (pour qu'on ait de nouveau le droit d'en rire) - mais au fond j'ai trop de doutes sur l'intelligence humaine, un possible désintéressement humain, une possible bonté humaine pour croire que le racisme va disparaître.
et comme quelques affreuses personnes telles que moi ou mon fils ont des doutes...
alors on joue sur la culpabilisation : ce n'est pas le projet qui est mauvais, ce sont ceux qui ont des doutes, ceux qui l'interrogent - ceux qui ne disent pas amen et interrogent le credo - ceux qui doutent des dogmes ! eux sont encore pires que les racistes, ce sont eux les responsables -
mon fils donc, du fait de douter, est responsable de la non-éradication du racisme ?!? lui qui en a été victime à plusieurs reprises !
l'erreur historique : "si des gens n'avaient pas été convaincus que l'esclavage pouvait être abolie il ne l'aurait pas été." (je passe sur le fait qu'une loi s'efface plus vite qu'un sentiment personnel) - sauf que l'esclavage n'a jamais été aussi en forme qu'à l'heure actuelle, malgré toutes les lois l'interdisant, et que si la traite atlantique (pour éviter d'écrire négrière) n'existe plus il en existe d'autres, tant d'autres... 
nous sommes dans une soviétisation du débat, et le plan quinquennal est bon, il est parfait, il est merveilleux : s'il ne fonctionne pas c'est à cause des séditieux, des traitres. notre monde démocratique fonctionne de plus en plus comme cela, nos institutions aussi, le débat se rétrécit comme une verge dans l'eau froide - ils appellent le consentement généralisé - et ceux qui ne consentent pas sont tenus pour responsable de tous les drames humains.

et vous croyez peut-être que j'ai le sentiment que la rencontre n'a pas été positive, si au contraire, j'ai été ravi de l'entendre et de le voir discuter avec des enfants, ce qui ne doit pas m'empêcher de dénoncer ce qui pour moi relève d'un symptôme sociétal... presque aussi grave que le racisme car il exclut de fait un certain nombre de personnes, en raison de leur appartenance à un autre mode de pensée...

CUM

un ami britannique me disait qu'il fallait conserver l'intégralité de la formule "communauté urbaine de marrakech" [écrite sur les poubelles de plazza, devant le sacro-saint macdonald] - et d'éviter les abréviations pour éviter les quiproquos -

samedi 22 mars 2014

atrabile

mon ami lucius, devant j'évoquai le concept de notre noble institution - la mlf commandée par le grand visionnaire j-c deberre - "deux cultures trois langues", me coupe la parole : "tu me fais bien rire, avec tes deux cultures trois langues, les langues ne servent plus à comprendre mieux la culture de l'autre ou une façon de penser différente, l'étude des langues est nécessaire pour emplir les gradins des écoles de commerce et à renforcer la globalisation - ce que l'on oublie derrière l'étude des langues, c'est que "vivre et penser comme des porcs, mais en anglais, en espagnol, en arabe et en hindi, en magyar, en polonais et en ukrainien - tu devrais écrire à tes patrons qu'après "deux cultures, trois langues", ils ont oublié d'ajouter "et une pensée unique""

mercredi 12 mars 2014

atrabile

j'avais noté cela sur un de mes sous-main, dans mon triste bureau -
"on ne peut pas en vouloir à son époque sans en être immédiatement puni." robert musil

dimanche 2 mars 2014

alors vendredi nous étions à la montagne, pour faire du ski [baîllements] - j'explique que j'ai arrêté de pratiquer ce sport - et tous les sports de glisse - par un certain snobisme, à l'adolescence ombrageuse et littéraire qui ne donne jamais rien de bon, il n'y a qu'à me lire ; oui je haïssais ces grands couillons aux cheveux décolorés, bronzés et suffisants qui attiraient les gourdes tandis que rimbaud et lautréamont les laissaient indifférentes... jalousie...
j'aime le surf mais pas les surfeurs, j'aime le ski mais pas les skieurs, j'aime l'art  mais pas les artisteux -
biennale de marrakech - et je me dis que s'il y a bien une chose que j'abhorre encore plus que le skieur décoloré, c'est l'étudiant crasseux en art visuel, qui zone dans les biennales avec sa barbe d'une semaine et son mégot au bec, pure caricature d'un triste lui-même, pure reproduction du système, qui affiche son mépris du commun avec l'arrogance des sots et toute la promiscuité de leur esprit fumeux - presque aussi agaçants que les marchands de tapis de l'art contemporain qui versent dans l'autocongratulation, dans l'adhésion de principe au génie général - le leur en particulier - 
ils me gâcheraient presque le plaisir éprouvé face au travaux photographiques de gilbert garcin, exposés à la galerie 127 - ou au projet plein de vie pimp your garbage - riche de fraîcheur et d'enthousiasme - à les entendre on finirait par se dire qu'une interview de ribéry ne nous apprend rien de plus, rien de moins non plus, mais qu'au moins lui nous fait rire ! comme ils me fatiguèrent tout d'un coup...
pour un art délivré de toute cette pose...

méchante pensée

d'estelle spumo, galeriste et personnage du roman wankers de mon ami heinrich staub, toujours indisponible aux éditions du contretemps, je ne dirais pas qu'elle a vieilli, non, je dirais plutôt qu'elle a pourri...