jeudi 10 mai 2012

école du désenchantement

achevé la lecture de gilles, de monsieur drieu la rochelle. que de temps dispersé depuis le jour où j'ai noté sur ma liste de livres ou d'écrivains à lire avant de mourir pierre dlr - histoire de ne pas avoir l'air suspect à l'inconnu qui innocemment tomberait sur ma liste -
finalement, je me suis rendu compte, le jour du premier tour où je lisais le roman en attendant de voter comme une mauvaise provocation, que l'indifférence de la francophonie marrakchia fut le plus bel hommage à mon coup d'épée dans l'eau ; un écrivain dangereux ou nauséabond ? personne ne sait qui il est ; son roman fait plus de six cents pages - à plus de deux cents-cinquante pages, on n'est plus subversif - tombé dans l'oubli, malgré le panthéon de papier bible de ses oeuvres dans la pléiade : qui lit encore la pléiade ? même moi j'ai dû me résigner à abandonner le papier bible et la reliure de peau, c'est écrit trop petit (signe extérieur de vieillissement)
deux passages attrapés dans ce grand livre de l'entre deux guerres, qui ne cessent de me tourmenter, de m'inquiéter ; de vomir mon image :
"l'adolescence de gilles avait été indifférente aux privations, occupée par les jouissances qui, mises à la portée de tous, ne sont goûtées que par quelques ombrageux : les livres, les jardins, les musées, les rues."
"Les femmes et les hommes sont faits pour rire, danser, s'abandonner aux jours. Il faut être infirme pour se refuser la facilité de vivre."
l'ombre et l'infirmité sont si proches de moi - le désenchantement mène-t-il forcément à l'abject ? au pire ?

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