vendredi 21 septembre 2012

diogène

on raconte que diogène de sinope se masturbait sur l'agora afin d'attirer à lui quelques auditeurs courageux prêts à l'écouter, sinon à l'entendre -
m'imagine-t-on, devant le mur des lamentations, sur l'esplanade de la koutoubia ou devant notre dame de paris, branlant quéquette pour semer à tout vent quelques bribes de bonne parole ?
[encore faudrait-il que j'eusse quelque chose de suffisamment important à dire à la foule pour donner une justification à mon acte, ce dont je doute fort hélas...]
et peut-être d'ailleurs faudrait-il songer à se taire, une bonne fois -
trève d'apparté ; à ce jeu je joue, dans deux lieux sur trois, mes testicules, au nom de la foi, pour blasphème (quoique je me sois toujours demandé si dieu ne se battait pas l'oeil des blasphèmes, là où il est, et s'il n'avait pas mieux à faire que de s'occuper de mon onanisme) - pourquoi pas, je sais ce que je risque, alors que je ne voulais qu'attirer la foule, sans idée de blasphémer...
devant notre-dame, je conserverai mes parties génitales (quoique je risque qu'on me les cassât fort), mais j'aurais droit à une amende, à un tirage d'oreille de la part de la vigilante maréchaussée, à un internement peut-être en psychiatrie, à une bonne dose de médicaments pour soigner ou au moins calmer ma déviance, aux analyses compétentes de quelques psychologues - peut-être finirai-je par supplier qu'on me coupât les parties - pourquoi cette provocation ? alors que nous sommes si gentils...
on ne me les coupera pas au nom de la foi, on me les cassera au nom d'un libéralisme tolérant et humain qui a du mal tout de même à accepter qu'on se branle de lui...
difficile dès lors d'affirmer qui est le plus civilisé - ou le plus perfide...

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