mardi 5 août 2014

sur les bords de seine

moi qui suis -
toujours moi je moi je moi je - c'est agaçant à la fin monsieur...
moi qui suis bretonnant, bretonnisant, bretonniste, bretonnien, non pas forcément amateur à toute force de l'oeuvre du pape surréaliste, mais amateur de liens ténus entre les choses, les événements, les paroles, les êtres et les rencontres, amateur de ces signes, liens, rapports, indices, résidus, qui sont tolérés ou glorifiés chez l'artiste ou le génie mais qui envoient l'homme du commun à la camisole et aux anxiolytiques, moi donc, qui depuis longtemps me terre dans un silence suspect...
tel un nyala éthiopien, je courus un soir, avec le baron erwin von k., mon beau-frère, sur les rives d'un méandre de la seine, méandre immortalisé par quelque impressionniste mais on s'en fout car c'est de moi je que je parle.
au bout de notre course frénétique de quadragénaires inquiets, alors que je m'étirais, voluptueux et suffisant comme un sportif au bout de l'effort et de l'imbécile dépassement de lui-même, mon regard croise le cadavre grignoté et sanguinolent d'un rat, victime des dures lois des chaînes alimentaires -
ce signe - cadavre en bout de course - conclut à ma place que toute autre tentative pourrait s'avérer néfaste, et je laissai le baron filer seul sous la frondaison larmoyante des saules centenaires... 

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