dimanche 9 décembre 2012

comment parler...

ayant achevé la lecture du livre de pierre bayard comment parler des livres qu'on n'a pas lus ? je ne me sens pas autorisé à en parler -
pourtant
c'est assez bien vu souvent, même si le titre est un peu racoleur et malhonnête (un pourquoi devrait remplacer le comment) - l'idée du lecteur "intensif" qui reste plus du côté de la non-lecture puisqu'il aura lu moins que ce qu'il lui reste à lire, l'idée de l'oubli des livres lus à travers l'exemple de montaigne, etc.
mais
gêne indéniable
aussi
[on appréciera la modernité libératrice de la mise en forme de mon post]
pourquoi cet épilogue sur le caractère libérateur de la pratique de la non-lecture face à la pression sociale d'avoir lu certaines oeuvres ? pourquoi user un peu plus cette théorie oiseuse de la libération comme d'une justification autoritaire (ça libère donc c'est bon, c'est bien, c'est épatant - orgasme général de l'existence) ?
la question de ce pourquoi parler de livres pour se libérer de je ne sais quelle contrainte sociale : la non lecture pour dépasser sa honte, voire sa culpabilité (on croit rêver) - mais de quoi au juste ?
sans compter l'éventuel plaisir du texte (quand bien même ce serait un coup de hâche), au-delà de son inscription dans le vaste réseau de l'histoire de la littérature, qui est totalement éludé (la lecture étant considérée comme une perte de temps, l'important étant le bavardage autour du livre - voilà ce qui est censé libérer !) - où est-elle partie la réjouissace borgésienne pour les livres lus ?
et de me demander en quoi il est libérateur d'être si bavard...  

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