dimanche 4 décembre 2016

zéros sociaux

(je plagie mon camarade dom garcie de gr***, vice-neveu de gunther et tambourine man comme le récent prix nobel)
un ami me racontait comment, en vacances en thaïlande avec son épouse et la soeur d'icelle, cette dernière qui faisait la gueule à perpétuité passa une semaine à se prendre en photo devant des monuments ou les plats qu'on lui servait - tout sourire il va de soi - publiant ensuite lesdites photos sur un réseau social avec commentaire laudatif sur l'exceptionnalité de ses vacances -

c'est un des paradoxes des réseaux sociaux (et de nos frêles existences envahies) - ils imposent non solum le devoir moral de nous éclater (comme le soulignait philippe muray il y a bien des années), sed etiam de montrer à la face du monde de nos amis que nous nous éclatons et que notre vie est superlative - 
ils réduisent en outre notre liberté à notre réussite et à notre bonheur individuel - les seuls malheurs dont on parle sont les malheurs universaux et impersonnels (guerre, famine...) et on n'imagine mal de venir parler de son cancer ou de sa dépression sur un réseau social - ce ne serait pas convenable... 

comme par magie, d'un simple clic, nous sommes tous heureux et satisfaits - pour la vie
d'où cette supériorité conférée par notre temps à ces grands humanistes que sont gates, jobs sur les dinosaures de la pensée conservatrice qui tentèrent en vain de nous pousser à déchirer nos liens...    

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