mardi 10 avril 2012

du livre considéré comme une impolitesse

comme je cherchais mon fils à un anniversaire, je me retrouvrai sans surprise devant une villa grasse et cossue de targa et pris place sur une banquette réservée aux invités, au côté de deux hommes respectables, grassouillets, importants - comme je n'avais rien à leur dire, comme cela semblait réciproque, ils se mirent à triturer leur téléphone intelligent, histoire d'avoir l'air affairé(s) et d'éviter tout prétexte à un échange quelconque, ce dont je leur sus gré en mon faible intérieur, n'ayant ni téléphone intelligent ni livre avec moi -
au même moment, je me disais que, même si j'avais eu avec moi le tome de claudel qui m'accompagne ces jours-ci, ou blotch de monsieur blutch [histoire de montrer à mon lectorat qu'il n'existe pour moi aucun sous-genre], eussé-je pu, sans choquer, scandaliser, passer pour goujat ou oisif, poursuivre une lecture sereine ou passionnée tandis que eux ne perdaient pas leur temps sur leur téléphone intelligent ?
rien n'est moins sûr - et d'y penser j'entends mes oreilles siffler...

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