lundi 28 février 2011

chance aux chansons

à chaque fois que j'entends chanter un de mes garçons, je regrette un peu plus la disparition prématurée de jacques martin -

jeudi 24 février 2011

l'avenir

ce matin, alors que je me brûlais les babines avec mon café, mon fils aîné m'assène un terrible l'avenir c'est après et avant - et puis c'est au tour de mon autre fils d'interviendre (comme il le dit lui-même) en déclarant sans sourire que l'avenir a deux couleurs -
il suinte en cette demeure une humeur d'hôpital psychiatrique / ma tendre oriane me suggère de remettre mon peignoir camisole et de retourner me coucher -

lundi 21 février 2011

autobahn

quand carole de d. rend visite à mon épouse oriane, nous lui concoctons un programme inoubliable - j'évite d'entrer dans le détail pour ne pas faire de jaloux, et pour qu'une partie de l'humanité ne prenne pas conscience à cette lecture de son néant et de son insignifiance -
après deux jours dans un village de pêcheurs et une journée sur les traces d'orson welles, nous décidons, dans un dernier élan de folie, de finir le trajet en prenant l'autoroute -
évidemment, c'était la première fois qu'elle prenait une autoroute africaine...
quand je ne leur procure pas une stupéfiante vibration de désir, j'arrive tout de même à provoquer chez la femme celle immense de l'aventure perpétuelle //

wings of changes

comme nous nous sommes réjouis du renversement du régime ben ali en tunisie - preuve qu'il ne fait pas mépriser les conséquences d'un désespoir flambant - comme nous étions fiers des cairotes qui se serraient les coudes jour après jour, en faisant des pieds-de-nez aux chars de moubarak -
comme tout d'un coup nous sommes tous révoltés par l'attitude odieuse des infâmes casseurs qui ont qui ont caillassé le mcdo et zara - les lâches, les crapules ! - pourtant véritables centres culturels pour l'intelligensia marrakchie -
comme nous les aimons, ces révolutions désincarnées qui se passent assez loin de chez nous et qui ne mettent pas en péril nos intérêts !

mercredi 16 février 2011

métempsychose

hier, rentrant dans mon foyer, j'aperçus dans la nuit unanime un cheval plié en deux au milieu de la chaussée, les pattes comme sciées par la lourdeur de la cariole qu'il péniblement traînait -
quoique je ne sois ni moustachu, ni ténébreux, mon sang ne fit qu'un tour et je me précipitai sur la pauvre bête, prêt à l'étreindre et à l'embrasser de ma compassion si appréciée envers les bêtes, et fort de mon mépris envers l'humanité -
je n'eus malheureusement le temps ni de perdre connaissance, ni encore moins la raison, car une troupe d'esprits mesquins m'attrapa par le colbac et m'obligea de façon peu amène à dégager ma voiture qui "gênait la circulation, enculé" -
le génie a toujours un flot d'imbéciles ligué contre lui //

mardi 15 février 2011

écrire

on peut lire, page 29 du journal de la création de nancy huston (babel) :
"parfois, en bibliothèque, je pense aux millions de livres médiocres , au gros tas de savoir périmé ou erroné qui ne feront plus jamais qu'accumuler la poussière,... Je pense aux millions d'épouses qui ont fait taire leur enfant pour que les hommes puissent écrire ces livres-là (Chut ! papa travaille), et je me dis qu'en fin de compte, la véritable perte de temps était souvent l'écriture. N'aurait-il pas mieux valu pour tout le monde que ces hommes jouent avec leurs enfants?"
mon épouse oriane a vite compris l'intérêt pour mes enfants d'éteindre les feux de ma chimère littéraire et aboli mes maigres velléités d'aller encombrer d'un peu plus de poussière les rayons des bibliothèques ; m'en suis-je pour autant mieux occuper de mes enfants (qui obligèrent le Seigneur à se laver les mains) ? on peut en douter -

dimanche 13 février 2011

main au cul

il ne paraît guère envisageable que l'homme - un être délicat, sensible, prévenant, raffiné pour le résumer en un mot plutôt qu'en cent - ait pu concevoir l'idée du pince fesse ou de la main au c.. sans concevoir au préalable le plaisir qu'y prendrait la gente féminine, à laquelle il a toujours pensé bien plus qu'à lui-même -

il nous faut donc bien de ne pas tenir compte des quelques esprits chagrins qui avec tant d'égoïsme osent (encore et toujours) s'en plaindre -

dimanche 6 février 2011

figuiers d'hiver

il y a, dans la verdeur blafarde de leur branchage nu, dans la lisse cire de leur tronc, dans la verdeur squelettique et marbrée de leur silhouette courtaude et cependant hautaine, une atmosphère de lente mais inéluctable décomposition que n'aurait pas reniée des esseintes -
[mais le printemps finit toujours par arriver...]

samedi 5 février 2011

coma

en moi, l'éthique et le politique se sont bizaremment mélangés - pour laisser place à ce qu'il convient d'appeler l'éthylique - détonnant cocktail !

jeudi 3 février 2011

chandeleur

la délicieuse Marie-Pierre de F., lors d'une soirée crèpe, eût pu dire on fête la chandeleur entre amis - mais son esprit, tout en grâce et en naturel, lui suggéra de nous offrir un spirituel on fête la chandler entre friends -

mercredi 2 février 2011

onfray troisième round

conférence sur la contre histoire de la philosophie annulée - zobby !


(je me permets d'émettre certains doutes sur la notion de contre histoire : est-ce parce qu'il parle de quelques philosophes peu connus, peu cités d'habitude [en terminale philosophique, dans les premières années d'université] mais point inconnus de ceux qui s'intéressent à la philosophie, tout comme monsieur tadié parle d'écrivains méconnus qui méritent lecture dans sa Vie littéraire du XIXème siècle (souvenir de mes années estudiantine, panorama certes académique, mais fort utile tout de même) sans l'outrecuidance d'appeler ça une Contre vie littéraire du XIXème siècle ; ceci était bien une parenthèse)


une contre conférence en quelque sorte - on frise toujours le génie, avec monsieur onfray //


mardi 1 février 2011

des limites de la gratuité

comme me le suggérait, il y a bien des années, en terre abyssine, mon ami floressas - diplomate désabusé et lymphatique, amateur des vers de henri jean-marie levet
Sous les terrasses du Royal défilent les goums
Qui doivent prendre part à la fantasia :
Sur son fier cheval qu’agacent les zornas,
On admire la prestance du Caïd de Touggourth…
et d'interminables croisières sur les mers du sud -
comme il me le suggérait donc, n'évitant point les répétitions tandis qu'il caressait mollement la cuisse molle d'une gazelle abyssine : "pourquoi en somme faire l'amour gratuitement alors qu'on peut payer pour cela ?..."