mercredi 4 avril 2012

entendement

il est des situations qui dépassent notre entendement de simple humain et nous souhaiterions dans ces moments prendre la place du grand ordonnateur pour saisir la logique cosmique qui nous régit...
ainsi...
soit un rond-point d'où partent quatre routes, que l'on nommera pour simplifier a b c et d.
je me trouve sur la route a pour me rendre sur d - seulement un flic peu amène me fait signe de prendre la route c (qui plusieurs kilomètres plus tard me ramènerait soit sur a (ce que je veux éviter pour ne pas reprendre le chemin sur lequel je me trouve), soit sur c - au même instant, je constate que les voitures arrivant de c peuvent aller sur d - c'est à n'y rien comprendre - je tente un signe au flic, regarde, ils vont sur d, pourquoi je ne peux pas moi ? parce que tu ne peux pas toi. pourquoi ? on ne peut pas. il n'y a pas à insister -
sur b, mais m'éloignant de ma cible, je réfléchis au meilleur moyen pour rejoindre c qui me permmettra d'accéder à d - je n'ai plus beaucoup d'essence, je dois faire demi-tour - j'échaffaude des plans subtils, je mobilise les ressorts les plus secrets de mon intelligence pendant un fébrile demi-tour - les klaxons agacés n'ont pas de prise sur ma concentration proche de l'absolu en cet instant ; je suis sur b, dans la bonne direction, on m'enverra sur c (mais dans la mauvaise direction par rapport à mon objectif - d pour ceux qui ne suivent pas), je ferai demi-tour dès que je le pourrai et de c je pourrai enfin accéder à d ; mon machiavélisme me laisse béat, la conscience de ma supériorité face au kafkaien agent de la circulation qui ne connaît pas comme moi les ficelles de l'ordre cosmique me fait frissonner de plaisir - je deviens limite caverneux et attend au feu rouge qu'on me donne l'autorisation d'aller sur c...
sans raison apparente, huit minutes après m'avoir refusé tout autre accès que b, il m'autorise arbitrairement à me rendre sur la route d, sans que j'aie à utiliser mon génie de la stratégie urbaine et routière - un aveu de faiblesse de sa part, il avait dû voir à mon air qu'il n'avait aucune chance de m'avoir...    

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