lundi 22 septembre 2014

samedi 13 septembre 2014

entendu une jolie phrase d'antonin artaud :
"dans un monde où on mange chaque jour, du vagin cuit à la sauce verte ou du sexe de nouveau-né flagellé [...] - ceci n'est pas une image."
oriane alors me dit d'arrêter de perdre mon temps et de m'occuper de la cuisine. l'univers est si prosaïque...

mickey mouse

"il faudrait toujours garder un gourdin dans sa housse, just in case..."
il ne faut pas réfléchir bien loin pour se rendre compte que jésus a provoqué moins de dégâts que mickey -
NB loin de moi l'idée de défendre jésus, mais je m'agace qu'on continue de s'en prendre à lui qui n'a plus vraiment d'influence et non aux causes véritables de l'asservissement des consciences - 

sentiment tragique

dans usual suspects, on peut entendre : "le coup le plus rusé qu'ait réussi le diable, c'est d'être arrivé à faire croire qu'il n'existait pas." - en réalité, c'est une réflexion d'andré gide (trouvée il y a fort longtemps dans un essai de philippe berthier sur barbey d'aurevilly), mais gide nous fait passer dans le clan des ennuyeux, alors que usual suspects fait partie des deux ou trois films référence d'une génération hip-hop (à présent morte et enterrée), génération plus jeune que celle des lecteurs de gide, alors pour m'illusionner encore et encore sur mon éternelle jeunesse, j'ai choisi le film - film d'ailleurs très fort dans l'illusion de la profondeur, et qui se moque avec panache de son spectateur qui déglutit avec la pure satisfaction de son intelligence rassasiée de bren -
mais je digresse -
de même, on peut lire, dans une introduction aux oeuvres de sophocle par robert pignarre, cette phrase mal retenue (mais j'ai égaré mes notes) qu'alors je dois réinventer [en mieux] : "la tragédie, c'est l'histoire de l'homme aux prises avec l'indifférence et le silence du monde." [joli ça - et puis il est mort pignarre, in ne m'en voudra pas.]

l'absence de conscience du tragique de l'existence, l'impossible tentative de dépassement de notre condition, la résignation, non pas l'absurde résignation chrétienne cette fois, mais résignation laïque, la résignation, qui s'ignore, au monde du supermarché - la résignation gnangnante à une entité qui a réussi à dépasser notre petitesse et notre ignorance presque sans effort, le renoncement, la résignantion - voici ce qui résume la condition actuelle de l'humain ; cette course effrénée sur une pente qui s'écroule devant nous - on croit voir ces bisons qui se jettent dans le vide - on baigne en pleine tragédie, une tragédie qui ignore son nom et son masque de bouc mais qui, libre et affranchie, se prend en photo au quotidien avec son téléphone intelligent...

samedi 6 septembre 2014

littérature

plein d'optimisme en ce week-end - plein de vie et d'un enthousiasme divin [redondance] : dieu m'a soufflé dans la gueule - je repense, avant d'aller voir mon cancérologue, à la phrase de julien offray de la mettrie dans l'homme machine : "nous ne sommes qu'un moment de la matière." - cela aide à gérer sa maladie...

existence

si nous avions le courage de décider - j'ai repensé aujourd'hui à un article sur boris vian lu dans ma lointaine (?) adolescence qui disait stupidement : "vian disait [vous aurez noté la répétition rhétorique qui masque à peine mon manque de vocabulaire] qu'il ne dépasserait pas la quarantaine, il mourut donc (grrrrrrrrrrr) à trente-neuf ans." - j'étais déjà agacé par certains lieux communs - qu'on ne s'accorde qu'une quarantaine d'années d'existence - en réalité, il faudrait que nous fussions plus précis, que nous osassions nous fixer une limite plus stricte (mot à bannir de nos vocabulaires consentants) - je peux supposer que la gestion (tout n'est que gestion, c'est d'un triste) de notre projet d'existence (tout n'est que projet, c'est d'un triste) serait différente, et sûrement plus humaniste (ça redevient gai) - car nous aurions ôté à nos existences une manière d'illusion d'immortalité dans le vivant qui nous gâche quotidiennement - illusion à peine moins ridicule que celle d'une vie après la mort.

suicide

le christianisme s'est certes ridiculisé en faisant du suicide un péché - ainsi mon arrière grand-père qui se suicida en découvrant un charnier durant la première guerre mondiale ne put être enterré chrétiennement - ce qui nous touche peu un siècle plus tard mais qui fut mal vécu par sa famille à l'époque, alors que nous en ferions presque un héros (pas de son suicide, mais de son non-enterrement) - 
cependant, et c'est risible, ceux qui n'admettent pas le suicide comme un simple fait humain - comme la maladie ou la peinture - mais le considèrent comme un symptôme, ce sont les viveurs, les disciples dévoyés d'épicure, les grands et grotesques amoureux de la vie avec un grand v (la vie comme un viol !), qui en feraient une tragédie s'ils savaient écrire, mais n'en font qu'un plat fadasse, un absolu de l'inacceptable - j'entendais hier à la radio une animatrice qui s'offusquait que le suicide tuait plus que les accidents de la route et le cancer de l'anus - tout simplement parce que dans la doxa consentie librement (ah ! ah ! ah !) de la vie superlative et de la satisfaction générale, de l'acceptation rectum ouvert (désolé pour ce trait qui sera jugé homophobe par les viveurs) des nouveaux dogmes de l'épanouissement personnel et du bien-être, le suicide est une égratignure, mais qui cicatrise mal, sur la peau lisse et bronzée de nos existences sous les pavés - existences où les tâches sont acceptées dans la mesure où elles s'effacent, où elles se transforment (acceptation littérale du terme) - où elles ne restent pas tâches -