mardi 25 février 2014

l'impossible débat

après un houleux débat dans son institut de recherche et après confiscation d'icelui par les directeurs de la conscience morale et de toutes les vertus, qui sont les seuls aptes à penser pour nous - il travaille dans la petite république démocratique d'ubukhistan - lucius me lançait à la figure la phrase de philippe muray : "dans un monde d'adhésion, le doute me paraît salutaire." 
que le grand coordonnateur du pays des matins resplendissants ne s'inquiète point, je ne cautionne évidemment pas d'aussi infamants propos.

mardi 18 février 2014

météorologie

hier temps couvert sur marrakech, une étrange luminosité qui peine à traverser la couche des nuages grisâtres - le ciel bas et maussade mais un soleil bel et bien qui luttait pour sa survie
mon fils arrive pour tout résumer : "aujourd'hui il fait jaune." - c'était exactement cela - il règne dans ma famille une atmosphère d'aliénation de plus en plus étouffante et nous percevons sans les distinguer nettement les camisoles qui nous attendent -

jeudi 13 février 2014

théorie de mon gendre

je me permets, en toute immodestie, de rappeler à mes joyeux amis catholiques, des plus ultramontains aux plus intégristes, aux catholiques de tout sexe (non épilé) qui nous les brisent presque aussi menues que les ltbg (épilés pour la plupart) qu'ils obtiennent l'effet inverse de celui escompté - putain ça c'est une nouveauté ! - et que ces derniers font plus pour l'homophobie qu'ils veulent combattre, tout comme les premiers font du tort à jésus marie et joseph, qui heureusement s'en battent l'oeil -
comme disait un chanteur à textes, donnons nous rendez vous dans dix ans, pour voir -
mais je digresse, je me permets de rappeler à mes ouailles (qui ont mal, mais il est bon d'avoir mal et on finit par y trouver de la jouissance, comme disait sade) qui sortent parfois de la doxa - que la langue latine, non solum celle de l'odieux païen ciceron ou de l'ignoble matérialiste lucrèce, sed etiam celle de saint-jérôme (ô mon père bénissez-le) ou d'augustin (dont le nom de famille n'est pas bridou et qui inventa le confessionnal), celle de notre maman l'église - oui mes enfants, mes ouailles et la coquille n'est pas loin quand je songe à vous, rappelez-vous un peu de latin, avant de la ramener avec vos pères et vos mères et de nous donner des leçon de bonne existence ou de bonne conduite, latin qui use d'un troisième genre, le neutre - la langue de la vulgate admet un troisième genre !
crénom de dieu, comme disait mon gendre qui git quelque part dans une forêt d'alsace...

ceci pour lutter contre l'hystérie ambiante (point exclusivement féminine pour le coup) et faire avancer un débat, sinon létal, du moins fort mâle en point.

mardi 11 février 2014

mythomanie

lors d'une interview que j'accordais au magazine littéraire en octobre 2001 (numéro malheureusement épuisé) à propos de la publication de mon premier opus angor (oeuvre malheureusement épuisée) - ou alors était-ce la non-publication de mon opus angor (malheureusement épuisant) ? - bref, le journaliste épuisé me demanda quel était le livre que j'eusse voulu écrire, à quoi je répondis brièvement en sept pages (de pure jubilation) le bruit et la fureur de faulkner, découvert au brésil alors que je descendais l'amazone en pirogue (ou allais-je, passager suintant d'un bus climatisé, vers une plage carioca ?) - choix définitif fait non sans hésitation (la recherche du temps perdu ? l'illiade ? sous le volcan ? le procès ? moby dick? la disparition ? illuminations ? mrs dalloway ? l'homme sans qualité ? la montagne magique ? fin de partie ? don quichotte ? cent ans de solitude? aurore ? les frères karamazov ? fictions ? la divine comédie ?, etc.) que j'évoquai en quelques pages supplémentaires passionnantes, malheureusement supprimées par des rédacteurs en chef plutôt couards -
à présent qu'on ne me pose plus aucune question, je répondrai peut-être le livre de l'intranquillité de pessoa - car bernardo soares est une sorte d'alter ego pour moi, celui que je serais si j'étais plus intelligent, plus sensible, moins paresseux - si je ressemblais à pessoa plus qu'à moi-même -
tenez, attrapé au hasard :
"ma soif d'être complet m'a laissé dans cet état d'inutile tristesse."
ou
"tel, pour lequel tout est creux et tout est vide, va sentir la foudre s'abattre sur lui le jour où il découvre que le monde tient pour nul tout ce qu'il écrit, que ses efforts pour enseigner sont parfaitement vains, ou que l'idée de transmettre son émotion est totalement irréalisable." (traduction de françoise laye, chez christian bourgois) -

un bel exemple de plagiat par anticipation -

dimanche 9 février 2014

méfiez-vous des proverbes

j'[j'entends déjà les premiers ronflements]avais écrit sur un morceau de papier punaisé au-dessus de mon bureau - un présent de ma marraine - le proverbe "pauvreté n'est pas vice" - car à l'époque j'étais déjà un mystificateur et je faisais déjà croire, quoique à un public moins vaste et plus rural que celui de la toile, que j'étais un érudit alors le seul livre essentiel de ma bibliothèque était un dictionnaire des citations - ma naïveté m'avait fait prendre le proverbe pour argent comptant, j'étais sot, je le suis toujours, mais le meilleur des mondes qui me ceint m'a fait réaliser - un peu tard - qu'au contraire c'était le vice suprême, le seul péché contre l'esprit, c'est-à-dire le seul qu'on ne puisse absoudre - tous les autres sont permis, assumés, entrés dans les moeurs, admis - mais quoi de pire qu'un pauvre ?
 

démystification

faites un test intéressant pour ne plus vous sentir "inférieur" aux grandes gueules du paf ou de la vie quotidienne, ces clowns qui veulent monopoliser l'antenne ou la parole et qui ne supportent ni les discours des autres ni leur propre silence - lancez-les sur un sujets que vous maîtrisez - la didactique des maths, l'épenthèse, le patinage de vitesse - et vous verrez comme il embrayera le pas et comme il voudra vous montrer que c'est lui le sachant - vous savez à présent que sur les autres sujets où il vous épata il racontait certainement autant d'inepties...

samedi 8 février 2014

apocryphe

lao-tseu me disait hier encore : "on finit sans difficulté par se passer de tout, l'étape suivante est de réussir à se passer de soi-même."