samedi 8 novembre 2014

Dommage collatéral


J’entends tout le monde se plaindre de la conduite à Marrakech, de la dangerosité de la route, de comportements voyous au volant ou au guidon, nous ne pouvons nier que conduire à marrakech est un sport de combat, ou alors une discipline de gentlemen, mais à la différence du thé où on lève le petit doigt, on aurait plutôt tendance à soulever le médius…
On peut cependant voir les choses d’une autre façon, dans un esprit de conquête, contraire à nos pauvres névroses de fonctionnaires larmoyants, à notre frigidité, à nos esprits chagrins ; j’y vois pour ma part un esprit de risque, un véritable esprit d’entreprise, de prise de risque, l’absence iconoclaste de tout calcul – un vrai esprit libéral au sens le plus noble du terme ; et si quand je dépasse toute la file et évite au dernier moment la voiture qui vient en face, j’ai réussi, j’ai gagné, j’ai doublé tous ces pauvres avortons qui craignent pour leur peau, pour leur voiture – bref je suis un libéral qui double, et c’est dans l’ordre des choses, les petits socialistes timorés de la conduite ; je mérite d’être devant les autres, si tout le monde conduisait comme eux (les socialo-communistes du volant), on vivrait encore dans des cavernes !
Et si on rapporte le nombre d’accidents ou de morts au nombre de comportements à risque, on se rendra compte qu’il est presque nul – c’est ça la statistique, plutôt que de nous terrifier avec le nombre de morts par an sur les routes marocaines et de nous obliger à mettre nos ceintures de sécurité et à respecter les limitations de vitesse – bientôt il paraît qu’on ne pourra plus rouler bourrés – nous sommes dans le dommage collatéral, inévitable dans une vie superlative à mille à l’heure…

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