mardi 30 décembre 2014

défense et illustration de maître gim's

attaqué de toute part par une injuste critique élitiste, l’autre génie de ce début du siècle se voit voler la vedette par un maître - que dis-je un maestro ! - nommé stromae – souffre d’un déni véritable, d’une farouche déconsidération, quand stromae a la faveur des critiques, des élites de la pensée et de toute l'intelligentsia, des lecteurs d’elle et télérama, de l’ensemble des gens cultivés quoi (et de commencer à haïr jack d’avoir créé un ministère de la culture…) 
je suppose que tout ce saccage vient de son origine africaine – il est noir, congolais je crois, c’est-à-dire qu’il vient du cœur des ténèbres, de l’afrique dont on se fout -, de sa conversion à l’islam, de son look caillera classe, son look banlieusard – quand l’autre affiche un talent polymorphe, il chante (je pouffe), il danse (je grince des dents), il aborde des sujets graves (je pouffe plus fort), il varie énormément musicalement (j’enrage), il a des origines rwandaises – et ça c’est un plus indéniable, car il a en lui un peu du martyre du peuple rwandais, qui a connu la tragédie du génocide et la porte en lui – je ne pense pas que l’artiste ait joué de cela, ce serait crado de ma part que de le penser (encore que qui peut bien s’intéresser à ce que je pense, même moi ça ne m’intéresse plus…), mais l’inconscient du public a été touché, cela me paraît certain… quant à la tragédie du congo, elle, tout le monde l’a oubliée – on ne l’a même pas oubliée, elle semble n’avoir jamais existé pour nous, pas assez spectaculaire pour le public de porcs qui se repaît à chaque journal télévisé… 
je digresse
meugi – s’il me permet de l’appeler ainsi, je me sens si proche - souffre pourtant, il hait son succès, il culpabilise dès sexion d’assaut de s’être consacré à la musique – il veut trouver un endroit discret (dans le marais pour fumer sa chicha) et changer de nom comme casius clay – nous lui conseillons la méthode pynchon, ou salinger, il a les moyens je pense… - il ne veut plus prendre le mike, il veut qu’on s’en tape de sa life – méthode pynchon, salinger, ou grothendieck – c’est facile de quitter le monde, surtout après avoir connu un si fulgurant succès ; en dépit des interrogations, du pourquoi – on essaye toujours d’expliquer le silence de rimbaud, qui nous déplaît, paraît insupportable (bon j'admets que certaines (rares) personnes se fichent comme de l'an quarante du silence rimbaldien) – 
peut-on à un moment de son existence se dire qu’on a tout dit, qu’on a dit ce qu’on avait dire et qu’on peut à présent se taire et écouter ? le monde est fait pour les bavards – ta gueule isel ! – les rhéteurs, les commerçants et les avocats, eux ont besoin que le bavardage ne s’arrête jamais – comme les clowns de beckett, "jusqu’au plein noir", sauf que les clowns de beckett ne se prennent pas au sérieux, eux…
je digresse
tire-toi meugi ! tu as raison - on t’aime, mais tire-toi avant de devenir un zombie parano manipulé par un autre –
moi je t’aime meugi en tout cas ; presque autant que la route de black m. et sa vie de roots –
et si tu souffres de l’ignoble succès dont tu es victime comme tu le ressasses dans tous tes chefs-d’œuvre, moi je suis prêt à t’aider de mes petits conseils – ils se nomment pynchon, rimbaud, grothendieck... le succès, les projecteurs ne sont pas une fatalité meugi...
le texte de meugi est riche et complexe – il est généreux et remercie même les racistes qui l’aiment ; je cite :
"merci à ceux qui disent meugi on t’aime / 
malgré ta couleur ébène." 
je ne parlerai pas de l’audace de la rime assonantique – il déclare clairement qu’il remercie ceux qui l’aiment malgré que (oh !!!!!) c’est un noir. » Je t’aime même si tu es noir – t’es noir mais je t’aime quand même – je retourne cette phrase dans tous les sens et sa brutalité me frappe (le fameux coup de hache de kafka) – t’as beau être un noir t’es sympa quand même. imaginons un instants que celui qui le dit, l'instance narrative, soit moi, le petit blanc imbécile : « meugi je t’aime malgré ta couleur ébène. » - le raciste en moi est démasqué – je me suis rendu insupportable – pourquoi m’as-tu fait ça, meugi ? pourquoi m’as-tu abandonné ? 
tu es trop mystérieux pour moi - ton texte relève de la parabole...

j'espère en tout cas que ce petit éloge permettra de réhabiliter ce grand artiste auprès des élites culturelles de notre belle nation, qui finira bien par citer zemmour un jour... et sans vomir... 

grand temps donc que j’me tire… 

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