jeudi 30 octobre 2014

péril

dans le petit essai de todorov, la littérature en péril, on ne trouve pas un lamento sur l'état déplorable de nos lettres, le niveau qui baisse et une accusation de mai 68 (qui demeure moins probante que l'influence néfaste de la télévision sur le cerveau humain de moins en moins disponible...) - 
dommage se dit zemmour (avec qui je n'ai rien à voir, et d'ailleurs, zemmour, il n'y a qu'à l'entendre parler de football (traditionnelle nostalgie du jeu à la française tigana platini giresse) pour se demander s'il connaît vraiment quelque chose aux autres sujets qu'il aborde... parce que quand il cause football, on sent qu'il y comprend pas grand chose mais qu'il peut pas s'en empêcher, de causer, et de causer nostalige alors que moi, le foot, c'est mon rayon, c'est mon dada, c'est mon cucul)
le péril viendrait plutôt de la triple tentation de la littérature (française notamment), de sa triple tendance, de la triple tendance aussi de sa critique et de son enseignement, qui mène au formalisme, au nihilisme et au solipsisme (nombriliste)
je crois que je n'ai guère réussi à dépasser mon nihilisme mais j'apprécie qu'on me le fasse savoir - 
pour un rebond tant attendu ?  
(par qui d'ailleurs ?) - et d'à nouveau déjà (joli ça) sombrer dans mes travers...

détente

lorsque je vois à quel point je sors détendu d'une séance chez le dentiste, je me dis que je devrais aller peut-être aller me faire masser un de ces soirs...

dimanche 26 octobre 2014

évolution de la tragédie

la vision tragique du monde fut celle du silence du monde, de l'indifférence du monde, devant les interrogations humaines,  face aux douleurs humaines - on est passe de l'ère de du silence à l'ère du mensonge du monde - le monde a trop de réponses à présent, il ment pour justifier tous ses crimes -

samedi 25 octobre 2014

ah merde !

dans mon dernier post (d'une modernité absolue) - je critique canal plus et je viens de me rendre compte, de mon îlot sans télévision (mais non sans livre) que monsieur zemmour met en cause la chaîne dans le façonnage d'une doxa dominante - d'une nouvelle bienpensance, d'une nouvelle bienséance, qui correspond à l'esprit du temps, contre le racisme, l'homophobie (quel engagement, comme si l'on pouvait être pour !) d'une bienséance conformiste quoique l'on dise, d'une bienpensance aussi creuse que le joli catéchisme d'antan, qui a été achevé, c'est tant mieux - je me permets donc de l'accuser de plagiat (par anticipation mentale) d'une idée qui me taraude depuis que j'ai entendu, au lycée, de grands penseurs de ma génération se référer, uniquement, aux guignols pour parler des vices du mondes - sans prendre le temps toujours inutile d'y penser - de se référer à la vérité de canal contre l'idiotie des autres chaînes (comme quoi canal est tout de même une propagande réussie) et surtout de se pâmer d'admiration devant sa propre intelligence, dans le joli miroir que tendait la chaîne... 
mais penser contre canal plus, c'est déjà se montrer réactionnaire et je me vois condamné à tous enfers dans la grande et nauséabonde foirade de ces catéchistes progressistes -

esprit canal

si tf1 est le lieu de la bêtise, alors canal est celui de l'intelligence médiocre - et on peut s'interroger sur ce qui est le plus nuisible...

mardi 21 octobre 2014

notre jeunesse

on trouve, dans le texte de péguy, nombre de fulgurances et d'intuitions, d'une "terrible modernité", comme dirait mélissa theuriau, grande spécialiste de la littérature universelle et de la phrase creuse, mais laissons parler le polémiste :

"le monde qui fait le malin. le monde des intelligents, des avancés, de ceux qui savent, de ceux à qui on n'en remontre pas, de ceux à qui on n'en fait pas accroire. le monde de ceux qui n'ont plus rien à apprendre. le monde de ceux qui ne sont pas des dupes, des imbéciles." (pléiade, édition de 1957, p. 506)

en somme, le monde des demi-habiles de pascal - un peu le monde de ceux qui pensent que yann barthès nous fait réfléchir et que lui, nom d'un bordel, il en a dans le calbute et qu'il est objectif, lui, et qu'il nous montre ce que personne ne nous montrerait si lui n'était pas un gars bien courageux, une sorte d'absolu du journalisme, et qu'il faut croire la porpagande de canal plus qui nous dit que canal plus c'est les meilleurs et les seuls intelligents, et que regarder canal plus revêt le regardeur d'une manière d'absolution de principe tandis que tf1 serait un crime contre l'esprit - ce n'est pas faux - 
mais que penser de celui qui nous absout de ne plus penser et nous renvoie une image d'intelligence et nous invite à nous en vanter ?
mais j'égare et je mérite un bon ta gueule -
alors ta gueule lésy 

"c'est en effet la première fois dans l'histoire du monde que tout un monde vit et prospère, paraît prospérer contre toute culture." (p. 507)

à ce titre, associer péguy à quelque célébration du centenaire, tout comme jaurès (que péguy a haï à la fin car il incarnait la trahison de la mystique par la politique) dut se sentir humilié d'être célébré aussi bien par jean-françois copé que par manuel valls ou la mère denis, aura quelque chose d'insultant pour lui - mais on n'est pas à ça près (et puis qui le connaît, ce péguy...) ... 

[enchaînement de deux séries de points de suspension, si ce n'est pas d'une modernité absolue et d'une audace absolue parlant de péguy - mon audace et ma modernité ne cesseront de me surprendre...]

mercredi 15 octobre 2014

heure exacte ?

de mon fils (le seigneur quand il le mit au monde s'était lavé les pognes) :
"père, l'heure exacte existe-t-elle ?" - ma babouche dans sa gueule lui fut mon unique réplique...
il règne, dans ma maison, une atmosphère délétère qui suinte l'odeur fumante des électrochocs et celle plus âcre du nid de coucou...

samedi 11 octobre 2014

abandon

même les objets m'abandonnent, même les choses -
comme disait pessoa (mais en mieux) tout m'intéresse mais rien ne me retient...

mérite

dans le discours dominant et déculpabilisé des nouveaux riches, des nouvelles classes moyennes, des néo-bourgeois miteux à l'âme incurvée, on entend souvent dire, non sans une certaine fierté, une certaine satisfaction de soi, une certaine suffisance, un convenu je n'ai pas à avoir honte de ce que j'ai... ou un suffocant ce que j'ai, je le mérite... effectivement, ils n'ont pas à avoir honte - j'en conviens : ils méritent certainement ce qu'ils ont, ils ont travaillé dur pour, ils ont travaillé dur pour pourrir chaque jour un peu plus l'humus sec et glacé de leurs objets innombrables et de leur matérialisme obscène - cependant, tout morts qu'ils sont, ils sont des morts nuisibles, car ils sont des morts utiles aux asservissements, ils sont des morts qui prennent encore parti pour l'esclavage -
quant au mérite, je suis plus réservé car, si on creuse un peu les discours creux, on entend aussi que ceux qui n'ont pas toutes ces richesses, ceux qui n'ont pas la chance de consommer et de pourrir, de pourrir en consommant, de pourrir tous les samedis dans le paradis des malls, ceux qui n'ont tellement pas cette chance qu'ils en crèvent parfois, on entend alors la petite mélodie que ceux-là ne le méritent pas... ceux-là certainement ne le méritent pas... tant il est vrai que le mineur, l'ouvrier, l'ouvrier agricole, le fonctionnaire (race maudite), le prof, l'éboueur, l'homme ou la femme de la ménage, la longue communauté des untermensch, ne méritent pas de vivre un tant soit peu décemment, c'est ontologique (après tout, ils n'entreprennent ni ne produisent), il ne manquerait plus que ces presque-hommes commencent à posséder ; ils n'avaient qu'à faire autre chose, mais n'en étaient pas capables et leur travail n'a pas de valeur, ceux-là n'ont pas car ils ne méritent pas... ils ont ce qu'ils méritent...
de même, celui qui est né au fin fond du gojam, éthiopie, dans une famille qui gagne moins d'un dollar par jour et qui sera sans destin, eh bien il n'a ce qu'il mérite, il n'avait qu'à se battre un peu contre l'adversité, il n'avait qu'à se faire violence au lieu d'accepter son sort - sous le discours du mérite, il y a la violence glacée du les autres ne le méritent pas parce que j'ai mérité de naître dans un pays riche alors que mengesha naissait le même jour que moi dans le gojam, éthiopie, et si je ne suis pas bien riche à l'heure qu'il est parce que je suis piètre gestionnaire, mengesha est déjà crevé de faim en 1984 (loin du coeur et loin des yeux, de nos villes de nos banlieues...), ou avant ou après, et s'il vit encore (mais le mérite-t-il au fond ? il me dégoûte un peu mengesha, dans sa paresse et son manque de vouloir-vivre), il est déjà vieillard à quarante ans, alors que moi, je mérite le soin du visage que je vais aller me faire, avant mon soin des pieds et après mon soin du prépuce... 
si nous avons ce que nous méritons, alors l'humanité crevante n'a que ce qu'elle mérite, c'est le beau discours des libéraux, des démocrates, des méritocrates -  c'est un discours admis, décomplexé, c'est un discours ignorant et nombriliste.

post-scriptum :
deux remarques pour finir : c'est précisément la classe moyenne des cadres que va happer les néo-libéraux après avoir avili la classe ouvrière, et elle ferait bien de se réveiller de ce doux rêve de paradis dans lequel elle vit...
et j'entends le gargouillis de tous les damnés, les laminés, les meurtris, les balayés, les sodomisés de l'existence - le gargouillis se rapproche et fait trembler notre petit pot de conscience...

mardi 7 octobre 2014

dans ce sac ridicule où...

il n'y a qu'à passer une heure à errer dans le carré éden pour effacer nos derniers doutes concernant le bienfondé de notre misanthropie...

samedi 4 octobre 2014

une femme étrange

étrange remarque de cette jeune femme, qui me courtisait hier soir de façon pressante et dont je repoussai les avances car je ne suis pas un homme facile et je ne couche pas le premier soir, parfois même la première semaine ou le premier mois, ce qui a le don d'agacer je vous assure mais fait perdre de sa superbe à l'arrogante jeunesse féminine, si certaine de son éternité et ignorante d'horace et de ronsard ; bref, la demoiselle insiste et veut s'inviter chez moi, je résiste assénant l'argument que je crois insurpassable "je pourrais être ton père" à quoi elle me rétorque : "ça me rappellera des souvenirs"...

de la nature

attrapé dans lucrèce, qui égaye les week-ends :

"regarde en arrière : quel néant fut pour nous
tout le temps infini d'avant notre naissance !
c'est comme un miroir vide où se refléter
ce que sera le temps qui suivra notre mort."

"déjà le laboureur soupire, hochant la tête :
tant d'efforts, dit-il, fournis en pure perte."

je pourrais dire : "évidemment le français ça ne rend pas la justesse et la profondeur poétique du latin, un texte selit dans sa langue originale ou ne se lit pas..." mais ayant fait ma lecture en français (qui est à peu près la seule langue que je commence de maîtriser), et à partir d'extraits en plus (en sus, je suis paresseux), je crois qu'il est plus honnête de fermer ma grande gueule - 
cependant le choix même des textes me fait me dire que mon mouvement naturel serait de remettre les hommes à leur place, insignifiante, dans le cosmos - quoi de plus risible que ce sentiment d'importance qui nous anime, tant nous avons la trouille de passer à côté d'une existence superlative - et que d'agitations en pure perte...
(peut-être la prétention de remettre les hommes à leur place insignifiante dans le cosmos...)

tacite

venant d'apprendre que tacite était né en gaule narbonnaise , pays de la grande vertu, mon ennemi xavier de lid, membre du parti de la race, trouve essentiel de, dès à présent, le considérer comme un auteur français, dégueulassement spolié par les latins puis par nos voisins transalpins, qui manquent d'honnêteté et de décence, c'est connu - "car l'antiquité manque d'écrivains français !" argue-t-il en bandant son bras pour me faire partager sa subtile idée - 
nous manquons tant de mots...