dimanche 9 août 2015

gel

attrapé lors d'une relecture du dessous de cartes d'une partie de whist, de barbey d'aurevilly :
"c'était de l'esprit servi dans de la glace, une femme froide à vous faire tousser."
 
je me suis rappelé une anecdote racontée par mon frère, qui relayait un frère de mon grand-père - nous enchâssons aussi nos récits dans la famille - qui passa plusieurs années dans un camp en russie, après la seconde guerre mondiale et qui nous disait :
"lorsque le froid était trop intense, nous ne pouvions plus discuter : le froid attrapait nos paroles, les gelait dans l'air et dans l'espace qui nous séparait, elles ne pouvaient pas atteindre physiquement l'ouïe des co-détenus. elles se figeaient dans l'espace, elles se figeaient dans le temps. quand l'air se radoucissait, les bulles de paroles éclataient alors et c'était comme un concert de mots décousus, un festival de paroles à présent sans utilité..."

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