mercredi 24 décembre 2014

éloge du magazine elle

dans un vieux numéro du magazine elle, qui règne sur une partie des intelligences féminines depuis trop d’années, et dont un comité de salut public ferait bien de s'occuper non au nom de la liberté d'expression mais au nom du droit à l'intelligence humaine, déniée à chaque ligne, rognée à chaque paragraphe, reniée à chaque page, et trouvé dans mes toilettes au cas où nous souffrions de pénurie ou de dysenterie, je pus lire, à quelques pages de distance (et je ne parle même pas du petit ensemble bon marché à 1199 euros, ou du week-end pas cher à 1499 euros) –
un article de fond le drame des femmes ouïghours en chine – le terrible système répressif chinois, à bas le j.o. de pékin, à bas les restes du communisme bouffi ! mort au tyran ! – vous avez beau rigoler les chinetoques, le bien finira par triompher de vous, monstres sans cœur ; le bien et la liberté universelle de s'acheter un petit ensemble à 1199 euros - ah ! ah ! ah ! ricanent lesdits chinetoques, avec leur fourbe lucidité ! – allez les filles, on manifeste place vendôme contre ces vilains chinois tout pleins de communisme… et tant pis s'ils ricanent fourbement (que ça se dit pas en vrai), nous, au moins, nous avons la conscience et la petite culotte propres -  
et que les usa avaient réussi à résorber les problèmes de racisme, parce que le pays avançait, parce qu’il avait élu un noir à la présidence et qu'il avait la banane, le sourire, le rythme dans la peau, parce qu'un noir ce serait toujours mieux qu'un blanc (ou qu'un chinetoque) et qu'une femme ce serait toujours mieux qu'un homme, fût-elle d'origine asiatique... – je soupçonne de racisme ceux qui estiment qu’il est bon en soi que le président soit noir – parce que petit à petit les chemins de la liberté s’élargissaient dans ce grand et beau pays qu’est l’amérique que dieu la bénisse l’amérique là où on peut entreprendre et faire fortune pas comme dans la France socialo-communiste dieu bénisse l’amérique et même si une poignée de cons vivent dans des taudis on ne va pas gâcher le beau rêve de la liberté d’entreprendre, de la cupidité, de l’avidité, de la grande amérique qui sut se débarrasser du péril rouge – si dieu bénit l’amérique alors il faut devenir sacrilège –
En tout cas l’actualité de fergusson, missouri, témoigne de la lucidité du magazine concernant les progrès de l’amérique – mais il faut remplir 150 pages toutes les semaines, alors on n’a pas le temps d’être à quelques contradictions près.

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