samedi 26 mars 2011

plagiat

j'ai relu récemment en feuilletant le journal d'andré gide qu'il lisait dans sa baignoire, "à la d'aurevilly" -
réminiscence en forme de savonnette plutôt que de madeleine : cette lecture dans la baignoire, je l'ai inventée lorsque je fis immodestement mon entrée en littérature ; je serais tenté de dire en lisant à douze ans les mémoires de saint-simon pour paraître encore plus immodeste et en avance autant qu'en retard sur ma génération, mais non, c'était plutôt avec jules verne, jules renard et marcel pagnol, en classe de sixième - et cette année-là je passai bon nombre de fins d'après-midi de mercredi et de samedi à barboter dans mon bain, lisant avec avidité et m'identifiant à nemo - finissant mes séances avec la peau fripée d'un vieillard blanchâtre, qui devait préfigurer un aspect de la destinée que j'associais à l'écriture - paraître désuet à des gens qui ne sauraient souffrir la désuètude -
d'aurevilly m'a toujours paru admirable, mais découvrir qu'il me plagiait par anticipation me déçoit de la part du connétable, qui n'avait pas besoin de me faire ce coup bas pour demeurer au panthéon //

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